Friday, June 30, 2017

Nous aimerions rencontrer la vision irréelle de la pureté

Nous aimerions rencontrer la vision irréelle de la pureté, là où elle a été abandonnée, comme elle était, assise à sa table, musique répétitive, pour ne pas lâcher l’attention, pour que le corps se souvienne immédiatement dans quelles conditions il se met à produire, à conduire, demain comme hier, parce que ce temps de la vie n’a plus de conséquences, parce qu’une autre unité s’est installée, liant le paradoxe à la surprise, chaque jour en retard vis à vis d’elle-même, l’écriture, prise d’assaut, la forteresse ne cèdera pas, car il faudrait une stratégie qui ne peut pas se concevoir encore, à cause de cette part qui n’existe pas, à cause du désir qui surplombe, à cause du désespoir, comme un puits de lumière, propulsé dans l’atmosphère, pensant à tous les irradiés, les sacrifiés, se levant dans un nuage de poussière, ne ressemblant plus à rien, après des centaines et des centaines de traversées, se retrouvant, dans chaque mot, la puissance authentifiée dans l’inversion, du genre, de la chronologie, pour ne pas s’accrocher facilement, pour forcer la conscience à aller jusqu’au bout, d’une allée, d’une idée, les absents désormais consacrés, transcendés, sortant de leur cercueil, pour prendre la parole que jamais personne n’avait entendue, un cri multiforme, de toutes les vitesses, de toutes les fréquences, de toutes les directions, des âmes grimpantes, chutantes, propulsées, entrechoquées, magma d’invraisemblances, de ressemblances, le starting block d’une communauté entière, prête à ne plus rien faire d’autre que de coller les mystères les uns aux autres, pour laisser une immense place à un seul mot, une seule phrase, un seul personnage, pour que tout cela surgisse au moment où plus personne ne l’attend, parce qu’entretemps, quelque chose de suspicieux s’est immiscé, dans la tournure, la formulation parfois, obligeant à voir comment le rythme accélère, les lignes se disloquent, les signes passent sans pouvoir les fixer, l’idéal constamment en ligne de mire, seuls au centre d’un décor décharné, quand ils reviendront, même si ce n’est qu’une seule fois, une dernière fois, des flashs, une transcription, imaginant, derrière un fauteuil, dans un lit, l’expérience solitaire d’une double activité, pour seulement quelques minutes peut-être, venir en aide, à distance, comme pour rompre une habitude, un matin, choisissant un autre chemin, pour être plus en contact avec la nature de l’être, ce calme pré-existant de l’éveil, entendant passer la forme la plus outrecuidante du mensonge se positionnant, bien sûr, en bonne place pour agir, sentinelle toujours en poste, en fonction, quand naît la réplique, la sanction, elle plonge dans l’univers fantastique de ces petits mouvements extrêmement furtifs, tous radicalement et immédiatement différents, des petites âmes, ou des bouts d’une grande âme, presque immatures, apparaissant, disparaissant, nourrissant, une vitesse si vive qu’elle devient de fait incontrôlable, à les souhaiter revenir, repartir, n’exister qu’une fraction de seconde, comme pour faire résonner d’autres durées, feux follets de l’impensé, le lâcher-prise sur l’existence d’une forme encore non décrite du réel, au-delà de l’exprimable, au-delà de l’imaginaire, non pas sur mais dans, préparant la substance, ce qui sera offert à l’aube, de toutes les aubes, en chantier, permanent, apaisé, pour assister à l’illumination d’un regard qu’aucun n’a encore porté, agissant pourtant en profondeur là où l’expression du sensible se mobilise pour restaurer une image dégradée, se redonner confiance pour n’être plus que ceux qui marchent, main dans la main, le long d’une rivière calme.