Remplir un manque, vides que nous serions, de nous être enfouis dans l’irréalisable, d’avoir investi pour un avenir radieux, à ne plus faire que disposer des mots qui accompagnent la douleur, de ne jamais s’être laissé emporter dans la tourmente du vice, le payer, émotionnellement, à cause des violences qui refont surface, parce que même l’écrire est devenu intolérable, piégée, dans l’honnêteté, l’utopie vacillante, se remettant chaque instant à niveau, là où il est utile d’agir, où les orages du trouble deviennent si agréables à traverser, les pensées, les images, les êtres, auxquels nous aurions souhaité nous adresser, cette union désormais indéfectible, pour se laisser porter, pour se laisser aimer, luttant contre le souvenir, ne voulant plus croire que des événements viendraient se répéter, enfin, trouvé, le lieu de l’expression, des lendemains à remplir pour continuer à vivre dans la conviction qu’une voie s’est ouverte où nous serions suffisamment insaisissables que nous devrons accepter, aussi, de nous être détournés, de ces morts qui attirent, de ces destructions qui surgissent, de ces renoncements faits corps, dans un temps qui n’appartient plus à personne d’autre.