Monday, April 24, 2017

Langage poétique tel qu’il s’est lui-même conçu

Langage poétique tel qu’il s’est lui-même conçu, avec nous, attentifs au moindre détail, pour n’en laisser aucun ne pas devenir thème du discours, à sa manière, comme il le désire, développé, varié, répété, sans risque de sembler monotone, parce que c’est sa nature qui s’écoute, son envie de n’être que le témoin de sa propre existence, son besoin de surgir pour alerter, prévenir ou alimenter, souligner, chercher à faire écho avec un autre détail, un autre thème, jugeant important d’être réactivé parce qu’il se sait source d’un tout, l’engrais qui fait la beauté de la plante, le point qu’il manquait pour rendre parfaite la courbe, pour rendre saisissable le sens, pour renforcer la structure, pour se joindre au manifeste, pour déclarer la paix, aider à ce qu’elle se fasse éternelle, comme nous protégeons l’écosystème, l’espèce en voie de disparition, les immenses diversités de la vie, partout, opérantes, à ne plus savoir ni à quelle date, ni en quel lieu, elles se sont senties suffisamment honorables pour réclamer, ne fut-ce que par un seul mot, un simple accord, une attention si particulière qu’elles sont devenues une à une les reines d’un peuple en dévotion d’être plus en mystère, en période de gestation, de repos, qu’en simple soumission, car les reines sont comme les fées, éphémères, rejoignant le peuple quand leur cause les a grandies, quand il est temps de laisser le pouvoir d’attraction, quand d’autres variétés ont exprimé, par la récurrence de leurs appels, une glissement sémantique, un besoin de métamorphoser un langage qui ne leur disait plus rien.