Monday, March 6, 2017

Le remède, disponible, dans l’atmosphère

Le remède, disponible, dans l’atmosphère, quêtant dans sa solitude, sans contrainte, la vision de multiples chemins, perdu, ou plutôt, se perdant, une image accompagnant chaque pas, d’une force intérieure, l’enfance convoquée, créant sa propre autonomie, regardant en toute confiance, libérée des souffrances anciennes, plongeant dans la terre habitée, l’intimité, préférée, étonnantes rencontres, protégées, l’histoire qui se raconte, désormais, n’appartenant encore à personne, l’expression d’un trouble nécessaire pour remplir des vides, évoquée, effleurée, conversation, en musique, avec le naturel, cherchant à ne faire que durer, les pauses, jamais possibles, les répétitions redoutées, le risque d’une routine banale, d’un rendez-vous convenu pour ne voir que le spectacle de l’impuissance, abandon de soi devant la seule difficulté de vivre, ce qui s’écrit, n’étant plus que le récit d’un emprisonnement, des personnages, lointains, soulevant la culpabilité au rang de ce qui peut faire revenir celle ou celui qui a pourtant réussi à fuir un monde d’empêchements, quand tout semble avoir abouti, l’incompréhension s’installant par manque de curiosité, parce qu’il faut réintégrer l’outil absent, le choix, de faire ou de ne pas faire, de dire ou de ne pas dire, de construire, d’imaginer, d’aller vers cette pensée insensée qu’il existe un lieu où personne ne serait manipulé, un lieu d’improvisation guidée par la singulière intuition d’être avant tout au niveau le plus abouti de ce qu’il est possible de faire, quand bien même il y aurait d’autres formes s’approchant, d’autres expériences se ressemblant, des jumeaux, des réincarnations, des exploitations, lui, conquérant son espace, foulant les ronces interdisant un personnage souhaité, projeté dans l’épouvante de la nature se renfermant pour absorber le projet d’écriture, le faire taire, personnages farouchement opposés, s’animant pour maintenir l’ordre déjà établi, la hiérarchie du sens, petite armée perverse de polices bien formées, aveuglée par l’immense notoriété d’une soi-disant convenance, responsable d’avoir laissé s’égarer ce qu’on appelait autrefois des sorcières, inconsciente d’avoir laissé surgir, en les brûlant, en les expulsant, en les enterrant vivantes, des idées qui se sont au contraire dispersées dans la volonté à chaque fois renforcée d’inscrire à l’ordre du jour de la communauté spirituelle un code discordant parce qu’il demande, sans s’être justifié, qu’on soumette à ce qui n’est que l’inquisition réclamée par un besoin de soi-disant pureté une autre manière d’envisager les injustices du passé ancrées dans les habitudes d’un bien-être privilégié, forçant à prendre en compte l’existence de multiples voies ouvrant, au fur et à mesure que d’innombrables êtres disparaissent sans que les fenêtres de l’opportunisme ne les mentionnent, le paysage d’une variation continue, ce qu’est, dans l’inchangé, ce qui ne pourra jamais se stabiliser à cause des âges qui avancent, à cause des volontés qui s’influencent, à cause du rôle offert à l’individualité, la beauté d’un seul mis au profit du progrès de tous pour diffuser au public non pas ce que serait la dominance d’un certain nombre, mais le tableau forcément éphémère de l’humanité présente, vivante, agissante, consommant l’air pollué par le fiel de la peur, lassée de cette comédie du partage lorsqu’elle constate, jour après jour, distinction après distinction, qu’il n’y a plus que des moments consécutifs de plaisir solitaire.