Ce qui aide profondément est la lecture des autres, pour se lier à l’indéchiffrable, trouver la vibration, comme un support, offrant un regard du désir, incomplet, là où vient de se nicher la curiosité, l’invraisemblable beauté d’une disparition, le paradoxe d’une drôle de manière d’aimer, comme un soir, allongés, nous admirions les anges, les hauts plafonds de notre âme, dans la douceur infinie de ce très lent mouvement, les pensées libérées, l’expression purifiée, pour finalement se dire que ce serait une dernière fois, une de plus, un nouvel essai, pour apprendre à mieux vivre l’un sans l’autre, à vivre, tout simplement, l’un sans l’autre, à causes des intimités atrophiées, des heures passées à attendre, dans le silence du passé, les phrases anciennes remontant à la surface, comme un esprit égaré, désolé, de trouver une terre dépourvue, décharnée, vidée, le vent sifflant le long des falaises froides, déplaçant de légers tourbillons de poussière, nous étions là, nous regardant, le paysage que nous n’avions pas encore conçu, d’une tristesse envahissante, lourde de peine, figeant nos corps humides dans la consternation.