Il s’agirait de saisir non pas ce qui ne sera peut-être jamais abordé, mais ce qui vient toucher immédiatement l’être, celui qui, au milieu d’une nuit sans lune, se lève d’avoir faim, part à la rencontre de son errance, seul, bagage en main, traversant un paysage de poussière, cherchant, partout, les preuves de ce qui est annoncé, au bord de se mettre en arrêt pour maladie définitive de l’âme, face au monde des illusions relatées comme des faits réels, admis comme la future histoire que l’on viendrait, que l’on viendra, nous reprocher d’avoir laissé filer, bien installés dans nos convenances, comme pour nous subtiliser l’essence-même de notre existence, alors que de tout ce qui s’est écrit, rien n’appartient à notre plume, aucun mot, par nous, n’a été prononcé, aucun de tous ces personnages n’a jusqu’à présent été rencontré, à part l’auteur, à part celui qui désigne, qui nomme, qui coordonne, le chef d’un parti d’autorité, menant la gouvernance, comme s’il fallait constamment postuler pour avoir le droit de vivre en liberté.