Pensée d’un point, dans l’univers poétique, d’une pulsation silencieuse, comme une femme, ou plusieurs, ensemble, composées, dans l’ombre, en retrait, aidant à lire, à écrire, à chanter, à jouer, à dessiner, à parler, à marcher, dans une autre temporalité, quand il est si difficile de se relever, d’apprendre à recommencer, à partir de l’inconnu, du moindre signe perçu, l’enfance, tellement vive, tellement concentrée, le saisissement, immédiat, au point qu’un seul mot gouverne, avec ce besoin de le voir, comme un moteur, un centre d’émotions pures, une nécessité fondant l’histoire, des titres, répétés, des tentatives d’innombrables autres débuts, non plus pour masquer, mais pour encadrer, accompagner, un geste qui pourrait ne plus rien avoir à signifier que d’inscrire un état de l’être, opérant sur un territoire étendu, au cœur du sensible, pour que l’inavouable trouve une place que le trouble pourrait vouloir emplir en bâtissant une illusion du bonheur, alors qu’il suffit de le laisser paraître, l’inavouable, de le laisser apporter une douce impureté au déroulement de la phrase, comme un hasard, comme bercé par l’indolence d’un attachement, à toujours espérer que des liens se tissent, dans la vie, dans l’humain, là où l’utopie prend la forme d’un corps en repos admirant, au soleil, l’immensité du ciel, les bras en croix, les odeurs de pins, pensant à tout ce qui se diffuse dans l’air, invisible, à tous les mouvements qui permettent qu’il ne soit jamais statique, avec, au loin, les bribes de rires, de joies, les courses à travers des espaces sans barrière, à écouter ce qui s’écrit dans un tout proche avenir, annoncé par l’esprit, une hauteur, un point de vue, une sensation, une attirance, un choix, qui tous témoignent de l’intensité du désir.