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Tuesday, November 28, 2017

Ce « cher amour », résonnant

Ce « cher amour », résonnant, comme les quelques mots que nous avons laissé passer, plongeant le long des lignes, à bout de souffle, ne croyant plus déjà, les larmes éventrant quelques mots, cette histoire dans laquelle nous sommes, bien décrits, avec des dates, des étapes, un jour où geste d’amour aurait contré le destin d’une vie souhaitée courte, pied glissé dans l’entrebâillement d’une porte, ouvrir, nourrir, appeler à sortir, rencontrer, jusqu’à y prendre du plaisir, un nouveau plaisir, menacé encore par l’épée suspendue, ce qui tout sera là quand il ne sera plus, romantique, vie seulement prolongée, pour nous, parce que nous ne cessions de nous tourner vers l’avenir, partageant, investissant, nous mariant, vice dissimulé se propageant, simplement, dans la durée qui chaque début de journée n’était pas encore envisagée, espérant que nous finirions par comprendre, piégeur piégé, continuant de tisser les illusions d’une légende ayant déjà traversé plusieurs décennies, pour peu à peu installer le silence autour de nous, l’interdiction de révéler à moins qu’un seul d’entre nous décide, gouverne, choisisse, apparaissant au bord d’une falaise, prêt à sauter, le jour où un caprice lui serait refusé, jusqu’à punir, jusqu’au pire, possession des barbares, domination du corps, variation subtile sur un thème ancestral, quand la frontière est franchie, plongeant dans l’idéal d’un mal recommencé, perpétué, avec ces filiations dégénérées qui éclaboussent encore la terre entière, pour finir par « je t’aime », dérouler sous nos yeux la vie et l’œuvre d’un criminel, comment il se construit, comment il se poursuit, comment il se piège lui-même en n’imaginant pas l’effet de ce qui, en nous, de ce geste, de ce fait, de cet incident, avait été dévasté.

Friday, November 24, 2017

Au contraire

Au contraire, nous avions déclenché les fougues, le besoin des uns d’en détruire d’autres, la confusion irréversible de toutes les amitiés, une rupture de solidarité, des motifs d’exclusion, des jugements arbitraires, un verdict qui serait étudié plus tard s’agissant de son application, jusqu’au procès suivant, jusqu’aux assises, dédain renouvelé, focalisation du sujet, moralisation sans débat, stigmatisation d’un conflit inventé pour éviter d’aborder les réelles responsabilités, ce qui, seulement quelques mois plus tard, semblera dérisoire, masquant subtilement la vérité, les raisons fondamentales, drôle d’idée, de s’être emporté pour si peu, alors que le fond n’a pas été révélé, l’imposture, le vol, la malhonnêteté, la réelle faute, inscrite à tout jamais dans l’indicible métaphore d’une matière fictionnelle.

Monday, November 20, 2017

Nous voulions juste que l’entourage comprenne

Nous voulions juste que l’entourage comprenne que les incidents qui avaient provoqué tant de remous, une fois détachés de nos propres craintes, n’avaient été que des points de focalisation, rendus à eux-mêmes, sans autre sens que ce qu’ils étaient venus mettre en lumière, que l’expression d’un malaise certain, un jour, avait décidé de s’inscrire dans la réalité d’un mouvement, pour qu’une fois isolée, encadrée, elle puisse signifier ce qui n’avait jamais été dit, dans les forteresses de l’ombre, le royaume des secrets bien gardés, là où se décidaient des lois incontournables, forçant à ce que l’abandon de soi, cumulé, fasse unité, armée composée de soldats aux volontés détournées, n’envisageant que l’essor d’un système singulier, qui n’avait de raison d’être que dans ce seul domaine, où pour faire taire l’opinion divergente, on avait réinventé la geôle de la perversion, le dédain masqué d’une perfide ironie, le rejet systématique de toute nouvelle proposition, le fait d’oublier, peu à peu, de prendre en considération l’existence-même de l’individu en tant qu’unité de mesure, resserrant l’instance de décisions dans le huis-clos des dominations, instaurant un réseau fin d’informations, des canaux de communications subtils, où un seul, séduisant quelques autres, par la radicalité du ton, la démonstration d’un pouvoir réel, consolidait le trône sur lequel il s’était installé, garantissant la pérennité d’un désir latent, celui d’être au centre, l’incontournable, sujet de toutes conversations, admiré des plus proches, accusé par celles et ceux qu’on avait voué à l’inexpression en les enfermant tacitement dans un circuit de discussion d’où n’émanait plus aucune décision.

Tuesday, November 14, 2017

Nous allions enfin pouvoir nous promener à notre rythme dans nos propres aventures poétiques

Nous allions enfin pouvoir nous promener à notre rythme dans nos propres aventures poétiques, vouer ces longs moments d’observation à l’établissement de la seule source à laquelle nous viendrions puiser grâce à la valeur que nous allions y placer, un tout formant en permanence un autre tout, pour que l’histoire que nous allions désormais raconter soit nôtre, dans les prairies, au-dessus des arbres, horizon circulaire, quelle que soit la direction que notre regard allait choisir, l’amont, l’aval, mieux que l’avant et l’après, la perception de plus en plus fine de l’interconnexion de tous les éléments, jusqu’à ne plus croire que nous manquions l’événement, puisqu’il était là, au présent, devant nous, autant ce qui nous entourait que nous, participant, notre corps, enfin, s’imprégnant et influençant à sa manière, dans son style, aux heures où plus personne ne l’attendait, pour mieux rencontrer, mieux écouter, mieux traduire, celles et ceux qui allaient composer, avec nous, la lente mélodie que nous avions entendu naître lorsque notre voix, rejetant pour toujours de se soumettre, s’était élevée, d’abord timide, d’abord fragile, pour non plus constamment contredire ou s’enfermer seule, dans l’incompréhensible tristesse désolée, mais pour apporter une aide précieuse, une touche s’harmonisant, simple, entière, un point du tableau, un point de la globalité à laquelle nous étions raccordés.

Friday, November 10, 2017

Nous observions

Nous observions, nous participions, nous accompagnions, lieu composé de tant de facettes, lieu de contradiction, l’amour pur, tel qu’il se traduit dans le besoin d’un autre, sa résonance dans nos corps, ses soupirs, ses attentes, ses mains posées, le souvenir d’une forme d’origine, à laquelle nous avons cessé de vouloir attacher des mots, puisque l’émotion ne fait que se diffuser, ressemble, mais ne répète pas, chemins de rencontre, plénitude de l’instant, regards posés, en écriture, éprouvant la sensation d’un retour, avec cette certitude d’être venus là chercher à se démunir, écouter la nuit, le voyage aidant à assumer une décision, à la confirmer, pensant à tout ce qui, là-bas, a été laissé, pensant surtout au vide que tout cela crée, un espace d’invention continue, le seul capable de supplanter les énergies semblant nous gouverner, avec ces faiblesses de l’esprit qu’on tente de nous faire passer pour prodigieuses, sans oublier les scandales et les guerres, la météo du quotidien, car ce serait en partie ça qui déciderait notre degré d’inquiétude, notre seuil de soumission, à droite, à gauche, tout droit, admettant qu’un juste combat avait été mené, qu’il aurait des conséquences, mais en attendant, il fallait souffrir d’avoir laissé passer une autre forme d’autorité, tout aussi puissante, peut-être moins dévastatrice, pensions-nous, mais qu’il faudrait un jour combattre, ainsi, parce qu’il n’y a pas d’autres formes possibles, par le document signé, daté, adressé, par la littérature qui seule a la liberté absolue, au centre d’un pavé indéchiffrable, pour les quelques-uns qui auront le désir d’aller au bout, de dire que le système est bel et bien gangréné de petits chefaillons s’enrichissant, prenant un plaisir malsain à soumettre, à inventer de nouvelles lois, des lois de savoir-être, jusqu’à se multiplier dans les corps malades, atrophiés, devenus hystériques, les sentinelles, retour des collabos, ou graine de collabos qui s’est réimplantée, mystérieusement, à l’endroit-même où nous étions, par chance, déjà en culture dans tant d’autres domaines que nous savons que si un jour un système doit s’effondrer, ce sera celui-là, celui des délations et des sentinelles, parce que le travail est en cours, le chemin que nous empruntons leur est invisible, parce qu’ils se maintiennent dans une forteresse, n’existent pas sans les prisons qu’ils construisent, parce qu’il suffit qu’un jardin nous sépare pour qu’ils n’aient plus aucune influence sur ce que nous préparons.

Monday, November 6, 2017

Un chant lointain

Un chant lointain, hors de soi, un souffle de bien-être, entoure ce que nous avons été, ce que nous allons à nouveau rechercher, qui sera bon de toujours approcher, révélant, une lente métamorphose, d’un être, d’un état de l’être, aux dimensions élargies, un fond de réel, presque une ossature prenant chair, dans les couloirs en friches, paysage désolé, nous aimions, seuls, observer le degré de tristesse apparente, dans les regards, le lire sur les corps, un épuisement, un égarement, une erreur admise, du temps qui ne servirait plus à rien, où il serait devenu impossible de produire, à cause de cette fin espérée, l’entendre déjà, « c’est fini », nous devons envisager de rentrer, alors qu’il était si bon d’être entre soi, voyant, peu à peu, se former la communauté poétique, la même attention portée à l’intensité d’un orage, nous y sommes, au présent, les signes le disent, les signes suffisent, le calme, un lieu public presque vide, les mots apparaissant dans la douceur, volonté subtile d’un laisser-faire, laisser-aller, lui, lisant au bout d’un comptoir, déplaçant le devoir, envisageant désormais, d’autres objectifs, long terme à peine mieux défini, sur un tout autre support, l’imaginaire ouvert, oui, c’est mieux, pour ce qu’il est possible de reprendre, là où nous l’avons laissé, un numéro de page, une ligne, un mot, mis en mémoire quelques minutes, s’allongeant, au gré du rythme des convenances, dans l’air pur, poétique, où de nouveaux visages prennent part, drôle de génération, l’amont, sans doute, proche de la source, plus proche, merveilleusement déployée, gouvernant, avec ce sérieux dramatique, presque inexpressif, consciente de son rôle, aux affaires, nous allons nous occuper de tout, disent-elles, disent-ils, la frontière tracée, le respect, visible, reconnaissant celui qui, on ne sait, porte un mystère que d’autres n’ont pas, sorte d’aura, lorsque, se relisant, se recopiant, nous nous souvenions, de cet échange, nous choisissions de ne pas le transmettre, barrant le reste à sa diffusion, laissant voir, ailleurs, où rien n’est évident, où il faudra chercher, les marques de l’usure, les couleurs passées, ce qui semble avoir été rénové, et puis, entourant, l’éphémère, la vie si courte, vrille, fusées, propulsées, révélant qu’il y aura, une poignée de main, un contact, se préparant au-delà de toutes les dimensions jusqu’ici rencontrées, places réservées dans la continuité, d’avoir dit avec justesse, agi avec bienveillance, pour tous, à tous, l’intention proportionnée, il était passé se rendre compte que tout allait bien dans ce lieu réputé sans danger, où l’histoire se raconte, en parallèle, où il avait connu, peut-être un an auparavant, la même sensation qu’il y a dix ans, une déflagration, désignant, après avoir choisi quelles portes protègeraient un lent balancement encore méconnu, entre deux rives, entre deux mondes, jusqu’aux explorations insensés, y revenir, seul, étudier, travailler, une traversée de la pensée, de longues marches, forêts des désirs indéfinis, se livrant aux pluies fines, pointe de douleur dans la poitrine, le bas ventre, aspiré d’un sommeil profond où tout résiste, la nuque à nouveau serrée, souffle pur, souffle impur, inspirer, expirer, le mouvement du monde, la matière révélée, la voir métamorphoser, unis dans l’addiction, déplacés, le long d’une colonne vertébrale, les points de tension, une main caressant, une présence, quelqu’un, est là, veille, attend, que le repos habite, nous nous sommes tant aimés, de ce deuil en retour, lieu du deuil, d’avoir si longtemps cru que nous étions dessus, peur d’être immergés, alors que nous étions tout entiers presque au fond de ce que pourraient être d’immenses océans suspendus, emplis de tout ce qui est, constitue, choisir de s’y déplacer en conscience, rencontrer les éléments un à un, puisque la vie s’y propulse en permanente naissance, fruits visibles, si proches de réussir, dans l’ère des combats, des volontaires, des assaillants, ils se reconnaissent, travaillent leur expansion, on ne les prévoit pas, personne ne les voit se préparer, sous l’apparente immaturité, ils contrôlent déjà, occupent, font rire, mobilisent l’attention de quelques-uns, à qui ils manifestent, un signe de reconnaissance, parce qu’ils auront besoin d’aide, au moment venu, à l’heure des choix, alors qu’ils seraient supposés n’avoir aucune légitimité, nous les accueillerons, nous les soutiendrons, nous dirons combien nous leur faisons confiance, combien nous serons avec eux pour mettre en œuvre l’exceptionnelle beauté d’une fin romanesque.

Monday, October 30, 2017

L’image de l’obsession

L’image de l’obsession, isolée, dont il faudrait s’occuper, exclusivement, s’incarne, en pensées, puis un corps silencieux, perversion, pour détourner, le sujet, quitter, les arbres défilant, déjà, un autre paysage, quitter les sources où l’on voudrait empêcher la liberté d’être, des prisons, des rôles assignés, pour maintenir l’ordre nouvellement établi, sortir, de ce positionnement imposé, où l’on apprendrait la délation, pour avoir l’habitude de la faire, lorsqu’on peut, il suffit d’une fois, céder, dire le tort d’un autre à qui ne devrait pas l’entendre, sans maladresse, refuser, de feindre qu’on n’aurait pas aperçu le mensonge au détour d’un maigre aveu, de tous ces centrés, autocentrés, égocentrés, tant virevoltant jusqu’à ce qu’ils deviennent l’objet de toutes les attentions, pauvre petit, pour remplacer la part d’eux-mêmes qui leur a manqué, peut-être de l’amour, d’une mère, celui qu’ils espéraient, qu’ils n’avaient pas envisagé de voir se signifier en gifles, en situations incompréhensibles, le sourire, puis l’irritation, puis le silence, plusieurs jours, ressemblant à une punition, alors, les rêves, de massacres, de devenir surpuissant, pour rien, parce que la porte s’ouvre et que tout est fini.

Tuesday, October 24, 2017

Les sensations s’accumulent

Les sensations s’accumulent, se contredisent, s’alimentent, se métamorphosent, s’exploitent, s’organisent, veillent, ordonnent, témoignent, pulvérisent d’un regard, fondent en larmes, provoquent des soubresauts, des fous rires, des transes euphoriques, des chants, des danses, des mouvements imprévisibles, des fictions improbables, la justesse d’un moment, lorsque c’est devenu l’heure d’être, de répéter, mille fois, un même thème, une phrase, pour puiser, développer, créer la trappe à travers laquelle les possibles s’entrecroisent, beautés échangées entre l’extérieur et l’intérieur, la rencontre, le flux, l’imaginaire concrétisé, le sens se formant, l’influence, le partage, la révélation de l’identité singulière, ce qui ne ressemble à rien d’autre, ce qui s’enseigne et s’apprend chaque jour d’une manière différente, parce que ce qui est fait n’est plus à faire, ce qui est dit n’est plus à dire, si la matière cherche à mieux s’orienter, si elle s’est suffisamment épuisée, de mille fois répétée, devenue cri sourd dans la nuit, une respiration bloquée, penchée, l’épouvante, le gouffre des possibles, d’où émane un parfum de feuilles fraîches, un air léger, glacé, notre profonde humanité.

Friday, October 20, 2017

Il y aura donc l’adresse invisible

Il y aura donc l’adresse invisible, sans calcul préalable avec, en formation, quelques soldats de l’idéal, postés pour dire avec les mots que nous nous interdirions ce qu’il faut faire pour réussir, stratégie élaborée en dehors de tout contrôle, pour s’adapter, pour réagir, parce que le corps réclame, il a faim, il prouve sa gémellité avec l’esprit, non la fusion, mieux encore, le contact indéfini, la pulsion, l’intonation d’une expression, si puissante, qu’elle s’incarne, présence à l’autre, désir fou, l’image d’une simple venue, des univers qui se rencontrent, fierté de l’être, fierté de montrer l’existant, ensemble, après de si longues années, le lien qui se reforme, en direct, en public, toi, moi, lui, le voici, ce qu’il est, ce qu’il transporte, sa facilité à communiquer, ce ton dont le jugement est absent, ce qui vient tout à coup circuler, les organes opérants, pour mettre en scène, grâce aux arbres, grâce aux dunes d’où surgissent des colonies d’enfants, grâce à la singularité de la situation, l’aveu d’une focalisation, à partir d’un format offert, la boucle, en place, le sens, s’insérant, métaphore de la violence, mon patron m’a viré, ma copine m’a trompé, pas assez, encore, pour atteindre le niveau d’expression, pour révéler les tremblements dans les mains, le regard plongé, l’hystérie créative de l’imaginaire, tout serait mieux, tout était possible, tout est trop tard, à cause des personnes qu’on a laissé passer, celles que nous n’avons pas recontactées, celles qui ont oublié, les promesses non tenues, ce besoin d’aide informulé, que personne n’a perçu, parce qu’au moment où il s’extériorise, tables renversées, destruction de l’intime, hurlements, bras lancés au hasard, murs, fenêtres, nous sommes seuls, ou celles et ceux qui nous entourent, préférant le tabou, créent ce fossé entre nous et ce qui aurait soigné, ce qui aurait aidé.

Friday, October 6, 2017

Il fallait avouer, désormais

Il fallait avouer, désormais, puisqu’il était lui-même venu se dévoiler, ou alors, si ce n’était pas seulement pour menacer, il fallait dire quel était le but, de faire comprendre à l’autre qu’il serait possiblement partout, l’épiant, dans son sommeil, entrant, durant ses rêves, sans faire aucun bruit parce qu’il avait les clés, identiques, les mêmes, un double, un miroir monstrueux, l’impensable reproduction, dans un couloir étroit, se gênant, se barrant le passage, à faire comme s’il était chez lui, à laisser deviner dans l’intensité de son regard que l’autre ne pourrait rien, que personne ne saurait, le crime parfait, l’insoupçonné, l’oublié, tout à coup, revenu, pour la vengeance, à se demander quelle arme il allait sortir, si tuer serait au programme, quand on ne sait plus s’il sera possible de se contenir, si nous aurons la force d’aller jusqu’au bout, si proches d’un objectif qui s’est lentement construit à l’intérieur-même du désir, d’entrer en confrontation pour qu’il n’y ait plus qu’un fait à relater, quand seront découvertes les misères venues s’y exprimer, sous la forme, peut-être, d’un corps abandonné, d’une tête fracassée, de coups portés, partout, sur les bras, dans le dos, sans aucun autre indice de violence, sans aucune effraction, comme entreposé dans un décor paisible pour frapper la conscience, pour devenir la scène d’un crime, là où personne ne l’aurait imaginé, brisant la continuité de toute une série d’histoires, un matin, se levant, l’appel d’un agent de police, la suffocation du discours, pensant qu’il s’est trompé de numéro, que ce n’est pas la bonne personne, « vous devez faire erreur », tout ce qui est dit ressemble, mais ce n’est pas ça, ce n’est pas vrai, quelqu’un l’a inventé, pour faire mal, pour que jamais ne s’arrête l’illusion d’avoir créé le cœur-même de l’intrigue, comme un poème dont il n’était pas utile de comprendre le sens, parce qu’il fallait un début et une fin, à quelque événement, le bouleversement, immédiat, l’avant et l’après se faisant face, pulvérisés, dans la pensée, le rythme cardiaque s’emballant, puis la haine, puis la rage, puis les larmes incessantes, à cause d’un corps qu’on n’a pas encore vu, à cause de l’imagination qui reconstitue, comme à la télé, comme un gros titre, quand nous pensions déjà que c’était insoutenable, oui, insoutenable, de devoir ralentir à ce moment-là de la vie, ce matin-là, à cause de lui, n’accusant pas celui qui tue mais celui qui meurt, c’est un non-droit, pas dans ce sens, pas aujourd’hui, parce qu’il va falloir annuler des rendez-vous, changer les plans, non pour un personnage qui disparaît, mais pour un personnage qui apparaît, un spectre, un esprit, une idée de ce qui serait une fin, à se demander qui, à vouloir faire des liens, des chronologies, vérifier dans les tiroirs, se persuader qu’il n’y a pas d’autres options, oui, c’est cela, avoir trouvé la preuve, appeler dans tous les sens, violenter tout le monde avec cet incident, les amis, choqués, se renseignant, se trompant, faute de temps, ne comprenant pas l’utilité, ne pouvant plus expulser, faire comme si, des jours passant, puis des semaines, quand il aurait suffi d’en parler, la cohorte des malentendus, jusqu’à laisser faire, admettre qu’il faudrait régler cette affaire, trois, deux, un, l’ultimatum, le médiateur, c’est maintenant, le choix à faire, la décision à prendre, le silence imposé, bien sûr, il faudra, revenir au début, essayer de mettre du sens, corriger les erreurs, s’excuser, admettre qu’il y avait matière à confusion, ce que serait une conversation qui n’aura jamais lieu, entre le criminel et la victime, parce que nous n’avons plus envie d’entendre les justifications, parce que le plus important, maintenant, est d’avoir vu qu’à l’horizon le soleil allait se lever, que la lueur changeait, que les oiseaux traversaient le ciel, que l’émotion se répandait dans le corps, proche du bonheur, un vrai bien-être, apaisant, pour signifier que nous n’avons rien oublié, qu’il a suffi de dormir quelques heures, de se dire que c’était un nouveau début, une nouvelle histoire, nous avions choisi une autre voie, de nous souvenir des exaltations, des romans inscrits dans le désir, des parfums d’embrun, des vertiges de cette volonté qui donne la force d’ouvrir un volet, de partir se promener dans la vie des autres, dans la continuité, pour le plaisir que c’est de partager, un premier regard, une première poignée de main, un premier aveu, « si tu veux », tant nous avons envie d’être ensemble, de chercher ce qu’est ce petit morceau de soi que l’on trouve un peu partout, dispersé, relégué, transporté, pour un prénom, échangé, quand il a été si simple de dire la vérité, « t’as bien raison », à la terrasse d’un café, des convictions similaires, une situation qu’on n'aurait pas envisagée, d’une combinaison quelque peu surprenante, drôle de truc, un passé qu’on ne refuserait pas mais qui n’aurait pas d’influence sur l’immédiat, à part l’énergie de son évaporation naturelle, temporelle, un écho dans le quotidien, nourrissant ou ralentissant un nouveau projet, selon les cas, selon la norme, outil puissant conduisant l’impatience à construire alors qu’elle n’avait jusque là fait que détruire, empêcher, perdre, quand chacun voudrait que soient justifiés tous les gestes, que soient concrétisées toutes les attentes, ne plus supporter ce qui se répète inlassablement dans la vie, qui ne sera jamais autant bouleversé que ce que nous espérions, parce qu’un nouvel espace s’est détaché, ne s’attardant plus aux quotidiennes injonctions, comme une conclusion, un avis, exprimé, c’est-à-dire, d’abord, ressenti, jusqu’à l’évidence, puis s’inscrivant dans nos corps, ce qu’ils disent, à leur manière, la voix métamorphosée en souffle timide, n’osant plus prendre sa place autrement que dans le tumulte des désordres apparents, ce qu’ils préparent en ne dormant plus que le temps nécessaire à l’imprégnation, pour enfin laisser faire, laisser venir, une fin, l’inconnu, ces vagues légères, ces regards doux, une main se posant, un contact avec l’espéré, esprit d’une solitude habitée, pour être venus, ensemble, admirer les mêmes éléments, abandonnant ce qui nous avait alourdis, sans regrets, pour la saveur d’une paisible joie, encore marquée par la fatigue, les élans d’une angoisse si profonde qu’elle agissait malgré eux, qu’elle agira malgré nous, constitutive, écoutée, aimée, comme tout ce que nous avons, tout ce que nous sommes, en partie, si complexes qu’il sera inutile de juger, préférable d’apprécier, ce chemin parcouru, qui nous a menés là, à nous retrouver, le sourire généreux, les hasards rassurants, pour y avoir cru dès le début, l’avoir ainsi envisagé, que l’essentiel serait sauvé, qu’il n’y aurait bientôt plus de réelles intentions de nuire à la parfaite continuité d’un savoir, visualisant une prochaine étape dans une sphère où des images ne peuvent se figer, par nature, poétique, matière de l’éphémère, ce qui s’éveille et s’assoupit, en nous, conscients, qu’un travail est en cours, qu’il se donnera à voir, aussi, dans les foules que nous traversons, sans date, sans ordre, sans limite, ce silence imposé pour trouver un seul mot, le dernier, que nous aurions à formuler, déjà en train de se dessiner, puisant son énergie dans la mémoire de plusieurs êtres, des idées, des essais, des exemplaires, disponibles, des romans, des personnages que nous aimerions revoir, ne plus les nommer, les aider à ne faire plus qu’être là, dans un paysage que seule l’émotion sait créer, ressemblant à celui que nous observons chaque jour, ciel ouvert, mobile, tortueux, de ce qui résiste, à cause de la séparation nécessaire entre ce que nous avons vu nous échapper au moment où nous aurions tant souhaité que ce nuage-là, cette pluie fine, n’en finissent plus de revenir tels que nous les avons perçus, silhouettes, debout, face au mouvement permanent, le dos disant, les bras disant, que si nous étions ce nuage, cette pluie, nous aurions vu deux visages différents sur lesquels une même larme coulait, deux corps se rapprochant n’osant pas constater la présence de l’autre, se retournant, finalement, longue inspiration, ne souhaitant plus se cacher l’un de l’autre, acceptant qu’il faudrait faire quelques pas, les corps, s’unissant, les désirs, l’intime, ne doutant pas qu’il faudrait sans doute apprendre à compter autrement, quand les douleurs reviennent, que la tête penche, qu’ils arrivent sur une même rive, qu’ils savent qu’une nouvelle partie de leur vie se prépare, un temps que nous aimerons partager parce que nous savons que de ces êtres que nous croisons désormais, aucun n’est venu par hasard, qu’un nouveau souffle viendra porter nos écritures communes, dès ce soir, dès demain, dès que nous sentirons qu’il sera temps, dès que nous nous serons séparés de ce qui nous a occupés tant d’années, quand, au creux de la gorge, la tristesse revient, la volonté de la voir naître, sensible, quand il sera à nouveau possible de l’entendre, que nous pourrions tout perdre à tout moment, qu’il ne serait pas possible de reproduire ce qui n’a pris qu’une seule couleur, ce rouge orangé, bouleversant, ce trait violent traversant tout ce qui nous surplombe, nous contient, nous envahit, l’air que nous respirons, ce qui fonde notre vie, comme dans la hâte, être épuisé de l’avoir pensé, cet effort, pour expulser, les tensions inutiles, les agressivités incontrôlées, pour pleurer, laisser ce qui doit disparaître s’éloigner, ne plus croire que reviendront les heures de pureté qui se sont attachées à nos propres histoires, insensées, improbables, d’avoir tenté d’en faire le récit-même de l’écriture, alors qu’elle savait, l’écriture, qu’un jour l’encre se tarirait, qu’il n’y aurait plus assez de place pour continuer, qu’il faudrait se transcrire dans un autre format, pour vivre à son tour, constamment inachevée, le long parcours de sa propre élaboration, pour être ailleurs, partout, autrement, à l’écoute d’un mystérieux engagement, une lenteur que seules les années peuvent instruire, pour que nous lui offrions ce qu’elle désire développer.

Monday, October 2, 2017

Toutes les questions venaient confirmer le seul aspect pervers d’un caractère

Toutes les questions venaient confirmer le seul aspect pervers d’un caractère, parmi d’autres, parmi tant d’autres qu’il faudrait reconstituer pour qu’il ressemble à l’un ou l’autre, une taille suffisant, une expression sur le visage, trop de similitudes, tout à coup reconnu, oui, lui, ici, alors que rien ne le laissait supposer, parce qu’il aurait été impensable de le concevoir, même en ce lieu où les angoisses se mêlent, là où se craint le pire, lorsque nous tentions d’anticiper ce qu’il aurait fait si cela, si autrement, la semaine suivante, d’une promesse non tenue, à cause d’une sensibilité différente, consultant chaque instant ce devenir, ne se voyant plus, nulle part, de ce besoin d’exister, il s’était installé, avait attendu, pour surprendre, ne plus donner le choix, maintenant, trop tard, parce que tout était projeté, qu’il fallait finir, qu’il faudrait un gagnant, quitte à entrer dans les sphères de l’illégalité, se disant que le plan avait réussi, devant l’autre, en colère, pointant du doigt, cherchant des explications, révélant ce qui n’aurait jamais dû avoir lieu si le respect avait été le lien fondateur.

Tuesday, September 26, 2017

La pensée qu’il y aura nécessité à organiser l’avenir depuis la sensation imprégnant le corps textuel

La pensée qu’il y aura nécessité à organiser l’avenir depuis la sensation imprégnant le corps textuel, agissant sur la persévérance, le cap d’une heureuse énergie ayant été franchi, tout ce qui constitue, en présence, prêt à peupler les silences que nous devinons, installés dans l’attente, sans trop savoir pour combien de temps, à cause de certains événements qui surplombent, pour juste laisser filer ce qui n’a pas besoin d’influencer, pour l’avoir déjà dit, suffisamment dit, dans la conviction d’un devoir-être, réel, quelque part, insignifiance d’une puissance dont nous ne voulons pas, portés sur la petite chose, la petite minute, le petit espace, de ce que nous ne voulons pas voir disparaître même lorsque s’aperçoit ce qui, sans doute, ressemble à une fin, langoureuse, de s’être laissé conduire par la douceur du balancement, tous les rayons s’amenuisant, les objets retombant, le film que nous avons vu et revu, où se préparant au moment le plus triste, des larmes chaudes coulent déjà sur un visage figé, entre beauté et consternation, ne voulant plus faire d’effort, devinant que se rejoueront les mêmes scènes, une à une, maintenant que tout a eu lieu, les orages, la tempête, les ruptures, des mondes disparus, des spectres s’évanouissant, les voici, les nombreux absents, ils tournoient, semblant se rapprocher en formant de grands cercles, mais, en fait, ils partent, ils quittent, car rien ne les accroche plus parmi nous, rien ne les concerne dans ce paysage-là, ni les admirables bourgeons d’un précoce printemps, ni la couleur délicatement rosée du ciel, d’une journée s’achevant, comme avant, comme demain, ne prenant pas en compte le désordre de l’humanité pour nous plonger dans toutes les sensibilités de la nuit.

Friday, September 22, 2017

Un nouvel agenda, se remplissant peu à peu

Un nouvel agenda, se remplissant peu à peu, du plaisir, de la fonction du rôle de l’un et de l’autre, le mystère entier, comme se ferait une conversation, de la pensée, avec, toujours, cette douceur dans le regard, jusqu’à nous demander si nous aurions besoin, d’un renseignement, d’une information qui nous aurait manqué, à cause de cette inhérence, de vouloir tout expliquer, tout comprendre, en voyage, les mains posées, simplement, chaleureusement, pendant que les autres tergiversent, à ne plus rien prévoir, puisque rien n’est signé, puisque rien n’est réellement engagé, puisque les dates ne correspondent plus, que les manières de faire ne se croisent plus, pendant ce temps, once upon a time, le conte, éveillé, différent de la première fois, de la seconde, de toutes les autres, parce que le reflet est permanent, que du temps va continuer de passer, nous éloignant des hontes, des faussetés, tout, oui, tout, renversé, inversé, en circulation de ce que nous avons créé, décidé, ensemble, derrière les grandes baies vitrées, l’époustouflante étendue, la nature déchaînée, comme si nous y étions, toujours, répétées, des journées entières, pour seulement quelques instants séparés, si courts qu’ils n’existent plus, qu’ils n’empêchent plus, qu’ils ne subtilisent plus, les effets du bonheur, parfums fleuris, sauvages, pour avoir accepté que nous ne saurons jamais comment naissent ces sensibilités ressenties quand, grâce au hasard, grâce à la disponibilité que nous avions, chacun de notre côté, dégagée, nous nous sommes rencontrés.

Monday, September 18, 2017

Aussi, tout à coup, sauter sur l’occasion

Aussi, tout à coup, sauter sur l’occasion, sans savoir qu’en faire, voyant peu à peu les lignes prendre une nouvelle tournure, parce qu’il n’y aurait au fond qu’une impossible distinction, l’indéchiffrable, sous les yeux, à se voir plonger dans l’irrémissible, pour mettre en fonction les tensions d’une même volonté, ces violents démons tentant de sortir des corps pour se battre à mort, regardant comment les éléments se disloquent, éparpillés, dans la soudure du temps, tant de noms criés dans la nuit, toujours trop tard, des esprits déchirant les terres glacées, si insupportables que nous sommes sur le point de leur demander de tout arrêter, tirant au hasard, quand il n’y aura plus que des victimes jonchant le sol, à la vue de tous les rescapés.

Tuesday, September 12, 2017

Le trouble habitant, les actes posés

Le trouble habitant, les actes posés, chaque geste inspiré, les confusions créatrices, doux parfum d’exotisme, l’existant possédant, les salives amères, les douleurs devenues permanentes, corps voûtés, protégés, le rythme d’un singulier balancement, tête penchée, regard triste d’avoir encore à constater l’épuisement d’une lutte fratricide entre des éléments fondateurs, socles de toutes les croyances, à ne plus vouloir faire semblant, où nous aurions subtilisé, coupé, tranché, s’adressant à d’autres, l’expression, disparue, l’évocation de soi, révoquée, le terrible jugement face au mépris, puissance de tant d’heures incompressibles passées à rester, avides que nous étions d’arriver à la concordance, déçus qu’aucune orientation ne soit prise de celles que nous avions espérées, voyant la situation se préparer, l’ayant envisagé sur un chemin, inventée toute une nuit, continuant les conversations qu’il avait manquées, un simple mot, merci, pardon, je comprends ce qui t’a mené aujourd’hui à maintenir ce mélancolique silence qui te rendait mystérieux, comme une règle enfreinte, quelques secondes, pour voir ce que ce serait de revenir à l’ancien temps, le temps d’une espérance désolée, dans le crépuscule d’une journée d’hiver, devant la nature figée, à la lumière d’un vieux néon bruyant, au loin, s’éloignant, les sons discordants d’une fanfare d’amateurs, les joies non retenues de l’enfance, les petits et les grands, triomphants, aux odeurs acidulées, les yeux enflammés, toujours, dans la continuité des bruits d’une banlieue dortoir, rentrer, se laver, voir chaque objet n’avoir presque jamais bougé, tenter de ne pas faire tout exactement comme hier, aux habitudes, répondre aimablement pour mentir, un peu, oublier de dire, qu’après une telle journée, le désir est ailleurs, dans d’autres villes, d’autres pays, dans d’autres maisons, d’autres lits, la rigueur s’étant peu à peu installée, à ta place, comme un chien, à l’heure stricte, le même programme, à la fin des obligations sociales, le même sommeil sourd, les mêmes lumières qui s’éclairent dans l’allée, machinalement, le château d’une fin de règne, délabré, où une autre histoire s’est installée, dans les murs, les moquettes, les escaliers, ouvrant subitement le regard vers l’ailleurs, le pouls s’accélérant, l’air envahissant tellement le corps que le visage s’illumine d’un sourire, à nous voir, enfin, réunis, au nombre de sacrifices, aux essais constants, tant pis pour ce qu’on en dira, comme une folie, de nouveau, assoiffés, les os craquant, le dos se redressant, pour s’accueillir, se souhaiter la bienvenue, un bon retour « à la maison », nous voilà, valsant, nous nous crions « comment ne pas y avoir pensé plus tôt », à cette manière de faire, cette manière d’être, nos prénoms, enlacés, nos vies mêlées, c’était si simple, sans effort, de se reconnaître, dans ce très lourd brouillard, ne comprenant pas ce qui fondait cette peur insensée, maintenant, peut-être, le moment attendu, une cloche sonnant minuit, la terre humine, plus rien que nos corps se faisant face, enfin, le début de notre histoire.

Friday, September 8, 2017

Remplir un manque, vides que nous serions

Remplir un manque, vides que nous serions, de nous être enfouis dans l’irréalisable, d’avoir investi pour un avenir radieux, à ne plus faire que disposer des mots qui accompagnent la douleur, de ne jamais s’être laissé emporter dans la tourmente du vice, le payer, émotionnellement, à cause des violences qui refont surface, parce que même l’écrire est devenu intolérable, piégée, dans l’honnêteté, l’utopie vacillante, se remettant chaque instant à niveau, là où il est utile d’agir, où les orages du trouble deviennent si agréables à traverser, les pensées, les images, les êtres, auxquels nous aurions souhaité nous adresser, cette union désormais indéfectible, pour se laisser porter, pour se laisser aimer, luttant contre le souvenir, ne voulant plus croire que des événements viendraient se répéter, enfin, trouvé, le lieu de l’expression, des lendemains à remplir pour continuer à vivre dans la conviction qu’une voie s’est ouverte où nous serions suffisamment insaisissables que nous devrons accepter, aussi, de nous être détournés, de ces morts qui attirent, de ces destructions qui surgissent, de ces renoncements faits corps, dans un temps qui n’appartient plus à personne d’autre.

Monday, September 4, 2017

Format offert à la suspension du réel

Format offert à la suspension du réel au-dessus de l’abîme foudroyant que nous balançons inlassablement, brassant les deux formes d’incertitudes, un avant, un après, levant, couchant, où décliner serait renoncer, d’y voir, en pleine conscience, le rideau s’ouvrant lentement, un fond d’âme tel un fond de plateau, un paysage reconstitué, l’expression figée dans le marbre d’une statue, femme ou enfant, la lumière, découvrant, habituant le regard à préciser, nouvelle, douce, d’un matin gelé, composant, avec des fleurs fraîches, des tables, une scène déjà prête pour accueillir, sans heurt, une invitation à revenir, tel, comme, pour, peu importe, les raisons, des origines venues s’apaiser à force des multiples relectures de l’immédiat, à travers des vitres vieillies, une brume du sacré, un chemin en travaux, les tentations rendues passives, de l’autre côté, mesurant l’émotion prenant peu à peu possession du corps, quand il voudrait frapper, oser, enfreindre, la loi dite des convenances, pour lutter à son tour, dans l’adversité, la nébuleuse observée trop longtemps pour n’avoir aucun autre moyen d’agir que la confusion des lignes, procéder au mouvement continu de la pensée, mettant en doute les proximités, les raisons d’être, ce qui apparaît douloureusement, s’évaporant ainsi dans le flux mystérieux d’une marche nocturne sous des arbres puissants, un oiseau au chant nostalgique, signifiant une présence, un espoir emplissant les poumons, larmes désespérées, de ne faire que perdre des êtres chers, des parts entières de soi, notre parcelle d’humanité, amputée, de ce qui, quelques secondes auparavant, semblait être de l’ordre de l’essentiel, une force d’inspiration, un modèle, de désir originel, le temps, de laisser s’éloigner, d’admirer le lointain comme une source, ne souhaitant plus en finir, désormais, avec la singularité, la distinction, quand on voulait empêcher, quand on voulait retenir, quand on voulait vivre, rompant tout lien social, à ne plus savoir déchiffrer les autres langages, tous, étrangers, tous, hostiles, en refus total d’apprendre, nous, à présent, à l’écoute, du moindre signe, sauvés, échappés, protégés, attendant d’autres nuits pour réguler cette longue insomnie, la seule inscription d’une vie achevée, d’un deuil à entretenir pour voir naître l’impensé.

Wednesday, August 30, 2017

À trop vouloir que soient condamnés de supposés responsables

À trop vouloir que soient condamnés de supposés responsables, simples images de soi transposées dans d’autres corps, pour se donner raison, qu’il y aurait le pur et l’impur, le bien et le mal, une pensée réduite à la bithématisation d’un système plus complexe, et donc plus riches, aussi, des innombrables facteurs venus se concentrer en énergie dans un espace de vie particulière participant au vivant tout entier, laissant définitivement de côté le brouillon, l’essai, le travail fastidieux, pour ne laisser poindre qu’une conclusion hâtive, le résultat d’une pulsation irrégulière, à croire encore qu’il y aurait à jeter, à déplacer, pour la mémoire, pour la gloire, pour toutes les questions à venir, les impasses, là où discourir pèserait, là où passer d’un univers à l’autre pèserait, pour aider, justement, à s’en échapper, là où le mur s’est dressé, parce qu’elle s’était mutilée, de trop souffrir, des traversées, des tunnels de doutes, des années, parfois, à ne plus savoir où elle en était, constamment, en écriture, l’écriture, souveraine, autonome, terrorisée, à cause de l’évidence, la cadence, la prise de risque, la volonté de prospecter, de pulser dans le corps l’intime nécessité, n’ayant plus que la foi pour ne plus répéter, tellement de fois, tellement de jours, qu’il faudrait un robot, une calculatrice, un objet du quotidien, un ustensile jugé banal, inutile, inconcevable, sujet d’inexpression, balance indicible entre le réel et la fiction, à poursuivre, incessamment, jusqu’à ne plus pouvoir reprendre son souffle, jusqu’à devenir l’insupportable moment-même du cri, étouffé, celui qui reste dans la poitrine, pour lequel il aurait fallu tousser pour qu’il puisse être expulsé, oui, ce cri-là, qui signifiait que c’était la fin en mouvement, ce que personne ne sait, avant l’arrêt, définitif, à ne pas savoir combien de temps un corps resterait dans la catégorie administrative du vivant, étendu sur un parquet couvert de poussière, pensant en un regard aux papiers éparpillés, au bordel, partout, à la vaisselle, aux drogues, à ce qu’on verrait de ce mystère, de ce manque d’explications, alors que tout n’était plus devenu que tourbillon, hasards, tensions et détentes, marques d’une sensibilité en exercice, d’un appel en cours d’exécution, pompiers, flics, voisins, concierges, peu importait, peu importerait tant, pourvu qu’un seul comprenne, qu’il y avait là une main tendue, un cœur brisé, toute une vie de blessures à soigner.

Tuesday, July 18, 2017

Ce froid glaçant les mains viendrait dire « ci-gît »

Ce froid glaçant les mains viendrait dire « ci-gît » et rappellerait d’autres travaux en cours, un effort tourné vers la mémoire où une partie a été inventée pour remplacer les grands vides de l’oubli, pour rétablir la cohérence là où il semblerait que tout a été dispersé, mélangé, reformulé, sans trop s’en rendre compte, pour avoir à se raconter une histoire, ayant toujours l’impression d’être à la naissance d’une nouvelle ère, voyant, partout, comment l’enfance singe les anciens, pour imiter, peut-être, mais aussi pour montrer, montrer pour signifier, montrer pour comprendre, montrer pour gagner, en répétant un mot, l’annulant, forcément, à cause de la loi nouvellement instituée, jusqu’à ce que le mot en question, avec d’autres mots, fasse sens, comme s’il avait surgi trop tôt, expulsé, peut-être, à moins que ce soit lui qui se soit libéré, mais s’il l’a été, ce ne fut que quelques furtives minutes, pour replonger, se laisser formater par d’autres mots mieux éduqués à mieux se coordonner, non pour surprendre par inconvenance, mais pour animer un sens plus profond, comme pour évoquer le temps nécessaire sans avoir à systématiquement le chiffrer, le dater, le mesurer, toujours, et de plus en plus rapides, ces échanges entre deux entités, à tellement vouloir savoir ce qu’il y aura là, après cette émotion, si intense, traversant le corps des incertitudes, quand nous l’aurions presque souhaité, trahis dans nos propres faiblesses, à ne pas vouloir croire aux liens indestructibles, « pour la vie », attachés, où les voix s’entraident pour ne pas se laisser emporter, dans les tourmentes conflictuelles, vite, ne plus voir qu’un même horizon, une même aube généreuse, où sont versés les succès espérés d’une véritable histoire relatée, pour qu’un spectre se lève, conquérant, puissant, lavé de toutes ces images de la perversion qui persistent à vouloir exister dans les sphères, les thèmes, les récurrences, nous voici, affligés, pour la beauté de la désolation, se nourrissant du trouble pour devenir et non plus pour s’infléchir devant la constance de tous ces criminels propulsés au rayon du non-être, dans la corbeille nauséabonde de l’inexistence.

Friday, July 14, 2017

Ce qui se serait passé, en chantier

Ce qui se serait passé, en chantier, en action, en existence dans l’être et son devenir, n’appelant qu’à réinventer un système pour résoudre la question de l’héritage, une bonne fois pour toute, quelques secondes avant, dans la marche, oublier, ou ne pas prendre en compte, pour immédiatement n’avoir qu’à prospecter, regardant peu à peu ce qui pourrait se dégrader à force de ne plus faire attention, à l’entourage, la ligne, la proportion, acceptant que la loi sera changée, pour supporter tous les changements, dans le comportement, l’émotion plantée dans la gorge, mobilisant toutes les dispositions, à défaut d’aller convertir de drôles de sensations en drôles de sensations, pour remplacer, pour ne pas savoir quoi en faire, de la beauté tout à coup submergeante, à recaler les pollutions de l’esprit, les défauts de contribution, un petit point dans l’avenir, un petit événement, devenu si puissant, où tant de personnes vont découvrir tant de facettes, de leur propre existence, une règle à laquelle il faudra se soumettre, maître d’un autre, l’insomnie se préparant, en solitude, une stratégie pour expulser ce qui a perturbé, là, quelques secondes seulement, auparavant, sans le dire, sans se l’être dit, un coup par derrière, dans la nuque, par surprise, une forme de lâcheté, de venir, en confiance, posséder, une sémantique de la douleur, pour ne rien en faire, a priori, ou ne provoquer que l’inquiétude, empêchés, que nous serions, de librement nous dire nos vérités, bouleversées, comme elles le seront durant de longs mois, à sentir comment elle s’insinue, l’écriture, dans la vie, le mouvement de la vie, sa place dans le mouvement de la vie, à reconnaître les impensables traces de sa propre constance, de sa propre existence, par dessus les âges, les considérations, des tableaux en forme de lente reproduction de ce qui aurait semblé subtil, dans l’invisible, dans la coordination d’une multitude de données, pour les concentrer, lues comme des brouillons, du passé, de l’hésitation, de l’impuissance, parce qu’il y aurait de l’inréglé, en échec, dans la réalité, dans la virtualité, par exemple, pour se faire Entreprise de soi, au-dessus de soi, juge, correcteur, décideur, sans passion, juste l’efficacité sur les pierres dures comme des tombes, sur l’insensibilité pure.