L’amour, d’abord, de s’être éloigné de la foule, enfin seul, comme retraité d’une autre vie, la vie d’avant, la vie des tourbillons, des projets fous, des impuissances face aux illusions, des retours insensés dans les mémoires atrophiées, pour aller ailleurs, semblant comprendre, ne faisant que nourrir les regrets, de n’être jamais allé au bout, des pages, des livres, des histoires, parce que commencer suffisait, répéter, suffisait, pour scinder tous les mouvements, se dénombrer, se désarticuler, croire qu’il y aurait une source où tout se retrouverait, dans la pureté de l’inchangé, un trésor protégé, attendant que les mots se forment, un brouillard de toutes les émotions, pour être en présence d’une seule pensée, à l’instant où il faudrait compléter, justifier, agir, se retrouver démunis, à plusieurs, toujours, voyageant dans un même espace, inspiration rendue difficile, parce que les échecs reviennent, s’installent, réclament, que leur cas soit étudié, individuellement, beautés fragiles, en cours d’élaboration, de rendez-vous en rendez-vous, vers le changement, la lente métamorphose, tout ce qui s’est passé ayant désormais un format, la conviction, en œuvre, de ne plus avoir à détruire, aujourd’hui, pour la révélation d’un domaine lié à l’expression, ces merveilleuses similitudes de l’instant, partagé, convoité, parce qu’il va falloir viser un nouvel objectif, celui de construire, celui d’écrire, pour celles et ceux qui écoutent, là, au fond de l’âme, où tout a été rassemblé, pour faire un premier tri, pour développer ce qui vient, ce qui se présente, ce qui a été déposé pour qu’un autre s’en saisisse.