Tuesday, July 18, 2017

Ce froid glaçant les mains viendrait dire « ci-gît »

Ce froid glaçant les mains viendrait dire « ci-gît » et rappellerait d’autres travaux en cours, un effort tourné vers la mémoire où une partie a été inventée pour remplacer les grands vides de l’oubli, pour rétablir la cohérence là où il semblerait que tout a été dispersé, mélangé, reformulé, sans trop s’en rendre compte, pour avoir à se raconter une histoire, ayant toujours l’impression d’être à la naissance d’une nouvelle ère, voyant, partout, comment l’enfance singe les anciens, pour imiter, peut-être, mais aussi pour montrer, montrer pour signifier, montrer pour comprendre, montrer pour gagner, en répétant un mot, l’annulant, forcément, à cause de la loi nouvellement instituée, jusqu’à ce que le mot en question, avec d’autres mots, fasse sens, comme s’il avait surgi trop tôt, expulsé, peut-être, à moins que ce soit lui qui se soit libéré, mais s’il l’a été, ce ne fut que quelques furtives minutes, pour replonger, se laisser formater par d’autres mots mieux éduqués à mieux se coordonner, non pour surprendre par inconvenance, mais pour animer un sens plus profond, comme pour évoquer le temps nécessaire sans avoir à systématiquement le chiffrer, le dater, le mesurer, toujours, et de plus en plus rapides, ces échanges entre deux entités, à tellement vouloir savoir ce qu’il y aura là, après cette émotion, si intense, traversant le corps des incertitudes, quand nous l’aurions presque souhaité, trahis dans nos propres faiblesses, à ne pas vouloir croire aux liens indestructibles, « pour la vie », attachés, où les voix s’entraident pour ne pas se laisser emporter, dans les tourmentes conflictuelles, vite, ne plus voir qu’un même horizon, une même aube généreuse, où sont versés les succès espérés d’une véritable histoire relatée, pour qu’un spectre se lève, conquérant, puissant, lavé de toutes ces images de la perversion qui persistent à vouloir exister dans les sphères, les thèmes, les récurrences, nous voici, affligés, pour la beauté de la désolation, se nourrissant du trouble pour devenir et non plus pour s’infléchir devant la constance de tous ces criminels propulsés au rayon du non-être, dans la corbeille nauséabonde de l’inexistence.