Tuesday, November 28, 2017

Ce « cher amour », résonnant

Ce « cher amour », résonnant, comme les quelques mots que nous avons laissé passer, plongeant le long des lignes, à bout de souffle, ne croyant plus déjà, les larmes éventrant quelques mots, cette histoire dans laquelle nous sommes, bien décrits, avec des dates, des étapes, un jour où geste d’amour aurait contré le destin d’une vie souhaitée courte, pied glissé dans l’entrebâillement d’une porte, ouvrir, nourrir, appeler à sortir, rencontrer, jusqu’à y prendre du plaisir, un nouveau plaisir, menacé encore par l’épée suspendue, ce qui tout sera là quand il ne sera plus, romantique, vie seulement prolongée, pour nous, parce que nous ne cessions de nous tourner vers l’avenir, partageant, investissant, nous mariant, vice dissimulé se propageant, simplement, dans la durée qui chaque début de journée n’était pas encore envisagée, espérant que nous finirions par comprendre, piégeur piégé, continuant de tisser les illusions d’une légende ayant déjà traversé plusieurs décennies, pour peu à peu installer le silence autour de nous, l’interdiction de révéler à moins qu’un seul d’entre nous décide, gouverne, choisisse, apparaissant au bord d’une falaise, prêt à sauter, le jour où un caprice lui serait refusé, jusqu’à punir, jusqu’au pire, possession des barbares, domination du corps, variation subtile sur un thème ancestral, quand la frontière est franchie, plongeant dans l’idéal d’un mal recommencé, perpétué, avec ces filiations dégénérées qui éclaboussent encore la terre entière, pour finir par « je t’aime », dérouler sous nos yeux la vie et l’œuvre d’un criminel, comment il se construit, comment il se poursuit, comment il se piège lui-même en n’imaginant pas l’effet de ce qui, en nous, de ce geste, de ce fait, de cet incident, avait été dévasté.