Tuesday, November 28, 2017

Ce « cher amour », résonnant

Ce « cher amour », résonnant, comme les quelques mots que nous avons laissé passer, plongeant le long des lignes, à bout de souffle, ne croyant plus déjà, les larmes éventrant quelques mots, cette histoire dans laquelle nous sommes, bien décrits, avec des dates, des étapes, un jour où geste d’amour aurait contré le destin d’une vie souhaitée courte, pied glissé dans l’entrebâillement d’une porte, ouvrir, nourrir, appeler à sortir, rencontrer, jusqu’à y prendre du plaisir, un nouveau plaisir, menacé encore par l’épée suspendue, ce qui tout sera là quand il ne sera plus, romantique, vie seulement prolongée, pour nous, parce que nous ne cessions de nous tourner vers l’avenir, partageant, investissant, nous mariant, vice dissimulé se propageant, simplement, dans la durée qui chaque début de journée n’était pas encore envisagée, espérant que nous finirions par comprendre, piégeur piégé, continuant de tisser les illusions d’une légende ayant déjà traversé plusieurs décennies, pour peu à peu installer le silence autour de nous, l’interdiction de révéler à moins qu’un seul d’entre nous décide, gouverne, choisisse, apparaissant au bord d’une falaise, prêt à sauter, le jour où un caprice lui serait refusé, jusqu’à punir, jusqu’au pire, possession des barbares, domination du corps, variation subtile sur un thème ancestral, quand la frontière est franchie, plongeant dans l’idéal d’un mal recommencé, perpétué, avec ces filiations dégénérées qui éclaboussent encore la terre entière, pour finir par « je t’aime », dérouler sous nos yeux la vie et l’œuvre d’un criminel, comment il se construit, comment il se poursuit, comment il se piège lui-même en n’imaginant pas l’effet de ce qui, en nous, de ce geste, de ce fait, de cet incident, avait été dévasté.

Friday, November 24, 2017

Au contraire

Au contraire, nous avions déclenché les fougues, le besoin des uns d’en détruire d’autres, la confusion irréversible de toutes les amitiés, une rupture de solidarité, des motifs d’exclusion, des jugements arbitraires, un verdict qui serait étudié plus tard s’agissant de son application, jusqu’au procès suivant, jusqu’aux assises, dédain renouvelé, focalisation du sujet, moralisation sans débat, stigmatisation d’un conflit inventé pour éviter d’aborder les réelles responsabilités, ce qui, seulement quelques mois plus tard, semblera dérisoire, masquant subtilement la vérité, les raisons fondamentales, drôle d’idée, de s’être emporté pour si peu, alors que le fond n’a pas été révélé, l’imposture, le vol, la malhonnêteté, la réelle faute, inscrite à tout jamais dans l’indicible métaphore d’une matière fictionnelle.

Monday, November 20, 2017

Nous voulions juste que l’entourage comprenne

Nous voulions juste que l’entourage comprenne que les incidents qui avaient provoqué tant de remous, une fois détachés de nos propres craintes, n’avaient été que des points de focalisation, rendus à eux-mêmes, sans autre sens que ce qu’ils étaient venus mettre en lumière, que l’expression d’un malaise certain, un jour, avait décidé de s’inscrire dans la réalité d’un mouvement, pour qu’une fois isolée, encadrée, elle puisse signifier ce qui n’avait jamais été dit, dans les forteresses de l’ombre, le royaume des secrets bien gardés, là où se décidaient des lois incontournables, forçant à ce que l’abandon de soi, cumulé, fasse unité, armée composée de soldats aux volontés détournées, n’envisageant que l’essor d’un système singulier, qui n’avait de raison d’être que dans ce seul domaine, où pour faire taire l’opinion divergente, on avait réinventé la geôle de la perversion, le dédain masqué d’une perfide ironie, le rejet systématique de toute nouvelle proposition, le fait d’oublier, peu à peu, de prendre en considération l’existence-même de l’individu en tant qu’unité de mesure, resserrant l’instance de décisions dans le huis-clos des dominations, instaurant un réseau fin d’informations, des canaux de communications subtils, où un seul, séduisant quelques autres, par la radicalité du ton, la démonstration d’un pouvoir réel, consolidait le trône sur lequel il s’était installé, garantissant la pérennité d’un désir latent, celui d’être au centre, l’incontournable, sujet de toutes conversations, admiré des plus proches, accusé par celles et ceux qu’on avait voué à l’inexpression en les enfermant tacitement dans un circuit de discussion d’où n’émanait plus aucune décision.

Tuesday, November 14, 2017

Nous allions enfin pouvoir nous promener à notre rythme dans nos propres aventures poétiques

Nous allions enfin pouvoir nous promener à notre rythme dans nos propres aventures poétiques, vouer ces longs moments d’observation à l’établissement de la seule source à laquelle nous viendrions puiser grâce à la valeur que nous allions y placer, un tout formant en permanence un autre tout, pour que l’histoire que nous allions désormais raconter soit nôtre, dans les prairies, au-dessus des arbres, horizon circulaire, quelle que soit la direction que notre regard allait choisir, l’amont, l’aval, mieux que l’avant et l’après, la perception de plus en plus fine de l’interconnexion de tous les éléments, jusqu’à ne plus croire que nous manquions l’événement, puisqu’il était là, au présent, devant nous, autant ce qui nous entourait que nous, participant, notre corps, enfin, s’imprégnant et influençant à sa manière, dans son style, aux heures où plus personne ne l’attendait, pour mieux rencontrer, mieux écouter, mieux traduire, celles et ceux qui allaient composer, avec nous, la lente mélodie que nous avions entendu naître lorsque notre voix, rejetant pour toujours de se soumettre, s’était élevée, d’abord timide, d’abord fragile, pour non plus constamment contredire ou s’enfermer seule, dans l’incompréhensible tristesse désolée, mais pour apporter une aide précieuse, une touche s’harmonisant, simple, entière, un point du tableau, un point de la globalité à laquelle nous étions raccordés.

Friday, November 10, 2017

Nous observions

Nous observions, nous participions, nous accompagnions, lieu composé de tant de facettes, lieu de contradiction, l’amour pur, tel qu’il se traduit dans le besoin d’un autre, sa résonance dans nos corps, ses soupirs, ses attentes, ses mains posées, le souvenir d’une forme d’origine, à laquelle nous avons cessé de vouloir attacher des mots, puisque l’émotion ne fait que se diffuser, ressemble, mais ne répète pas, chemins de rencontre, plénitude de l’instant, regards posés, en écriture, éprouvant la sensation d’un retour, avec cette certitude d’être venus là chercher à se démunir, écouter la nuit, le voyage aidant à assumer une décision, à la confirmer, pensant à tout ce qui, là-bas, a été laissé, pensant surtout au vide que tout cela crée, un espace d’invention continue, le seul capable de supplanter les énergies semblant nous gouverner, avec ces faiblesses de l’esprit qu’on tente de nous faire passer pour prodigieuses, sans oublier les scandales et les guerres, la météo du quotidien, car ce serait en partie ça qui déciderait notre degré d’inquiétude, notre seuil de soumission, à droite, à gauche, tout droit, admettant qu’un juste combat avait été mené, qu’il aurait des conséquences, mais en attendant, il fallait souffrir d’avoir laissé passer une autre forme d’autorité, tout aussi puissante, peut-être moins dévastatrice, pensions-nous, mais qu’il faudrait un jour combattre, ainsi, parce qu’il n’y a pas d’autres formes possibles, par le document signé, daté, adressé, par la littérature qui seule a la liberté absolue, au centre d’un pavé indéchiffrable, pour les quelques-uns qui auront le désir d’aller au bout, de dire que le système est bel et bien gangréné de petits chefaillons s’enrichissant, prenant un plaisir malsain à soumettre, à inventer de nouvelles lois, des lois de savoir-être, jusqu’à se multiplier dans les corps malades, atrophiés, devenus hystériques, les sentinelles, retour des collabos, ou graine de collabos qui s’est réimplantée, mystérieusement, à l’endroit-même où nous étions, par chance, déjà en culture dans tant d’autres domaines que nous savons que si un jour un système doit s’effondrer, ce sera celui-là, celui des délations et des sentinelles, parce que le travail est en cours, le chemin que nous empruntons leur est invisible, parce qu’ils se maintiennent dans une forteresse, n’existent pas sans les prisons qu’ils construisent, parce qu’il suffit qu’un jardin nous sépare pour qu’ils n’aient plus aucune influence sur ce que nous préparons.

Monday, November 6, 2017

Un chant lointain

Un chant lointain, hors de soi, un souffle de bien-être, entoure ce que nous avons été, ce que nous allons à nouveau rechercher, qui sera bon de toujours approcher, révélant, une lente métamorphose, d’un être, d’un état de l’être, aux dimensions élargies, un fond de réel, presque une ossature prenant chair, dans les couloirs en friches, paysage désolé, nous aimions, seuls, observer le degré de tristesse apparente, dans les regards, le lire sur les corps, un épuisement, un égarement, une erreur admise, du temps qui ne servirait plus à rien, où il serait devenu impossible de produire, à cause de cette fin espérée, l’entendre déjà, « c’est fini », nous devons envisager de rentrer, alors qu’il était si bon d’être entre soi, voyant, peu à peu, se former la communauté poétique, la même attention portée à l’intensité d’un orage, nous y sommes, au présent, les signes le disent, les signes suffisent, le calme, un lieu public presque vide, les mots apparaissant dans la douceur, volonté subtile d’un laisser-faire, laisser-aller, lui, lisant au bout d’un comptoir, déplaçant le devoir, envisageant désormais, d’autres objectifs, long terme à peine mieux défini, sur un tout autre support, l’imaginaire ouvert, oui, c’est mieux, pour ce qu’il est possible de reprendre, là où nous l’avons laissé, un numéro de page, une ligne, un mot, mis en mémoire quelques minutes, s’allongeant, au gré du rythme des convenances, dans l’air pur, poétique, où de nouveaux visages prennent part, drôle de génération, l’amont, sans doute, proche de la source, plus proche, merveilleusement déployée, gouvernant, avec ce sérieux dramatique, presque inexpressif, consciente de son rôle, aux affaires, nous allons nous occuper de tout, disent-elles, disent-ils, la frontière tracée, le respect, visible, reconnaissant celui qui, on ne sait, porte un mystère que d’autres n’ont pas, sorte d’aura, lorsque, se relisant, se recopiant, nous nous souvenions, de cet échange, nous choisissions de ne pas le transmettre, barrant le reste à sa diffusion, laissant voir, ailleurs, où rien n’est évident, où il faudra chercher, les marques de l’usure, les couleurs passées, ce qui semble avoir été rénové, et puis, entourant, l’éphémère, la vie si courte, vrille, fusées, propulsées, révélant qu’il y aura, une poignée de main, un contact, se préparant au-delà de toutes les dimensions jusqu’ici rencontrées, places réservées dans la continuité, d’avoir dit avec justesse, agi avec bienveillance, pour tous, à tous, l’intention proportionnée, il était passé se rendre compte que tout allait bien dans ce lieu réputé sans danger, où l’histoire se raconte, en parallèle, où il avait connu, peut-être un an auparavant, la même sensation qu’il y a dix ans, une déflagration, désignant, après avoir choisi quelles portes protègeraient un lent balancement encore méconnu, entre deux rives, entre deux mondes, jusqu’aux explorations insensés, y revenir, seul, étudier, travailler, une traversée de la pensée, de longues marches, forêts des désirs indéfinis, se livrant aux pluies fines, pointe de douleur dans la poitrine, le bas ventre, aspiré d’un sommeil profond où tout résiste, la nuque à nouveau serrée, souffle pur, souffle impur, inspirer, expirer, le mouvement du monde, la matière révélée, la voir métamorphoser, unis dans l’addiction, déplacés, le long d’une colonne vertébrale, les points de tension, une main caressant, une présence, quelqu’un, est là, veille, attend, que le repos habite, nous nous sommes tant aimés, de ce deuil en retour, lieu du deuil, d’avoir si longtemps cru que nous étions dessus, peur d’être immergés, alors que nous étions tout entiers presque au fond de ce que pourraient être d’immenses océans suspendus, emplis de tout ce qui est, constitue, choisir de s’y déplacer en conscience, rencontrer les éléments un à un, puisque la vie s’y propulse en permanente naissance, fruits visibles, si proches de réussir, dans l’ère des combats, des volontaires, des assaillants, ils se reconnaissent, travaillent leur expansion, on ne les prévoit pas, personne ne les voit se préparer, sous l’apparente immaturité, ils contrôlent déjà, occupent, font rire, mobilisent l’attention de quelques-uns, à qui ils manifestent, un signe de reconnaissance, parce qu’ils auront besoin d’aide, au moment venu, à l’heure des choix, alors qu’ils seraient supposés n’avoir aucune légitimité, nous les accueillerons, nous les soutiendrons, nous dirons combien nous leur faisons confiance, combien nous serons avec eux pour mettre en œuvre l’exceptionnelle beauté d’une fin romanesque.

Monday, October 30, 2017

L’image de l’obsession

L’image de l’obsession, isolée, dont il faudrait s’occuper, exclusivement, s’incarne, en pensées, puis un corps silencieux, perversion, pour détourner, le sujet, quitter, les arbres défilant, déjà, un autre paysage, quitter les sources où l’on voudrait empêcher la liberté d’être, des prisons, des rôles assignés, pour maintenir l’ordre nouvellement établi, sortir, de ce positionnement imposé, où l’on apprendrait la délation, pour avoir l’habitude de la faire, lorsqu’on peut, il suffit d’une fois, céder, dire le tort d’un autre à qui ne devrait pas l’entendre, sans maladresse, refuser, de feindre qu’on n’aurait pas aperçu le mensonge au détour d’un maigre aveu, de tous ces centrés, autocentrés, égocentrés, tant virevoltant jusqu’à ce qu’ils deviennent l’objet de toutes les attentions, pauvre petit, pour remplacer la part d’eux-mêmes qui leur a manqué, peut-être de l’amour, d’une mère, celui qu’ils espéraient, qu’ils n’avaient pas envisagé de voir se signifier en gifles, en situations incompréhensibles, le sourire, puis l’irritation, puis le silence, plusieurs jours, ressemblant à une punition, alors, les rêves, de massacres, de devenir surpuissant, pour rien, parce que la porte s’ouvre et que tout est fini.

Tuesday, October 24, 2017

Les sensations s’accumulent

Les sensations s’accumulent, se contredisent, s’alimentent, se métamorphosent, s’exploitent, s’organisent, veillent, ordonnent, témoignent, pulvérisent d’un regard, fondent en larmes, provoquent des soubresauts, des fous rires, des transes euphoriques, des chants, des danses, des mouvements imprévisibles, des fictions improbables, la justesse d’un moment, lorsque c’est devenu l’heure d’être, de répéter, mille fois, un même thème, une phrase, pour puiser, développer, créer la trappe à travers laquelle les possibles s’entrecroisent, beautés échangées entre l’extérieur et l’intérieur, la rencontre, le flux, l’imaginaire concrétisé, le sens se formant, l’influence, le partage, la révélation de l’identité singulière, ce qui ne ressemble à rien d’autre, ce qui s’enseigne et s’apprend chaque jour d’une manière différente, parce que ce qui est fait n’est plus à faire, ce qui est dit n’est plus à dire, si la matière cherche à mieux s’orienter, si elle s’est suffisamment épuisée, de mille fois répétée, devenue cri sourd dans la nuit, une respiration bloquée, penchée, l’épouvante, le gouffre des possibles, d’où émane un parfum de feuilles fraîches, un air léger, glacé, notre profonde humanité.

Friday, October 20, 2017

Il y aura donc l’adresse invisible

Il y aura donc l’adresse invisible, sans calcul préalable avec, en formation, quelques soldats de l’idéal, postés pour dire avec les mots que nous nous interdirions ce qu’il faut faire pour réussir, stratégie élaborée en dehors de tout contrôle, pour s’adapter, pour réagir, parce que le corps réclame, il a faim, il prouve sa gémellité avec l’esprit, non la fusion, mieux encore, le contact indéfini, la pulsion, l’intonation d’une expression, si puissante, qu’elle s’incarne, présence à l’autre, désir fou, l’image d’une simple venue, des univers qui se rencontrent, fierté de l’être, fierté de montrer l’existant, ensemble, après de si longues années, le lien qui se reforme, en direct, en public, toi, moi, lui, le voici, ce qu’il est, ce qu’il transporte, sa facilité à communiquer, ce ton dont le jugement est absent, ce qui vient tout à coup circuler, les organes opérants, pour mettre en scène, grâce aux arbres, grâce aux dunes d’où surgissent des colonies d’enfants, grâce à la singularité de la situation, l’aveu d’une focalisation, à partir d’un format offert, la boucle, en place, le sens, s’insérant, métaphore de la violence, mon patron m’a viré, ma copine m’a trompé, pas assez, encore, pour atteindre le niveau d’expression, pour révéler les tremblements dans les mains, le regard plongé, l’hystérie créative de l’imaginaire, tout serait mieux, tout était possible, tout est trop tard, à cause des personnes qu’on a laissé passer, celles que nous n’avons pas recontactées, celles qui ont oublié, les promesses non tenues, ce besoin d’aide informulé, que personne n’a perçu, parce qu’au moment où il s’extériorise, tables renversées, destruction de l’intime, hurlements, bras lancés au hasard, murs, fenêtres, nous sommes seuls, ou celles et ceux qui nous entourent, préférant le tabou, créent ce fossé entre nous et ce qui aurait soigné, ce qui aurait aidé.

Friday, October 6, 2017

Il fallait avouer, désormais

Il fallait avouer, désormais, puisqu’il était lui-même venu se dévoiler, ou alors, si ce n’était pas seulement pour menacer, il fallait dire quel était le but, de faire comprendre à l’autre qu’il serait possiblement partout, l’épiant, dans son sommeil, entrant, durant ses rêves, sans faire aucun bruit parce qu’il avait les clés, identiques, les mêmes, un double, un miroir monstrueux, l’impensable reproduction, dans un couloir étroit, se gênant, se barrant le passage, à faire comme s’il était chez lui, à laisser deviner dans l’intensité de son regard que l’autre ne pourrait rien, que personne ne saurait, le crime parfait, l’insoupçonné, l’oublié, tout à coup, revenu, pour la vengeance, à se demander quelle arme il allait sortir, si tuer serait au programme, quand on ne sait plus s’il sera possible de se contenir, si nous aurons la force d’aller jusqu’au bout, si proches d’un objectif qui s’est lentement construit à l’intérieur-même du désir, d’entrer en confrontation pour qu’il n’y ait plus qu’un fait à relater, quand seront découvertes les misères venues s’y exprimer, sous la forme, peut-être, d’un corps abandonné, d’une tête fracassée, de coups portés, partout, sur les bras, dans le dos, sans aucun autre indice de violence, sans aucune effraction, comme entreposé dans un décor paisible pour frapper la conscience, pour devenir la scène d’un crime, là où personne ne l’aurait imaginé, brisant la continuité de toute une série d’histoires, un matin, se levant, l’appel d’un agent de police, la suffocation du discours, pensant qu’il s’est trompé de numéro, que ce n’est pas la bonne personne, « vous devez faire erreur », tout ce qui est dit ressemble, mais ce n’est pas ça, ce n’est pas vrai, quelqu’un l’a inventé, pour faire mal, pour que jamais ne s’arrête l’illusion d’avoir créé le cœur-même de l’intrigue, comme un poème dont il n’était pas utile de comprendre le sens, parce qu’il fallait un début et une fin, à quelque événement, le bouleversement, immédiat, l’avant et l’après se faisant face, pulvérisés, dans la pensée, le rythme cardiaque s’emballant, puis la haine, puis la rage, puis les larmes incessantes, à cause d’un corps qu’on n’a pas encore vu, à cause de l’imagination qui reconstitue, comme à la télé, comme un gros titre, quand nous pensions déjà que c’était insoutenable, oui, insoutenable, de devoir ralentir à ce moment-là de la vie, ce matin-là, à cause de lui, n’accusant pas celui qui tue mais celui qui meurt, c’est un non-droit, pas dans ce sens, pas aujourd’hui, parce qu’il va falloir annuler des rendez-vous, changer les plans, non pour un personnage qui disparaît, mais pour un personnage qui apparaît, un spectre, un esprit, une idée de ce qui serait une fin, à se demander qui, à vouloir faire des liens, des chronologies, vérifier dans les tiroirs, se persuader qu’il n’y a pas d’autres options, oui, c’est cela, avoir trouvé la preuve, appeler dans tous les sens, violenter tout le monde avec cet incident, les amis, choqués, se renseignant, se trompant, faute de temps, ne comprenant pas l’utilité, ne pouvant plus expulser, faire comme si, des jours passant, puis des semaines, quand il aurait suffi d’en parler, la cohorte des malentendus, jusqu’à laisser faire, admettre qu’il faudrait régler cette affaire, trois, deux, un, l’ultimatum, le médiateur, c’est maintenant, le choix à faire, la décision à prendre, le silence imposé, bien sûr, il faudra, revenir au début, essayer de mettre du sens, corriger les erreurs, s’excuser, admettre qu’il y avait matière à confusion, ce que serait une conversation qui n’aura jamais lieu, entre le criminel et la victime, parce que nous n’avons plus envie d’entendre les justifications, parce que le plus important, maintenant, est d’avoir vu qu’à l’horizon le soleil allait se lever, que la lueur changeait, que les oiseaux traversaient le ciel, que l’émotion se répandait dans le corps, proche du bonheur, un vrai bien-être, apaisant, pour signifier que nous n’avons rien oublié, qu’il a suffi de dormir quelques heures, de se dire que c’était un nouveau début, une nouvelle histoire, nous avions choisi une autre voie, de nous souvenir des exaltations, des romans inscrits dans le désir, des parfums d’embrun, des vertiges de cette volonté qui donne la force d’ouvrir un volet, de partir se promener dans la vie des autres, dans la continuité, pour le plaisir que c’est de partager, un premier regard, une première poignée de main, un premier aveu, « si tu veux », tant nous avons envie d’être ensemble, de chercher ce qu’est ce petit morceau de soi que l’on trouve un peu partout, dispersé, relégué, transporté, pour un prénom, échangé, quand il a été si simple de dire la vérité, « t’as bien raison », à la terrasse d’un café, des convictions similaires, une situation qu’on n'aurait pas envisagée, d’une combinaison quelque peu surprenante, drôle de truc, un passé qu’on ne refuserait pas mais qui n’aurait pas d’influence sur l’immédiat, à part l’énergie de son évaporation naturelle, temporelle, un écho dans le quotidien, nourrissant ou ralentissant un nouveau projet, selon les cas, selon la norme, outil puissant conduisant l’impatience à construire alors qu’elle n’avait jusque là fait que détruire, empêcher, perdre, quand chacun voudrait que soient justifiés tous les gestes, que soient concrétisées toutes les attentes, ne plus supporter ce qui se répète inlassablement dans la vie, qui ne sera jamais autant bouleversé que ce que nous espérions, parce qu’un nouvel espace s’est détaché, ne s’attardant plus aux quotidiennes injonctions, comme une conclusion, un avis, exprimé, c’est-à-dire, d’abord, ressenti, jusqu’à l’évidence, puis s’inscrivant dans nos corps, ce qu’ils disent, à leur manière, la voix métamorphosée en souffle timide, n’osant plus prendre sa place autrement que dans le tumulte des désordres apparents, ce qu’ils préparent en ne dormant plus que le temps nécessaire à l’imprégnation, pour enfin laisser faire, laisser venir, une fin, l’inconnu, ces vagues légères, ces regards doux, une main se posant, un contact avec l’espéré, esprit d’une solitude habitée, pour être venus, ensemble, admirer les mêmes éléments, abandonnant ce qui nous avait alourdis, sans regrets, pour la saveur d’une paisible joie, encore marquée par la fatigue, les élans d’une angoisse si profonde qu’elle agissait malgré eux, qu’elle agira malgré nous, constitutive, écoutée, aimée, comme tout ce que nous avons, tout ce que nous sommes, en partie, si complexes qu’il sera inutile de juger, préférable d’apprécier, ce chemin parcouru, qui nous a menés là, à nous retrouver, le sourire généreux, les hasards rassurants, pour y avoir cru dès le début, l’avoir ainsi envisagé, que l’essentiel serait sauvé, qu’il n’y aurait bientôt plus de réelles intentions de nuire à la parfaite continuité d’un savoir, visualisant une prochaine étape dans une sphère où des images ne peuvent se figer, par nature, poétique, matière de l’éphémère, ce qui s’éveille et s’assoupit, en nous, conscients, qu’un travail est en cours, qu’il se donnera à voir, aussi, dans les foules que nous traversons, sans date, sans ordre, sans limite, ce silence imposé pour trouver un seul mot, le dernier, que nous aurions à formuler, déjà en train de se dessiner, puisant son énergie dans la mémoire de plusieurs êtres, des idées, des essais, des exemplaires, disponibles, des romans, des personnages que nous aimerions revoir, ne plus les nommer, les aider à ne faire plus qu’être là, dans un paysage que seule l’émotion sait créer, ressemblant à celui que nous observons chaque jour, ciel ouvert, mobile, tortueux, de ce qui résiste, à cause de la séparation nécessaire entre ce que nous avons vu nous échapper au moment où nous aurions tant souhaité que ce nuage-là, cette pluie fine, n’en finissent plus de revenir tels que nous les avons perçus, silhouettes, debout, face au mouvement permanent, le dos disant, les bras disant, que si nous étions ce nuage, cette pluie, nous aurions vu deux visages différents sur lesquels une même larme coulait, deux corps se rapprochant n’osant pas constater la présence de l’autre, se retournant, finalement, longue inspiration, ne souhaitant plus se cacher l’un de l’autre, acceptant qu’il faudrait faire quelques pas, les corps, s’unissant, les désirs, l’intime, ne doutant pas qu’il faudrait sans doute apprendre à compter autrement, quand les douleurs reviennent, que la tête penche, qu’ils arrivent sur une même rive, qu’ils savent qu’une nouvelle partie de leur vie se prépare, un temps que nous aimerons partager parce que nous savons que de ces êtres que nous croisons désormais, aucun n’est venu par hasard, qu’un nouveau souffle viendra porter nos écritures communes, dès ce soir, dès demain, dès que nous sentirons qu’il sera temps, dès que nous nous serons séparés de ce qui nous a occupés tant d’années, quand, au creux de la gorge, la tristesse revient, la volonté de la voir naître, sensible, quand il sera à nouveau possible de l’entendre, que nous pourrions tout perdre à tout moment, qu’il ne serait pas possible de reproduire ce qui n’a pris qu’une seule couleur, ce rouge orangé, bouleversant, ce trait violent traversant tout ce qui nous surplombe, nous contient, nous envahit, l’air que nous respirons, ce qui fonde notre vie, comme dans la hâte, être épuisé de l’avoir pensé, cet effort, pour expulser, les tensions inutiles, les agressivités incontrôlées, pour pleurer, laisser ce qui doit disparaître s’éloigner, ne plus croire que reviendront les heures de pureté qui se sont attachées à nos propres histoires, insensées, improbables, d’avoir tenté d’en faire le récit-même de l’écriture, alors qu’elle savait, l’écriture, qu’un jour l’encre se tarirait, qu’il n’y aurait plus assez de place pour continuer, qu’il faudrait se transcrire dans un autre format, pour vivre à son tour, constamment inachevée, le long parcours de sa propre élaboration, pour être ailleurs, partout, autrement, à l’écoute d’un mystérieux engagement, une lenteur que seules les années peuvent instruire, pour que nous lui offrions ce qu’elle désire développer.

Monday, October 2, 2017

Toutes les questions venaient confirmer le seul aspect pervers d’un caractère

Toutes les questions venaient confirmer le seul aspect pervers d’un caractère, parmi d’autres, parmi tant d’autres qu’il faudrait reconstituer pour qu’il ressemble à l’un ou l’autre, une taille suffisant, une expression sur le visage, trop de similitudes, tout à coup reconnu, oui, lui, ici, alors que rien ne le laissait supposer, parce qu’il aurait été impensable de le concevoir, même en ce lieu où les angoisses se mêlent, là où se craint le pire, lorsque nous tentions d’anticiper ce qu’il aurait fait si cela, si autrement, la semaine suivante, d’une promesse non tenue, à cause d’une sensibilité différente, consultant chaque instant ce devenir, ne se voyant plus, nulle part, de ce besoin d’exister, il s’était installé, avait attendu, pour surprendre, ne plus donner le choix, maintenant, trop tard, parce que tout était projeté, qu’il fallait finir, qu’il faudrait un gagnant, quitte à entrer dans les sphères de l’illégalité, se disant que le plan avait réussi, devant l’autre, en colère, pointant du doigt, cherchant des explications, révélant ce qui n’aurait jamais dû avoir lieu si le respect avait été le lien fondateur.

Tuesday, September 26, 2017

La pensée qu’il y aura nécessité à organiser l’avenir depuis la sensation imprégnant le corps textuel

La pensée qu’il y aura nécessité à organiser l’avenir depuis la sensation imprégnant le corps textuel, agissant sur la persévérance, le cap d’une heureuse énergie ayant été franchi, tout ce qui constitue, en présence, prêt à peupler les silences que nous devinons, installés dans l’attente, sans trop savoir pour combien de temps, à cause de certains événements qui surplombent, pour juste laisser filer ce qui n’a pas besoin d’influencer, pour l’avoir déjà dit, suffisamment dit, dans la conviction d’un devoir-être, réel, quelque part, insignifiance d’une puissance dont nous ne voulons pas, portés sur la petite chose, la petite minute, le petit espace, de ce que nous ne voulons pas voir disparaître même lorsque s’aperçoit ce qui, sans doute, ressemble à une fin, langoureuse, de s’être laissé conduire par la douceur du balancement, tous les rayons s’amenuisant, les objets retombant, le film que nous avons vu et revu, où se préparant au moment le plus triste, des larmes chaudes coulent déjà sur un visage figé, entre beauté et consternation, ne voulant plus faire d’effort, devinant que se rejoueront les mêmes scènes, une à une, maintenant que tout a eu lieu, les orages, la tempête, les ruptures, des mondes disparus, des spectres s’évanouissant, les voici, les nombreux absents, ils tournoient, semblant se rapprocher en formant de grands cercles, mais, en fait, ils partent, ils quittent, car rien ne les accroche plus parmi nous, rien ne les concerne dans ce paysage-là, ni les admirables bourgeons d’un précoce printemps, ni la couleur délicatement rosée du ciel, d’une journée s’achevant, comme avant, comme demain, ne prenant pas en compte le désordre de l’humanité pour nous plonger dans toutes les sensibilités de la nuit.

Friday, September 22, 2017

Un nouvel agenda, se remplissant peu à peu

Un nouvel agenda, se remplissant peu à peu, du plaisir, de la fonction du rôle de l’un et de l’autre, le mystère entier, comme se ferait une conversation, de la pensée, avec, toujours, cette douceur dans le regard, jusqu’à nous demander si nous aurions besoin, d’un renseignement, d’une information qui nous aurait manqué, à cause de cette inhérence, de vouloir tout expliquer, tout comprendre, en voyage, les mains posées, simplement, chaleureusement, pendant que les autres tergiversent, à ne plus rien prévoir, puisque rien n’est signé, puisque rien n’est réellement engagé, puisque les dates ne correspondent plus, que les manières de faire ne se croisent plus, pendant ce temps, once upon a time, le conte, éveillé, différent de la première fois, de la seconde, de toutes les autres, parce que le reflet est permanent, que du temps va continuer de passer, nous éloignant des hontes, des faussetés, tout, oui, tout, renversé, inversé, en circulation de ce que nous avons créé, décidé, ensemble, derrière les grandes baies vitrées, l’époustouflante étendue, la nature déchaînée, comme si nous y étions, toujours, répétées, des journées entières, pour seulement quelques instants séparés, si courts qu’ils n’existent plus, qu’ils n’empêchent plus, qu’ils ne subtilisent plus, les effets du bonheur, parfums fleuris, sauvages, pour avoir accepté que nous ne saurons jamais comment naissent ces sensibilités ressenties quand, grâce au hasard, grâce à la disponibilité que nous avions, chacun de notre côté, dégagée, nous nous sommes rencontrés.

Monday, September 18, 2017

Aussi, tout à coup, sauter sur l’occasion

Aussi, tout à coup, sauter sur l’occasion, sans savoir qu’en faire, voyant peu à peu les lignes prendre une nouvelle tournure, parce qu’il n’y aurait au fond qu’une impossible distinction, l’indéchiffrable, sous les yeux, à se voir plonger dans l’irrémissible, pour mettre en fonction les tensions d’une même volonté, ces violents démons tentant de sortir des corps pour se battre à mort, regardant comment les éléments se disloquent, éparpillés, dans la soudure du temps, tant de noms criés dans la nuit, toujours trop tard, des esprits déchirant les terres glacées, si insupportables que nous sommes sur le point de leur demander de tout arrêter, tirant au hasard, quand il n’y aura plus que des victimes jonchant le sol, à la vue de tous les rescapés.

Tuesday, September 12, 2017

Le trouble habitant, les actes posés

Le trouble habitant, les actes posés, chaque geste inspiré, les confusions créatrices, doux parfum d’exotisme, l’existant possédant, les salives amères, les douleurs devenues permanentes, corps voûtés, protégés, le rythme d’un singulier balancement, tête penchée, regard triste d’avoir encore à constater l’épuisement d’une lutte fratricide entre des éléments fondateurs, socles de toutes les croyances, à ne plus vouloir faire semblant, où nous aurions subtilisé, coupé, tranché, s’adressant à d’autres, l’expression, disparue, l’évocation de soi, révoquée, le terrible jugement face au mépris, puissance de tant d’heures incompressibles passées à rester, avides que nous étions d’arriver à la concordance, déçus qu’aucune orientation ne soit prise de celles que nous avions espérées, voyant la situation se préparer, l’ayant envisagé sur un chemin, inventée toute une nuit, continuant les conversations qu’il avait manquées, un simple mot, merci, pardon, je comprends ce qui t’a mené aujourd’hui à maintenir ce mélancolique silence qui te rendait mystérieux, comme une règle enfreinte, quelques secondes, pour voir ce que ce serait de revenir à l’ancien temps, le temps d’une espérance désolée, dans le crépuscule d’une journée d’hiver, devant la nature figée, à la lumière d’un vieux néon bruyant, au loin, s’éloignant, les sons discordants d’une fanfare d’amateurs, les joies non retenues de l’enfance, les petits et les grands, triomphants, aux odeurs acidulées, les yeux enflammés, toujours, dans la continuité des bruits d’une banlieue dortoir, rentrer, se laver, voir chaque objet n’avoir presque jamais bougé, tenter de ne pas faire tout exactement comme hier, aux habitudes, répondre aimablement pour mentir, un peu, oublier de dire, qu’après une telle journée, le désir est ailleurs, dans d’autres villes, d’autres pays, dans d’autres maisons, d’autres lits, la rigueur s’étant peu à peu installée, à ta place, comme un chien, à l’heure stricte, le même programme, à la fin des obligations sociales, le même sommeil sourd, les mêmes lumières qui s’éclairent dans l’allée, machinalement, le château d’une fin de règne, délabré, où une autre histoire s’est installée, dans les murs, les moquettes, les escaliers, ouvrant subitement le regard vers l’ailleurs, le pouls s’accélérant, l’air envahissant tellement le corps que le visage s’illumine d’un sourire, à nous voir, enfin, réunis, au nombre de sacrifices, aux essais constants, tant pis pour ce qu’on en dira, comme une folie, de nouveau, assoiffés, les os craquant, le dos se redressant, pour s’accueillir, se souhaiter la bienvenue, un bon retour « à la maison », nous voilà, valsant, nous nous crions « comment ne pas y avoir pensé plus tôt », à cette manière de faire, cette manière d’être, nos prénoms, enlacés, nos vies mêlées, c’était si simple, sans effort, de se reconnaître, dans ce très lourd brouillard, ne comprenant pas ce qui fondait cette peur insensée, maintenant, peut-être, le moment attendu, une cloche sonnant minuit, la terre humine, plus rien que nos corps se faisant face, enfin, le début de notre histoire.

Friday, September 8, 2017

Remplir un manque, vides que nous serions

Remplir un manque, vides que nous serions, de nous être enfouis dans l’irréalisable, d’avoir investi pour un avenir radieux, à ne plus faire que disposer des mots qui accompagnent la douleur, de ne jamais s’être laissé emporter dans la tourmente du vice, le payer, émotionnellement, à cause des violences qui refont surface, parce que même l’écrire est devenu intolérable, piégée, dans l’honnêteté, l’utopie vacillante, se remettant chaque instant à niveau, là où il est utile d’agir, où les orages du trouble deviennent si agréables à traverser, les pensées, les images, les êtres, auxquels nous aurions souhaité nous adresser, cette union désormais indéfectible, pour se laisser porter, pour se laisser aimer, luttant contre le souvenir, ne voulant plus croire que des événements viendraient se répéter, enfin, trouvé, le lieu de l’expression, des lendemains à remplir pour continuer à vivre dans la conviction qu’une voie s’est ouverte où nous serions suffisamment insaisissables que nous devrons accepter, aussi, de nous être détournés, de ces morts qui attirent, de ces destructions qui surgissent, de ces renoncements faits corps, dans un temps qui n’appartient plus à personne d’autre.

Monday, September 4, 2017

Format offert à la suspension du réel

Format offert à la suspension du réel au-dessus de l’abîme foudroyant que nous balançons inlassablement, brassant les deux formes d’incertitudes, un avant, un après, levant, couchant, où décliner serait renoncer, d’y voir, en pleine conscience, le rideau s’ouvrant lentement, un fond d’âme tel un fond de plateau, un paysage reconstitué, l’expression figée dans le marbre d’une statue, femme ou enfant, la lumière, découvrant, habituant le regard à préciser, nouvelle, douce, d’un matin gelé, composant, avec des fleurs fraîches, des tables, une scène déjà prête pour accueillir, sans heurt, une invitation à revenir, tel, comme, pour, peu importe, les raisons, des origines venues s’apaiser à force des multiples relectures de l’immédiat, à travers des vitres vieillies, une brume du sacré, un chemin en travaux, les tentations rendues passives, de l’autre côté, mesurant l’émotion prenant peu à peu possession du corps, quand il voudrait frapper, oser, enfreindre, la loi dite des convenances, pour lutter à son tour, dans l’adversité, la nébuleuse observée trop longtemps pour n’avoir aucun autre moyen d’agir que la confusion des lignes, procéder au mouvement continu de la pensée, mettant en doute les proximités, les raisons d’être, ce qui apparaît douloureusement, s’évaporant ainsi dans le flux mystérieux d’une marche nocturne sous des arbres puissants, un oiseau au chant nostalgique, signifiant une présence, un espoir emplissant les poumons, larmes désespérées, de ne faire que perdre des êtres chers, des parts entières de soi, notre parcelle d’humanité, amputée, de ce qui, quelques secondes auparavant, semblait être de l’ordre de l’essentiel, une force d’inspiration, un modèle, de désir originel, le temps, de laisser s’éloigner, d’admirer le lointain comme une source, ne souhaitant plus en finir, désormais, avec la singularité, la distinction, quand on voulait empêcher, quand on voulait retenir, quand on voulait vivre, rompant tout lien social, à ne plus savoir déchiffrer les autres langages, tous, étrangers, tous, hostiles, en refus total d’apprendre, nous, à présent, à l’écoute, du moindre signe, sauvés, échappés, protégés, attendant d’autres nuits pour réguler cette longue insomnie, la seule inscription d’une vie achevée, d’un deuil à entretenir pour voir naître l’impensé.

Wednesday, August 30, 2017

À trop vouloir que soient condamnés de supposés responsables

À trop vouloir que soient condamnés de supposés responsables, simples images de soi transposées dans d’autres corps, pour se donner raison, qu’il y aurait le pur et l’impur, le bien et le mal, une pensée réduite à la bithématisation d’un système plus complexe, et donc plus riches, aussi, des innombrables facteurs venus se concentrer en énergie dans un espace de vie particulière participant au vivant tout entier, laissant définitivement de côté le brouillon, l’essai, le travail fastidieux, pour ne laisser poindre qu’une conclusion hâtive, le résultat d’une pulsation irrégulière, à croire encore qu’il y aurait à jeter, à déplacer, pour la mémoire, pour la gloire, pour toutes les questions à venir, les impasses, là où discourir pèserait, là où passer d’un univers à l’autre pèserait, pour aider, justement, à s’en échapper, là où le mur s’est dressé, parce qu’elle s’était mutilée, de trop souffrir, des traversées, des tunnels de doutes, des années, parfois, à ne plus savoir où elle en était, constamment, en écriture, l’écriture, souveraine, autonome, terrorisée, à cause de l’évidence, la cadence, la prise de risque, la volonté de prospecter, de pulser dans le corps l’intime nécessité, n’ayant plus que la foi pour ne plus répéter, tellement de fois, tellement de jours, qu’il faudrait un robot, une calculatrice, un objet du quotidien, un ustensile jugé banal, inutile, inconcevable, sujet d’inexpression, balance indicible entre le réel et la fiction, à poursuivre, incessamment, jusqu’à ne plus pouvoir reprendre son souffle, jusqu’à devenir l’insupportable moment-même du cri, étouffé, celui qui reste dans la poitrine, pour lequel il aurait fallu tousser pour qu’il puisse être expulsé, oui, ce cri-là, qui signifiait que c’était la fin en mouvement, ce que personne ne sait, avant l’arrêt, définitif, à ne pas savoir combien de temps un corps resterait dans la catégorie administrative du vivant, étendu sur un parquet couvert de poussière, pensant en un regard aux papiers éparpillés, au bordel, partout, à la vaisselle, aux drogues, à ce qu’on verrait de ce mystère, de ce manque d’explications, alors que tout n’était plus devenu que tourbillon, hasards, tensions et détentes, marques d’une sensibilité en exercice, d’un appel en cours d’exécution, pompiers, flics, voisins, concierges, peu importait, peu importerait tant, pourvu qu’un seul comprenne, qu’il y avait là une main tendue, un cœur brisé, toute une vie de blessures à soigner.

Tuesday, July 18, 2017

Ce froid glaçant les mains viendrait dire « ci-gît »

Ce froid glaçant les mains viendrait dire « ci-gît » et rappellerait d’autres travaux en cours, un effort tourné vers la mémoire où une partie a été inventée pour remplacer les grands vides de l’oubli, pour rétablir la cohérence là où il semblerait que tout a été dispersé, mélangé, reformulé, sans trop s’en rendre compte, pour avoir à se raconter une histoire, ayant toujours l’impression d’être à la naissance d’une nouvelle ère, voyant, partout, comment l’enfance singe les anciens, pour imiter, peut-être, mais aussi pour montrer, montrer pour signifier, montrer pour comprendre, montrer pour gagner, en répétant un mot, l’annulant, forcément, à cause de la loi nouvellement instituée, jusqu’à ce que le mot en question, avec d’autres mots, fasse sens, comme s’il avait surgi trop tôt, expulsé, peut-être, à moins que ce soit lui qui se soit libéré, mais s’il l’a été, ce ne fut que quelques furtives minutes, pour replonger, se laisser formater par d’autres mots mieux éduqués à mieux se coordonner, non pour surprendre par inconvenance, mais pour animer un sens plus profond, comme pour évoquer le temps nécessaire sans avoir à systématiquement le chiffrer, le dater, le mesurer, toujours, et de plus en plus rapides, ces échanges entre deux entités, à tellement vouloir savoir ce qu’il y aura là, après cette émotion, si intense, traversant le corps des incertitudes, quand nous l’aurions presque souhaité, trahis dans nos propres faiblesses, à ne pas vouloir croire aux liens indestructibles, « pour la vie », attachés, où les voix s’entraident pour ne pas se laisser emporter, dans les tourmentes conflictuelles, vite, ne plus voir qu’un même horizon, une même aube généreuse, où sont versés les succès espérés d’une véritable histoire relatée, pour qu’un spectre se lève, conquérant, puissant, lavé de toutes ces images de la perversion qui persistent à vouloir exister dans les sphères, les thèmes, les récurrences, nous voici, affligés, pour la beauté de la désolation, se nourrissant du trouble pour devenir et non plus pour s’infléchir devant la constance de tous ces criminels propulsés au rayon du non-être, dans la corbeille nauséabonde de l’inexistence.

Friday, July 14, 2017

Ce qui se serait passé, en chantier

Ce qui se serait passé, en chantier, en action, en existence dans l’être et son devenir, n’appelant qu’à réinventer un système pour résoudre la question de l’héritage, une bonne fois pour toute, quelques secondes avant, dans la marche, oublier, ou ne pas prendre en compte, pour immédiatement n’avoir qu’à prospecter, regardant peu à peu ce qui pourrait se dégrader à force de ne plus faire attention, à l’entourage, la ligne, la proportion, acceptant que la loi sera changée, pour supporter tous les changements, dans le comportement, l’émotion plantée dans la gorge, mobilisant toutes les dispositions, à défaut d’aller convertir de drôles de sensations en drôles de sensations, pour remplacer, pour ne pas savoir quoi en faire, de la beauté tout à coup submergeante, à recaler les pollutions de l’esprit, les défauts de contribution, un petit point dans l’avenir, un petit événement, devenu si puissant, où tant de personnes vont découvrir tant de facettes, de leur propre existence, une règle à laquelle il faudra se soumettre, maître d’un autre, l’insomnie se préparant, en solitude, une stratégie pour expulser ce qui a perturbé, là, quelques secondes seulement, auparavant, sans le dire, sans se l’être dit, un coup par derrière, dans la nuque, par surprise, une forme de lâcheté, de venir, en confiance, posséder, une sémantique de la douleur, pour ne rien en faire, a priori, ou ne provoquer que l’inquiétude, empêchés, que nous serions, de librement nous dire nos vérités, bouleversées, comme elles le seront durant de longs mois, à sentir comment elle s’insinue, l’écriture, dans la vie, le mouvement de la vie, sa place dans le mouvement de la vie, à reconnaître les impensables traces de sa propre constance, de sa propre existence, par dessus les âges, les considérations, des tableaux en forme de lente reproduction de ce qui aurait semblé subtil, dans l’invisible, dans la coordination d’une multitude de données, pour les concentrer, lues comme des brouillons, du passé, de l’hésitation, de l’impuissance, parce qu’il y aurait de l’inréglé, en échec, dans la réalité, dans la virtualité, par exemple, pour se faire Entreprise de soi, au-dessus de soi, juge, correcteur, décideur, sans passion, juste l’efficacité sur les pierres dures comme des tombes, sur l’insensibilité pure.

Monday, July 10, 2017

De toute évidence, le besoin de mieux sentir la réalité de l’expression

De toute évidence, le besoin de mieux sentir la réalité de l’expression, si difficile à contenir là-bas, si productive ailleurs, à voir comment se tissent les éléments du discours, pour soi, pour le bien-être d’abord, d’être installé, aussi, dans un espace qui ne sera pas constamment transformé, pour le choix qui a été formulé, d’y conquérir l’instant, à défaut de savoir comment elle aurait fait, l’écriture, l’inventer et la réaliser, rendre effectif l’amont, l’en-deçà, qui n’est plus seulement un miroir, ni même une réflexion, mais une application, pour éviter ce qui semblait inutile, de se voir souffrir, d’avoir abandonné une partie en cours, dans le remords, dans le regret, se voir dire ce qui est réellement, pour l’injustice, pour provoquer l’empathie, sans réfléchir aux conséquences du non-dit, ou de l’impossible à dire, là, dans l’immensité, un seul mot tétanisant tout le reste, au point de se laisser saisir dans l’immobilisme, un bloc de glace devant lequel se préparait la procession des veuves et des veufs, quand tout se propulse dans l’avenir, plusieurs mois, plusieurs années, quand il n’y aura plus qu’à piocher, dans tous les silences installés, à tirer l’élément manquant, ce qui avait échappé à l’attention, n’ayant plus peur de répéter à l’infini les sensations qu’il est nécessaire de puiser, le style garantissant la singularité, quand les phrases resurgiront, trop tard, criminelles, en fuite, obligeant à écrire ou modifier des lois, pour imposer que nous n’aurions pas eu le droit de tenter l’aventure, quand ils en seront au prologue et que nous, nous en serons à l’épilogue, quand nous nous réjouirons de voir leurs effrois, eux, les incompris, les soi-disant victimes, à qui nous avons refusé de ressembler parce que détruire n’était pas inscrit au tableau des objectifs, parce que se fondre, disparaître, fusionnés, n’était pas acceptable, partant comme se libérant, du joug, de l’arrogance, de l’outrecuidance, de la malhonnêteté, les devinant s’exciter à essayer d’y voir leur propre portrait, n’y trouvant qu’un trait mélangé à un autre trait, rendus misérables de n’être plus reconnaissables, même par eux-mêmes, doutant, sublime justice de la morale, de plein fouet, dans l’espace privé, giflés, à leur tour, abattus, dans leur intimité, ne sachant plus à quoi se référer pour justifier un comportement d’imposteurs, n’en pouvant plus, sans autre violence que la prise de conscience, de se voir ainsi accusés.

Tuesday, July 4, 2017

À se manquer à force d’exister

À se manquer à force d’exister, ailleurs, parce qu’il n’y a plus de secrets, nous, troublés, forcément troublés, comme des amis perdus de longue date, à se retrouver, immédiats, à s’aimer par nature, à lire en partie cette histoire traversée, d’où nous nous sommes exclus l’un et l’autre, à voir ce qui est resté et ce qui a changé, ce qui change, même, dans l’instant, dans la manière de nous percevoir, de nous attendre, de nous savoir possiblement disparus l’un pour l’autre, parce que c’est déjà arrivé, une fois, dans notre vie, de nous laisser partir dans d’improbables univers, dans lesquels il semblait impossible de pénétrer, à ne plus vouloir entendre ce qui pourrait à nouveau nous séparer, notre manière de nous consacrer à d’autres projets, à d’autres objectifs, aux dynamiques inverses de deux héritages, si différents, l’un s’affaissant, l’autre conquérant, l’un mourant, l’autre naissant, des formes d’humanité qui se croisent, toujours, dans leurs propres attentes, dans leurs propres domaines, dans leurs propres manières de s’exprimer, sans trop savoir si l’une est en avance sur l’autre, si nous connaitrons la fin de l’une, la fin de l’autre, comme un segment d’une immense ADN, par toutes les dimensions de l’être, opérant ce qui semble pouvoir se maintenir, dans un paysage si lentement en mouvement qu’aucune pensée n’envisage de le voir différent.

Friday, June 30, 2017

Nous aimerions rencontrer la vision irréelle de la pureté

Nous aimerions rencontrer la vision irréelle de la pureté, là où elle a été abandonnée, comme elle était, assise à sa table, musique répétitive, pour ne pas lâcher l’attention, pour que le corps se souvienne immédiatement dans quelles conditions il se met à produire, à conduire, demain comme hier, parce que ce temps de la vie n’a plus de conséquences, parce qu’une autre unité s’est installée, liant le paradoxe à la surprise, chaque jour en retard vis à vis d’elle-même, l’écriture, prise d’assaut, la forteresse ne cèdera pas, car il faudrait une stratégie qui ne peut pas se concevoir encore, à cause de cette part qui n’existe pas, à cause du désir qui surplombe, à cause du désespoir, comme un puits de lumière, propulsé dans l’atmosphère, pensant à tous les irradiés, les sacrifiés, se levant dans un nuage de poussière, ne ressemblant plus à rien, après des centaines et des centaines de traversées, se retrouvant, dans chaque mot, la puissance authentifiée dans l’inversion, du genre, de la chronologie, pour ne pas s’accrocher facilement, pour forcer la conscience à aller jusqu’au bout, d’une allée, d’une idée, les absents désormais consacrés, transcendés, sortant de leur cercueil, pour prendre la parole que jamais personne n’avait entendue, un cri multiforme, de toutes les vitesses, de toutes les fréquences, de toutes les directions, des âmes grimpantes, chutantes, propulsées, entrechoquées, magma d’invraisemblances, de ressemblances, le starting block d’une communauté entière, prête à ne plus rien faire d’autre que de coller les mystères les uns aux autres, pour laisser une immense place à un seul mot, une seule phrase, un seul personnage, pour que tout cela surgisse au moment où plus personne ne l’attend, parce qu’entretemps, quelque chose de suspicieux s’est immiscé, dans la tournure, la formulation parfois, obligeant à voir comment le rythme accélère, les lignes se disloquent, les signes passent sans pouvoir les fixer, l’idéal constamment en ligne de mire, seuls au centre d’un décor décharné, quand ils reviendront, même si ce n’est qu’une seule fois, une dernière fois, des flashs, une transcription, imaginant, derrière un fauteuil, dans un lit, l’expérience solitaire d’une double activité, pour seulement quelques minutes peut-être, venir en aide, à distance, comme pour rompre une habitude, un matin, choisissant un autre chemin, pour être plus en contact avec la nature de l’être, ce calme pré-existant de l’éveil, entendant passer la forme la plus outrecuidante du mensonge se positionnant, bien sûr, en bonne place pour agir, sentinelle toujours en poste, en fonction, quand naît la réplique, la sanction, elle plonge dans l’univers fantastique de ces petits mouvements extrêmement furtifs, tous radicalement et immédiatement différents, des petites âmes, ou des bouts d’une grande âme, presque immatures, apparaissant, disparaissant, nourrissant, une vitesse si vive qu’elle devient de fait incontrôlable, à les souhaiter revenir, repartir, n’exister qu’une fraction de seconde, comme pour faire résonner d’autres durées, feux follets de l’impensé, le lâcher-prise sur l’existence d’une forme encore non décrite du réel, au-delà de l’exprimable, au-delà de l’imaginaire, non pas sur mais dans, préparant la substance, ce qui sera offert à l’aube, de toutes les aubes, en chantier, permanent, apaisé, pour assister à l’illumination d’un regard qu’aucun n’a encore porté, agissant pourtant en profondeur là où l’expression du sensible se mobilise pour restaurer une image dégradée, se redonner confiance pour n’être plus que ceux qui marchent, main dans la main, le long d’une rivière calme.

Monday, June 26, 2017

L’amour, d’abord, de s’être éloigné de la foule

L’amour, d’abord, de s’être éloigné de la foule, enfin seul, comme retraité d’une autre vie, la vie d’avant, la vie des tourbillons, des projets fous, des impuissances face aux illusions, des retours insensés dans les mémoires atrophiées, pour aller ailleurs, semblant comprendre, ne faisant que nourrir les regrets, de n’être jamais allé au bout, des pages, des livres, des histoires, parce que commencer suffisait, répéter, suffisait, pour scinder tous les mouvements, se dénombrer, se désarticuler, croire qu’il y aurait une source où tout se retrouverait, dans la pureté de l’inchangé, un trésor protégé, attendant que les mots se forment, un brouillard de toutes les émotions, pour être en présence d’une seule pensée, à l’instant où il faudrait compléter, justifier, agir, se retrouver démunis, à plusieurs, toujours, voyageant dans un même espace, inspiration rendue difficile, parce que les échecs reviennent, s’installent, réclament, que leur cas soit étudié, individuellement, beautés fragiles, en cours d’élaboration, de rendez-vous en rendez-vous, vers le changement, la lente métamorphose, tout ce qui s’est passé ayant désormais un format, la conviction, en œuvre, de ne plus avoir à détruire, aujourd’hui, pour la révélation d’un domaine lié à l’expression, ces merveilleuses similitudes de l’instant, partagé, convoité, parce qu’il va falloir viser un nouvel objectif, celui de construire, celui d’écrire, pour celles et ceux qui écoutent, là, au fond de l’âme, où tout a été rassemblé, pour faire un premier tri, pour développer ce qui vient, ce qui se présente, ce qui a été déposé pour qu’un autre s’en saisisse.

Tuesday, June 20, 2017

Nous n’avons plus envie d’entendre les justifications

Nous n’avons plus envie d’entendre les justifications, de juger les images qui s’incarnent, pressés par l’échéance, le manque subtil, le heurt constant, de tous ces mondes croisés, articulant une théorie, faussant tous les mystères, se préparant au terrible bilan, quand il faudrait compter, évaluer, entreprendre, envisager une échelle hors de la conscience, pour quelques minutes d’inaction, retourner ce qui s’abandonne chaque jour, un rôle, une place à tenir, une responsabilité, ces sortes de fonctions auxquelles nous devrions toujours correspondre alors qu’un besoin de discordance se fait sentir, au centre du système, là où pourtant tout semble se préparer pour le mieux, toujours être en attente de l’immobilité, cherchant les contraires, à rebrousser chemin, tant d’espoirs de voir arriver un personnage, entier, comme un nombre premier, pur de ne pouvoir être divisé, l’unicité devenue critère, parce que c’est encore au tout que nous devons penser, conscients d’avoir été violentés, malgré les anges, à cause d’une décision prise en amont, se relatant le fait à l’infini, le constitutif, un jour où le froid gagnait les jambes, masqués dans l’obscurité, pour développer l’incompréhension d’une expression, du mensonge absolu, de la rupture, des chronologies se précipitant en un seul point, nous aimerions voir un portrait, de la consistance, un arrière-fond, de l’existant, des fleurs parfumées, jaunes, tapissant le bord d’une allée, marchant côte à côte, main dans la main, la confidence comme suspendue, des phrases confuses, à ne pas savoir ni par quoi ni comment commencer, comment mettre fin à l’intime respect du silence partagé.

Friday, June 16, 2017

Ce qui aide profondément est la lecture des autres

Ce qui aide profondément est la lecture des autres, pour se lier à l’indéchiffrable, trouver la vibration, comme un support, offrant un regard du désir, incomplet, là où vient de se nicher la curiosité, l’invraisemblable beauté d’une disparition, le paradoxe d’une drôle de manière d’aimer, comme un soir, allongés, nous admirions les anges, les hauts plafonds de notre âme, dans la douceur infinie de ce très lent mouvement, les pensées libérées, l’expression purifiée, pour finalement se dire que ce serait une dernière fois, une de plus, un nouvel essai, pour apprendre à mieux vivre l’un sans l’autre, à vivre, tout simplement, l’un sans l’autre, à causes des intimités atrophiées, des heures passées à attendre, dans le silence du passé, les phrases anciennes remontant à la surface, comme un esprit égaré, désolé, de trouver une terre dépourvue, décharnée, vidée, le vent sifflant le long des falaises froides, déplaçant de légers tourbillons de poussière, nous étions là, nous regardant, le paysage que nous n’avions pas encore conçu, d’une tristesse envahissante, lourde de peine, figeant nos corps humides dans la consternation.

Monday, June 12, 2017

Il s’agit avant tout de s’aider à se redresser

Il s’agit avant tout de s’aider à se redresser, ensemble, en public, sans réserve, apprendre à ne pas oublier celle qui n’oserait pas s’approcher, à cause d’un seul jour, d’une seule fois, d’une seule incompréhension, à cause d’une main, d’une parole, d’une sanction, qui n’aurait pas dû être là alors que tout, dans l’esprit, n’était que joies constamment renouvelées, d’aires de jeux, de promenades dans la forêt, hurlant de rire d’avoir couru, les joues et les mains glacées par le vent, avec la folie, en tête, d’aller plus haut, de crier, de se faire peur dans un coin reculé de l’âme, où tous les spectres fantasmagoriques ne sont plus que vertiges, propulsés dans l’existant, les désirs et les angoisses, la même intensité, venant d’un même corps, un moment que nous aimerions fixer pour le montrer, à d’autres, aux autres, à tous les mondes entourants, comme une preuve qu’ils surgissent sans ordre, qu’ils se ressemblent tant que nous les confondons à longueur de temps, ne sachant plus qui suivre, qui croire, qui appeler au secours, pour voir nous-mêmes, qu’ils sont trop nombreux, pour se dire, se rassurer, s’expliquer, qu’il n’y a là rien de grave, rien d’impossible à les laisser envahir le champ de l’imaginaire, si furtif, qu’il n’y en aura qu’un comme celui-là, un exemplaire ressemblant au voisin le plus proche, se distinguant sans mesure du plus éloigné, l’éclair d’une pensée qui donne envie de bouleverser l’univers, de renverser l’ordre établi, de placer sur une même ligne de départ tous les désirs se bousculant, aujourd’hui, maintenant, une histoire qui commence, dont personne ne connaît la durée parce qu’elle va s’écrire seule, enfin, vivre sa propre intrigue, souligner le mot qu’elle souhaitera développer, déjà, en action, dans l’emploi des futurs, projetée dans les brouillons, les reformulations, les corrections, au point de devenir si parfaite qu’elle ne risquera plus rien, en substance, les débuts réunis, se retrouvant, les faux départs, l’immense inquiétude, les fraternités se regardant prendre un même chemin, comme une subite réconciliation, l’oubli des fautes, l’oubli des dettes, l’oubli des douleurs physiques, parce que nous sommes là pour nous aider, nous reposer quelques heures sur un canapé, devant les impossibilités submergeantes, laisser s’écrire la rencontre, prendre le temps d’écouter la souffrance, ce qu’elle signifie au corps, s’arrêter pour mesurer l’impact d’une sensation, pour sentir ce goût métallique dans la bouche, cette drôle de soif que rien n’assouvit, cette drôle de manière d’entrer dans son propre silence, comme une prière infondée, quand les bras s’alourdissent, que tout paraît trop loin pour formuler un jugement exact, que la conscience voudrait rigoureux, comme une application plus sereine de multiples tentatives, à préférer les pages blanches à tous les autres récits, quand tout est bloqué, tout est empêché, nous transportant dans un autre espace, travaillant les retombées d’une énergie, les proportions de l’acceptable, immédiatement déçus par l’absence d’une forme de réaction, du vivant sur un autre, se forçant à ne pas prendre en considération tout ce qui vient perturber la tranquillité de l’âme, au centre d’une nouvelle aventure, le calme, retrouvé.

Tuesday, June 6, 2017

Un roman de l’intime serait donc en cours d’élaboration

Un roman de l’intime serait donc en cours d’élaboration, à l’endroit où s’illumine la plus belle des relations, une rencontre de l’idéal, encore, nommé, pour exister, dans tous les états de l’être, s’éveillant, agissant, s’endormant, au rythme de tout ce qui emplit, la multitude, des visages, des attentes, de nos manières d’aller d’un point à l’autre, comme un aveu de ce qui préoccupe, solitudes disposées les unes parmi les autres, ne cessant jamais de lire le mouvement presque coordonné des corps, les expressions mal dissimulées, s’échappant dans un parfum de partage, quand, au loin, un soleil se lèverait, viendrait provoquer l’éveil de la conscience, si heureux, désormais, de voir s’enchaîner le bon présage d’une libre circulation, comme un thème revenant, pour expliquer, en cours d’étape, montrant la direction à suivre dans la survie de ce qui fut, est et sera positif, une série de « pour » dévalant les pentes arides, faisant foule là où tout semblait désolé, quand les mots seront formulés, peut-être, une unique fois, perçant l’abîme du silence, loi d’un meilleur adopté, pêle-mêle, mais sans confusion, grâce à la distinction de toutes ces voix singulières, une parole, une spontanéité, à ne plus avoir à se demander qu’en faire, car elles ne surgissent que pour être dites et entendues, une unique fois, peut-être, pour générer l’écriture d’un projet du commun.

Tuesday, May 30, 2017

Le premier développement s’ancre dans l’imaginaire activé

Le premier développement s’ancre dans l’imaginaire activé, support de la volonté, où tout vient s’articuler pour aider à formuler une représentation du réel, avec la banalité du quotidien, l’espéré, comme déjà créé, déjà existant, est présent, suffit pour fonder une loi éphémère qui établit les autorisations et les interdictions de l’instant, mise en application dans l’inconnu, devenant un parcours libre de l’omniscience, dans un environnement restreint, une voix qui s’échappe, assume la coexistence, s’en nourrit, influencer légèrement, accueillir la différence non comme une résistance mais comme un apport, une marque de reconnaissance, le fruit d’une conversation, d’un débat sensible, appelant à ce que nous revenions à l’intrigue qui s’est interposée, en réincarnant ce qui ne se reproduira plus jamais, dans l’indéchiffrable continuité de tout ce que nous souhaitons présenter à celles et ceux qui se reposent, n’oubliant pas que cette rencontre est difficile, parce que le niveau d’exigence ne fait que croître, parce que nos fatigues ne sont pas les mêmes, parce que cette connexion réclame de multiples abandons, dans l’essence, la raison d’être, à ne pas savoir combien de temps durera cet arrêt de toute autre activité, ensemble, en travail, l’un enseignant l’autre, l’objet d’une réussite, juste pour nous, dans le plaisir d’assister à la réalisation du possible, sous nos yeux, sans enjeu, à voir passer l’expression angoissée d’autres voix, quand l’écriture prend forme, qu’elle désigne ce qui va perdurer, ce mystère, engagé, un trésor que nous chérissons, une avance sur le jugement, le déjà-dit, à ne pas chercher à perdre, au contraire, à guider, quand d’autres ne font qu’attendre, nous avançons, nous procréons, sans limite, nous inventons, trop loin, trop haut, trop long, pour surpasser, agir sur l’outil, aimer se distraire dans l’infini poétique de la virtualité, sans jamais avoir ni à détruire ni à conclure.

Friday, May 26, 2017

Pensée d’un point, dans l’univers poétique

Pensée d’un point, dans l’univers poétique, d’une pulsation silencieuse, comme une femme, ou plusieurs, ensemble, composées, dans l’ombre, en retrait, aidant à lire, à écrire, à chanter, à jouer, à dessiner, à parler, à marcher, dans une autre temporalité, quand il est si difficile de se relever, d’apprendre à recommencer, à partir de l’inconnu, du moindre signe perçu, l’enfance, tellement vive, tellement concentrée, le saisissement, immédiat, au point qu’un seul mot gouverne, avec ce besoin de le voir, comme un moteur, un centre d’émotions pures, une nécessité fondant l’histoire, des titres, répétés, des tentatives d’innombrables autres débuts, non plus pour masquer, mais pour encadrer, accompagner, un geste qui pourrait ne plus rien avoir à signifier que d’inscrire un état de l’être, opérant sur un territoire étendu, au cœur du sensible, pour que l’inavouable trouve une place que le trouble pourrait vouloir emplir en bâtissant une illusion du bonheur, alors qu’il suffit de le laisser paraître, l’inavouable, de le laisser apporter une douce impureté au déroulement de la phrase, comme un hasard, comme bercé par l’indolence d’un attachement, à toujours espérer que des liens se tissent, dans la vie, dans l’humain, là où l’utopie prend la forme d’un corps en repos admirant, au soleil, l’immensité du ciel, les bras en croix, les odeurs de pins, pensant à tout ce qui se diffuse dans l’air, invisible, à tous les mouvements qui permettent qu’il ne soit jamais statique, avec, au loin, les bribes de rires, de joies, les courses à travers des espaces sans barrière, à écouter ce qui s’écrit dans un tout proche avenir, annoncé par l’esprit, une hauteur, un point de vue, une sensation, une attirance, un choix, qui tous témoignent de l’intensité du désir.

Monday, May 22, 2017

Peut-être une manière différente de pleurer

Peut-être une manière différente de pleurer, quand l’émotion agit, seule, brûlant la gorge, qu’un moteur abîmé se remet à vibrer, parce qu’il n’en a pas fini avec le corps, inspirant profondément, si loin des durées raisonnables, plongé dans le sens, hurlant dans son propre paysage où toutes les enfances sacrifiées se bousculent pour dire leur angoisse, leurs peines, si proches de pouvoir devenir un sujet unique à force de multiplier leurs venues, comme des rappels à la conscience, rejetées, quand une main prend la chevelure, que les sons ne font plus que tourner, à s’arracher les oreilles, cette violence contenue, ces maux devenus permanents, de la tête, du ventre, ces odeurs déplaisantes, expulsées, emplissant les vêtements, les draps, les genoux douloureux d’être restés pliés, à ne plus savoir où tout s’est désaccordé, dans l’euphorie, dans l’échappée, pour lui demander d’arrêter, de sortir, de laisser les nuits remplir leur rôle, pour ne plus rien heurter, ne plus jamais rien dévaster.

Tuesday, May 16, 2017

Sur un chemin tracé où se joue la perpétuité

Sur un chemin tracé où se joue la perpétuité, l’écriture traverse un jardin empli de roses endormies, face au spectacle d’un ciel bouleversé, d’un vent glacé, constamment en appel, le mouvement des nuages, la vue si étendue qu’il n’y a plus d’éternité figée, seuls sur notre terre, nous composons avec l’émotion entière, une notion d’unité, avec celle qui a offert d’en guérir, d’en souffrir, l’un n’allant plus sans l’autre, parce que la souffrance est là et ne disparaîtra jamais, parce que le remède d’abord insensé, amer, livrant au regard de la clarté des mots, inquiétude, peur, angoisse, bonheur, paix, victime, femme isolée, femme abandonnée, jamais aimée à la hauteur de sa bonté, qu’il faut apprendre à déchiffrer dans l’instant, n’étant plus que vague émotionnelle, traversant le corps, mettant en mouvement une forme utopique d’équilibres, la notion, au rythme de la vie, transportée, créant des amalgames de hasards, des éléments qui, pour certains, tenteront la sédimentation, et, pour d’autres, un autre voyage, une nouvelle tentative, d’autres alliances, pour nourrir celles et ceux qui n’ont plus de pensée, plus de lieu où l’imaginaire reconstitue des fragments du réel, pour résister à l’incompréhension, aux mystères de ces rêves où tout masque, tout détourne, tout remplace, tout signifie, tout prend corps, y compris le silence, y compris l’oubli.

Friday, May 12, 2017

Nous serions capturés par une énergie féconde

Nous serions capturés par une énergie féconde, dans le calme, écoutant toutes les douleurs des autres mondes s’exprimer, les manifestations de tous leurs empêchements, à ne vouloir aboutir qu’à une seule solution, l’objectif, barrant la route à toutes les autres formes, et déjà, nous nous laisserions faire par la nécessité de constamment dresser des bilans, faire œuvre de témoignage, alors que nous sommes emportés dans un autre flux, celui des thèmes inlassablement répétés et variés, pour inscrire leur éternité dans le corps, dans la sensation que nous avons de l’espace intérieur, vastes façades d’un royaume d’harmonies résonnantes où des vies passent ne sachant pas qu’elles montrent leur lassitude, avec la réincarnation d’esprits venus des profondeurs de l’être, et des anges, suspendus dans la douceur de l’air, ne faisant plus que reproduire avec lenteur la mélodie de nos désolations, quand d’autres dorment, d’autres partent, le veilleur, attaché au déroulement de la forme, jusqu’à admirer le moment où nous pensons : c’est fini.

Monday, May 8, 2017

Le langage ne fait plus qu’employer un vocabulaire restreint

Le langage ne fait plus qu’employer un vocabulaire restreint, devenant véhiculaire, dans l’air que nous respirons, les bruits que nous entendons, un pont entre toutes les pensées, une sorte de ciel englobant les territoires paisibles où chacun se promène, près de son propre rivage, au pied de sa propre montagne, au centre de sa propre forêt, ne voyant plus ce qui a si longtemps été cherché comme un obstacle mais comme un point de rencontre, le rendez-vous de la quiétude, les bouleversantes larmes de celle qui découvre si tardivement qu’elle vient de perdre la personne qu’elle a le plus aimée en découvrant son amour, le dévoilant, le jour où elle s’est penchée, une dernière fois, sur la dépouille d’un corps qui ne contenait plus aucune âme, plongeant dans les traces de l’être pour ne plus faire que reconstituer l’impossible présence, trouvant, dans chaque métaphore, la puissance d’un sentiment qu’elle se persuade d’avoir perçu, se sentant prête à être celle qui saura perpétuer le souvenir de multiples intentions qui semblent lui avoir été destinées parce qu’elle les comprend comme une langue qu’elle a toujours parlée, une sonorité qu’elle a toujours entendue, une voix d’un réel qu’elle a vécu.

Tuesday, May 2, 2017

« Nous ne voulons pas être oubliées »

« Nous ne voulons pas être oubliées », nous disent les paroles, quelle que soit la teneur des propos transportés, quel que soit le contenu, quelle que soit la manière employée, quel que soit le nombre de fois où elles ont été répétées pour transformer leur environnement jugé hostile à leur image, là où pourrait se reconstituer le conflit intérieur en alimentant les structures de l’angoisse pour se voir effrayés par l’impression que nous diffusons, de plus en plus inquiets, la vie, comme finalité impossible à admettre, parce qu’il n’y en aura qu’une, parce qu’au moment où nous nous rendons compte de sa réalité, nous nous voyons nous dégrader, n’ayant plus qu’à apprendre, entourés de tous les âges de l’enfance, à finir, à déposer des marques à qui nous investissons le rôle de maintenir l’existence dans la longévité des vies qui nous succèdent et que nous aurons, pour certaines d’entre elles, rencontrées, avec lesquelles nous aurons partagé, qui témoigneront, transmettront, enrichiront, quand nous ne serons plus qu’une simple émotion.

Friday, April 28, 2017

Dès lors, il y a création

Dès lors, il y a création, une réception parfaite, de toutes parts, toutes les énergies se mobilisent en un point très précis, révélant quelques énigmes, de la substance concrète pour alimenter la réflexion, pour qu’à chaque rencontre, la relation s’améliore, dans sa continuité, la pertinence, des mots, conjointement liés, alors que des heures auraient dû s’écouler, prendre un parti, comme nous ouvrons un sac, pour remplir d’idées, laisser œuvrer le débat des émotions, car lorsque tout s’est arrêté, que plus rien ne vient polluer l’urgence ou le désir d’être en place dans un monde désigné d’office, seules les émotions témoignent, seuls les paradoxes animent, forment des marges, des sections, des manifestations, un flux qui, sans discours, deviendrait indigeste, acceptant qu’un rempart s’est dressé pour protéger ce qui a un droit en soi, imaginant dans un avenir suffisamment éloigné pour qu’il ne soit plus possible d’intervenir, que ce qui a été réalisé sera appréhendé comme il se doit, parce que la rupture temporelle favorise cette mise à distance nécessaire, que l’écriture, tournée vers elle-même, seul maître à bord, commande les irrégularités, suspend l’inscription devant l’hésitation, la terreur des hiers et des lendemains, preuve que les objets se déplacent, qu’ils disparaissent quand ils n’ont plus d’utilité, signifiant l’action permanente là où nous pensions l’empêchement, l’incapacité, pour que la dérive soit un outil d’expression conditionnant l’attention, focalisant le sujet à l’intérieur du corps pour qu’il saisisse son occasion, sa tension, son influence, le temps de défiler, écrit, sous nos yeux, comme passèrent jadis les misères, les mensonges, les nouveaux commerces de la pauvreté, intégrés pour se vivre expulsés, pensant à celles et ceux qui tenteraient l’aventure, les aidant à mieux s’y retrouver, d’abord, en les saluant, puis en les remerciant, lecteurs de l’âme, accueillis avec le mot « amour », pour imprégner nos terreaux, nos ciments, tous les sols que nous foulons, les territoires que nous partageons, dans l’espace réduit de notre perception, pour dire comme il est devenu essentiel d’amener notre projet à terme, là où, partout, il ne s’écrit plus, l’écrire, prendre la parole, diffuser, évoquer avec quelle force les enfances œuvrent, ensemble, à l’élaboration de l’inattendu, formulant une promesse, un vœu aux astres surpuissants, quand les personnages défilent à des vitesses prodigieuses, que la dimension qui se met en place n’a plus que faire des autres mondes et qu’il n’y a plus là qu’un événement nouveau, la série des fictions que nous exploiterions, non pas pour transmettre l’information d’un réel vers l’autre, d’un imaginaire à l’autre, mais pour exprimer l’inquiétude intérieure qui perçoit, sans pouvoir en désigner la source, les douleurs ponctuelles, passagères, les fatigues insurmontables, quand toutes les circulations ont été observées pour ne plus être bousculés, quand la vague expressive emporte tout au point de bouleverser le paysage, inscrivant les images dans l’imaginaire, en silence, l’écriture, construisant son domaine, le vaste horizon de tous les outils qui, à portée de main, attendent d’être saisis, parce qu’il y a aussi un au-delà de l’espéré, des milliards de données à étudier, pour qu’à l’instant où la pensée s’écrit, une seule soit portée à notre connaissance, une seule ait le droit de connaître l’éphémère expérience de l’existence, quand il ne sera plus question d’autrui, variée et développée, dans l’infinie continuité, comme un ultime challenge, celui de notre vie, qui en appellera d’autres encore plus audacieux, prenant le risque de l’imprévisible liberté, de l’effondrement de tous les anciens dogmes, d’une nécessaire et constante adaptation à la mobilité provoquée, sans se ranger du côté du raisonnable, à ne plus faire l’effort de sauver l’inutile déjà-dit, déjà-pensé, pour inventer le lieu de l’émotion, le lieu de toutes les instabilités possibles.

Monday, April 24, 2017

Langage poétique tel qu’il s’est lui-même conçu

Langage poétique tel qu’il s’est lui-même conçu, avec nous, attentifs au moindre détail, pour n’en laisser aucun ne pas devenir thème du discours, à sa manière, comme il le désire, développé, varié, répété, sans risque de sembler monotone, parce que c’est sa nature qui s’écoute, son envie de n’être que le témoin de sa propre existence, son besoin de surgir pour alerter, prévenir ou alimenter, souligner, chercher à faire écho avec un autre détail, un autre thème, jugeant important d’être réactivé parce qu’il se sait source d’un tout, l’engrais qui fait la beauté de la plante, le point qu’il manquait pour rendre parfaite la courbe, pour rendre saisissable le sens, pour renforcer la structure, pour se joindre au manifeste, pour déclarer la paix, aider à ce qu’elle se fasse éternelle, comme nous protégeons l’écosystème, l’espèce en voie de disparition, les immenses diversités de la vie, partout, opérantes, à ne plus savoir ni à quelle date, ni en quel lieu, elles se sont senties suffisamment honorables pour réclamer, ne fut-ce que par un seul mot, un simple accord, une attention si particulière qu’elles sont devenues une à une les reines d’un peuple en dévotion d’être plus en mystère, en période de gestation, de repos, qu’en simple soumission, car les reines sont comme les fées, éphémères, rejoignant le peuple quand leur cause les a grandies, quand il est temps de laisser le pouvoir d’attraction, quand d’autres variétés ont exprimé, par la récurrence de leurs appels, une glissement sémantique, un besoin de métamorphoser un langage qui ne leur disait plus rien.

Tuesday, April 18, 2017

Les séquences sont entrecoupées d’un présent immédiat

Les séquences sont entrecoupées d’un présent immédiat qui ne serait plus le simple report d’un très récent passé, comme si nous ne pouvions que relater une émotion ressentie alors qu’il s’agit, au contraire, d’apprendre à mieux les intégrer pour que l’absence soit l’élément constitutif de ce qui s’imagine l’instant d’après avec, ainsi, la conviction que la pensée n’a fait que s’enrichir d’une autre histoire, parallèle, d’un autre lieu, distant, de personnages rencontrés là où il n’est pas nécessaire d’écrire, la question d’une source-sujet qu’il ne serait plus utile d’aborder pour que l’écriture soit investie d’une expression suffisante, au-delà de ce qui se lit, une vie articulée, comme un portail, la simple évocation de ce qui vient, silencieux, le contenu si subtil d’un mouvement arrêté, dans lequel il est possible de composer à l’infini, parce qu’il n’y a plus la nécessité de comprendre, il n’y a plus que celle de montrer ce que, tous, nous voyons, une part de nous s’éclairant, le sujet inépuisable, universellement accessible, sans métaphore, sans détour, sans supercherie, parlant de l’infinité des échanges établis dans tous ces grands virages, quand il n’a plus qu’à se positionner, celui qui aura tout reçu, l’émotion tellement forte qu’elle saisit, parce que nous savons comment tout vient se déclencher, à nouveau, le rôle qu’a pris ce nouveau format, un lendemain, le lendemain, tentant d’expulser les nuages tellement sombres qu’ils masquent toute possibilité poétique du discours, parce qu’il s’agit de se situer juste après, alors, qu’en soi, il n’y a plus rien d’important, ce moment où même la culpabilité n’a plus de place, après les larmes, après l’incompréhension, dans la quiétude du silence, intériorisant l’énergie, pour l’inscrire éternelle dans une continuité du réel, pour n’avoir plus qu’à diffuser le courage nécessaire, d’une main tendue vers soi, la phrase se déroulant, dégageant le ciel, prenant source dans la fièvre du texte, parce que la dimension est atteinte, que le monde attendu se révèle, forçant la mémoire à se taire pour écouter le son encore si difficile à percevoir de la mélodie de l’âme.

Tuesday, March 28, 2017

Interroger encore la permanence de la douleur

Interroger encore la permanence de la douleur, après un long crépuscule admiré, quand la situation redevient commune, que l’émotion s’apaise, dans le goût d’un récit qui pourrait s’achever, une rencontre manquée, à cause d’un élément perturbateur, le masque inattendu de la morosité, d’une persuasion devenue insensible à tout ce qui pourrait, sans effort, composer, cherchant à ne plus se laisser envahir par la déception, parce qu’aucune attention n’arrive plus à se manifester, pour être, pour se mettre sur le chemin de ce qui serait comme un retour, reconstruire l’espace subtilisé où il faudrait envisager que ce qui s’est exprimé, peut-être sans mesurer l’impact que cela aurait eu sur l’inconnu, ne l’ait jamais été, élevant désormais un autre niveau fictionnel pour ne plus être atteint à l’instant où se conçoivent les univers espérés, quelle que soit l’heure, quelle que soit la nécessité d’être ailleurs, comme alité, suivre, de loin, le parcours, de la sensualité, heureux hasard, encore, le soin se présentant, faisant taire les tumultes de l’esprit, lourde inspiration d’apaisement, larmes admises, les blessures, écoutées, survolant l’autre monde, abandonné, où ne se jouait qu’un piètre enjeu de domination, un passé, peut-être, ou plutôt, un autre avenir, de ceux qui se seraient écrits, laissés à l’état d’inconception, à ceux qui attisent le besoin de se détruire, au-dessus, pour durer, pour s’offrir le champ libre de la création, d’un thème n’en finissant plus de réapparaître sous toutes ses variations, envoûtant, du fond des âges, inscrit en profondeur de l’âme, dans son eau, dans sa terre, l’objectif revenu intact de voir surgir ce qui autorise l’emploi de multiples ressources léguées pour influencer, former, développer l’être dans son propre corps.

Friday, March 24, 2017

À cause du criminel

À cause du criminel, entré par une porte de service, les armes au point, farouchement, tirant au hasard jusqu’à tuer, la pensée, arrêtée, le paysage, dévasté, l’œuvre entière, saccagée, la sanction, abolie, parce qu’il n’y a désormais plus personne à accuser, à part le monde rescapé, le survivant désolé, l’histoire qui continue malgré tout, lui toujours conquérant, n’ayant plus, en face, que l’image traumatisante d’un désespéré qui en entraîne un autre, puis un autre, puis un autre, un événement illustrant le conflit de deux puissances antagonistes, lui, n’ayant plus qu’un fait réel en mémoire, focalisé sur tout ce que ce fait a institué dans l’imagination, a imposé, pour de longues années, ce deuil impossible à formuler parce qu’il a obstrué, au cœur de l’intime, la voie du désir, dans le mal-être du corps, la permanence du cauchemar, lui, retiré dans la solitude de l’écriture, pour se sentir renaître, se voir, comme une métaphore, remplir un nouvel espace, poétique, où les beautés communiquent, les sens se complètent, le personnage, aimé, se réincarne.

Monday, March 20, 2017

Ce ne sont plus que des tentatives jetées au hasard des pulsions

Ce ne sont plus que des tentatives jetées au hasard des pulsions, un dialogue comme il pourrait être rêvé, le personnage, aimé, en vis-à-vis, semblant d’abord éviter, par un jeu de regards, de paraître trop rapidement passionné, puis plongé, sans même l’apercevoir, dans l’intarissable érotisme de la pensée, échangée, pratiquée, cette fois-ci, non rêvée, ne se souciant plus de l’entourage, délectant à chaque pause, chaque phrase, chaque mot, suspendu aux lèvres prononçant, à la langue humectant, au sourire éclatant de se sentir admiré, peu à peu, posant une main sur une joue, penchant la tête, serrant les épaules, soupirant d’attendre, formulant déjà une sorte de suite, que son tour soit enfin arrivé d’être celui qui parlera.

Tuesday, March 14, 2017

Il était une fois l’histoire de l’impossible saisissement de l’immédiateté

Il était une fois l’histoire de l’impossible saisissement de l’immédiateté, de l’impossible récit du jour, d’une langue morte d’avoir été écrite, cherchant à s’extraire du passé inéluctablement nostalgique, inventant, à défaut de pouvoir exister dans le présent, un avenir qui prendrait en compte la nécessaire lenteur de son inscription dans l’administration de ce qui est déjà là, mettant en confrontation les nuits opaques et embrumées, les temps d’attente où les penseurs ne font que manipuler les courbes fragiles d’un constat figé et les certitudes qu’un nouveau lever de soleil va venir envahir le sentiment d’une beauté constamment renouvelée, comme l’illusion d’une parfaite répétition, la nouvelle aube réveillant le nouveau personnage d’une nouvelle fiction avec, au cœur de la sensibilité, la solitude d’astres coordonnés, autant de désirs se rencontrant qu’il n’existe de possibilités individuelles, quand l’ennemi intérieur a provoqué, à trop vouloir asphyxier les moyens de circulation, l’expulsion du cri tribal d’un instinct de survie, n’ayant pas remarqué qu’il s’ôtait lui-même les conditions pour continuer, œuvrant pour la fin de tout, rendu surréaliste par l’inconscience, super-héros de l’imaginaire n’agissant dans les faits que grâce au pouvoir d’être convoqué par le besoin qu’ont les angoisses de vouloir elles aussi trouver un terrain d’expression dans la vie souvent envisagée comme un compte à rebours des années, des mois, des jours, des heures, des minutes et des secondes qu’il resterait à ne plus même supporter ce qui s’écrirait une fois le décompte achevé.

Friday, March 10, 2017

Aboutir serait alors conquérir

Aboutir serait alors conquérir, encore, la place subtilisée par ce qu’il est autorisé de croire. Les cohortes d’infidèles envahissent les forêts moyenâgeuses, les habitent avec ce qui leur est immédiatement disponible, se forment à la résistance, s’arment de la puissance du nombre, car le mouvement d’un récit renouvelé vient de s’y enraciner, une histoire qui dérange parce qu’elle vient de dire au monde, en langue vulgaire, que ci-gît la victime enterrée vivante et que là-trône le pervers narcissique, qu’il était une fois une communauté de spectres fantastiques surgissant des terres de l’oubli, hurlant à chaque coin de rue l’enfer qu’elle a subi à n’avoir qu’à se taire, brandissant la magie de l’anaphore et de la rime pour répéter l’action, agissant non plus pour punir, mais pour inscrire une manière de révolutionner le point de vue, comme regarder, trop tard, ce qu’il vient de se passer, comme lire la douleur exprimée, la souffrance des opprimés, pour s’y projeter, s’y sentir concerné, tous coupables d’être à ce point aveugles qu’on n’a pas encore trouvé le moyen de prévenir, qu’on ne possède pas encore le moyen de guérir, réparer, s’excuser, parce que les mots manquent, le sujet s’échappe, parce qu’on ne refera vivre la victime qu’en racontant la banalité d’un engrenage fatal, parce que vivre dans la culpabilité devient vite insupportable, alors, il n’y aurait qu’à descendre l’être soi-disant supérieur de son piédestal, l’être, en nous, soi-disant supérieur, le pervers qui nous hante parce qu’il a réussi à programmer notre désir, un pervers ancien, un pervers lointain, qui a institué le silence comme moyen de ravager nos âmes égarées dans l’immensité de l’impensable, la continuité du vivant sans les heurts d’un avant et d’un après datés pour n’être que des repères chronologiques d’un système que nous métamorphosons pourtant à l’échelle infinitésimale de nos actions quotidiennes, de nos existences éphémères, de nos désirs pulsés par l’instant, quand il faudrait ne pas les considérer, ne pas les écouter, se laisser subtiliser le pouvoir de décider alors que l’auteur n’a peut-être jamais eu autant de moyens de faire exister son œuvre.

Monday, March 6, 2017

Le remède, disponible, dans l’atmosphère

Le remède, disponible, dans l’atmosphère, quêtant dans sa solitude, sans contrainte, la vision de multiples chemins, perdu, ou plutôt, se perdant, une image accompagnant chaque pas, d’une force intérieure, l’enfance convoquée, créant sa propre autonomie, regardant en toute confiance, libérée des souffrances anciennes, plongeant dans la terre habitée, l’intimité, préférée, étonnantes rencontres, protégées, l’histoire qui se raconte, désormais, n’appartenant encore à personne, l’expression d’un trouble nécessaire pour remplir des vides, évoquée, effleurée, conversation, en musique, avec le naturel, cherchant à ne faire que durer, les pauses, jamais possibles, les répétitions redoutées, le risque d’une routine banale, d’un rendez-vous convenu pour ne voir que le spectacle de l’impuissance, abandon de soi devant la seule difficulté de vivre, ce qui s’écrit, n’étant plus que le récit d’un emprisonnement, des personnages, lointains, soulevant la culpabilité au rang de ce qui peut faire revenir celle ou celui qui a pourtant réussi à fuir un monde d’empêchements, quand tout semble avoir abouti, l’incompréhension s’installant par manque de curiosité, parce qu’il faut réintégrer l’outil absent, le choix, de faire ou de ne pas faire, de dire ou de ne pas dire, de construire, d’imaginer, d’aller vers cette pensée insensée qu’il existe un lieu où personne ne serait manipulé, un lieu d’improvisation guidée par la singulière intuition d’être avant tout au niveau le plus abouti de ce qu’il est possible de faire, quand bien même il y aurait d’autres formes s’approchant, d’autres expériences se ressemblant, des jumeaux, des réincarnations, des exploitations, lui, conquérant son espace, foulant les ronces interdisant un personnage souhaité, projeté dans l’épouvante de la nature se renfermant pour absorber le projet d’écriture, le faire taire, personnages farouchement opposés, s’animant pour maintenir l’ordre déjà établi, la hiérarchie du sens, petite armée perverse de polices bien formées, aveuglée par l’immense notoriété d’une soi-disant convenance, responsable d’avoir laissé s’égarer ce qu’on appelait autrefois des sorcières, inconsciente d’avoir laissé surgir, en les brûlant, en les expulsant, en les enterrant vivantes, des idées qui se sont au contraire dispersées dans la volonté à chaque fois renforcée d’inscrire à l’ordre du jour de la communauté spirituelle un code discordant parce qu’il demande, sans s’être justifié, qu’on soumette à ce qui n’est que l’inquisition réclamée par un besoin de soi-disant pureté une autre manière d’envisager les injustices du passé ancrées dans les habitudes d’un bien-être privilégié, forçant à prendre en compte l’existence de multiples voies ouvrant, au fur et à mesure que d’innombrables êtres disparaissent sans que les fenêtres de l’opportunisme ne les mentionnent, le paysage d’une variation continue, ce qu’est, dans l’inchangé, ce qui ne pourra jamais se stabiliser à cause des âges qui avancent, à cause des volontés qui s’influencent, à cause du rôle offert à l’individualité, la beauté d’un seul mis au profit du progrès de tous pour diffuser au public non pas ce que serait la dominance d’un certain nombre, mais le tableau forcément éphémère de l’humanité présente, vivante, agissante, consommant l’air pollué par le fiel de la peur, lassée de cette comédie du partage lorsqu’elle constate, jour après jour, distinction après distinction, qu’il n’y a plus que des moments consécutifs de plaisir solitaire.

Tuesday, February 28, 2017

Douceur de l’outil

Douceur de l’outil, volupté d’un règne, sous un ciel chargé de pluies lourdes, le vent imperceptible, les odeurs contradictoires formant des sensations, ne signifiant plus aucun intervalle qu’un avant et qu’un après aurait jadis encerclé, mémoire et regrets emportés, pour laisser libre cours à l’ivresse d’un instant impossible à reconstituer dans la fureur des bruits provoqués par la présence de l’autre, voici l’œuvre mise en scène, avec ses champs déployés, ses chemins divers, ses rencontres éphémères, transplantée là où plusieurs horizons se dévoilent, pour faire un bilan de tout ce qui a mûri, revoir les multiples abandons, sentir la difficile concomitance de pulsions égarées, avec, en surplomb, la fulgurance d’une forme de sagesse, toute une nuit, déchiffrant l’incohérence de la pensée, fouillant l’âme créatrice, écoutant ce que le monde propose pour s’y situer, sans heurt, sans rien de convulsif, pour juste mieux exister qu’un autre.

Friday, February 24, 2017

Voici ce qui tombe hors-sujet

Voici ce qui tombe hors-sujet, là, au milieu de bien d’autres sujets, rappelant des enfances sacrifiées, comme un envoutement, écoutant les sirènes du doute, au loin, immédiatement installé dans son nouvel espace, là seul où il peut devenir fiction de lui-même, fantastique, errant comme un fantôme, corps mis à l’épreuve d’une civilisation surpeuplée, et d’un seul coup, le superflu, disparu, en vis-à-vis, en face à face, le criminel et son crime, la peur grandissante de se voir cruel, capable de désirer d’autres victimes, vampire insatiable, dans son atelier, ne pensant qu’à ce qui pourra être fomenté, un plan, un piège, pour sortir victorieux d’une intrigue qu’il aura inventée pour, qu’une fois achevée, il se sente démesurément plus puissant.

Monday, February 20, 2017

Il s’agirait de saisir non pas ce qui ne sera peut-être jamais abordé

Il s’agirait de saisir non pas ce qui ne sera peut-être jamais abordé, mais ce qui vient toucher immédiatement l’être, celui qui, au milieu d’une nuit sans lune, se lève d’avoir faim, part à la rencontre de son errance, seul, bagage en main, traversant un paysage de poussière, cherchant, partout, les preuves de ce qui est annoncé, au bord de se mettre en arrêt pour maladie définitive de l’âme, face au monde des illusions relatées comme des faits réels, admis comme la future histoire que l’on viendrait, que l’on viendra, nous reprocher d’avoir laissé filer, bien installés dans nos convenances, comme pour nous subtiliser l’essence-même de notre existence, alors que de tout ce qui s’est écrit, rien n’appartient à notre plume, aucun mot, par nous, n’a été prononcé, aucun de tous ces personnages n’a jusqu’à présent été rencontré, à part l’auteur, à part celui qui désigne, qui nomme, qui coordonne, le chef d’un parti d’autorité, menant la gouvernance, comme s’il fallait constamment postuler pour avoir le droit de vivre en liberté.

Monday, January 30, 2017

Les parois glissantes


Les parois glissantes, écorchantes, comme révolutionné, sans prévenir, chutant, puis projeté par une force vertigineuse, sans arrêt, objet trimbalé, ne voyant plus que ce qu’il y a de factice, se ruinant, s’épuisant dans la lutte permanente, ce qui vient de s’évaporer d’une sorte de semi-rêve, toujours là, ce qui se fera différent, quand tout sera oublié, quand un extrait sera déposé là, au hasard, pensant s’être sans doute trompé de chemin, l’esthétique, la manière de s’adresser, parce que ce n’était pas clair, recopier, bêtement, fatigué, à l’infini, le thème, principal, toujours, d’où vient l’autre, si seul, ne cherchant que le reflet de lui-même, à travers n’importe quel support, prenant le risque de coller au réel, en étant au plus proche de ce qui terrifie, ce malaise, ce cauchemar, ce spectre, de ne jamais être remarqué, si nerveux, agacé, passant impoliment un bras devant l’autre pour saisir le quotidien, ce drôle de patchwork de soumissions diverses, de cultes populaires, ne laissant plus de place à l’imagination, finir, la volonté de finir, d’exploiter, de jeter, d’expulser, violemment, ce qui ne se dira plus, la victime, enterrée.