Ce pourrait n’être que cela, des dates les unes après les autres, un calendrier, sans aucune image, de temps en temps seulement, la marque de fabrique, ce petit côté un peu sinistre, rien de ce qui était prévu, et puis, au bord de ne pas réussir, ce goût pour le point de non-retour, quand on ne peut plus rien rattraper. C’est un rapport purement dynamique. Si je n’en souffre pas, si je ne m’y confronte pas. De toute façon, c’est décidé. Je prends de l’avance. La position sera difficile à tenir, hors négociation, je suis seul face au réel et cette dimension me plaît. J’aurais pu tricher. C’était la solution facile. Inventer des faits. Antidater. Parfois, il ne se passe rien et grâce à cela je peux me concentrer sur ce qui arrive. C’était l’œuvre d’un autre. Chacun son tour. Cela n’a pas tellement d’importance. Bien essayé. Le plan pour découvrir où se trouve l’acte créatif. Je n’ai qu’une réponse. Je la réserve. Depuis peu, elle n’est plus une zone où je pourrais inviter. Parce qu’il faudrait toujours puiser. Je vois trop bien comment tout se tisse en amont. Regard déplacé. Feignant que cela ne me concerne pas, ou que je ne comprends pas, ou que tout cela est si nouveau que j’aurais besoin de temps. Cependant, ce sera mon œuvre et tout ce qui se passe non loin passe tout de même à côté. Sans moi.
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