Il était une fois l’histoire de l’impossible saisissement de l’immédiateté, de l’impossible récit du jour, d’une langue morte d’avoir été écrite, cherchant à s’extraire du passé inéluctablement nostalgique, inventant, à défaut de pouvoir exister dans le présent, un avenir qui prendrait en compte la nécessaire lenteur de son inscription dans l’administration de ce qui est déjà là, mettant en confrontation les nuits opaques et embrumées, les temps d’attente où les penseurs ne font que manipuler les courbes fragiles d’un constat figé et les certitudes qu’un nouveau lever de soleil va venir envahir le sentiment d’une beauté constamment renouvelée, comme l’illusion d’une parfaite répétition, la nouvelle aube réveillant le nouveau personnage d’une nouvelle fiction avec, au cœur de la sensibilité, la solitude d’astres coordonnés, autant de désirs se rencontrant qu’il n’existe de possibilités individuelles, quand l’ennemi intérieur a provoqué, à trop vouloir asphyxier les moyens de circulation, l’expulsion du cri tribal d’un instinct de survie, n’ayant pas remarqué qu’il s’ôtait lui-même les conditions pour continuer, œuvrant pour la fin de tout, rendu surréaliste par l’inconscience, super-héros de l’imaginaire n’agissant dans les faits que grâce au pouvoir d’être convoqué par le besoin qu’ont les angoisses de vouloir elles aussi trouver un terrain d’expression dans la vie souvent envisagée comme un compte à rebours des années, des mois, des jours, des heures, des minutes et des secondes qu’il resterait à ne plus même supporter ce qui s’écrirait une fois le décompte achevé.