Dès lors, il y a création, une réception parfaite, de toutes parts, toutes les énergies se mobilisent en un point très précis, révélant quelques énigmes, de la substance concrète pour alimenter la réflexion, pour qu’à chaque rencontre, la relation s’améliore, dans sa continuité, la pertinence, des mots, conjointement liés, alors que des heures auraient dû s’écouler, prendre un parti, comme nous ouvrons un sac, pour remplir d’idées, laisser œuvrer le débat des émotions, car lorsque tout s’est arrêté, que plus rien ne vient polluer l’urgence ou le désir d’être en place dans un monde désigné d’office, seules les émotions témoignent, seuls les paradoxes animent, forment des marges, des sections, des manifestations, un flux qui, sans discours, deviendrait indigeste, acceptant qu’un rempart s’est dressé pour protéger ce qui a un droit en soi, imaginant dans un avenir suffisamment éloigné pour qu’il ne soit plus possible d’intervenir, que ce qui a été réalisé sera appréhendé comme il se doit, parce que la rupture temporelle favorise cette mise à distance nécessaire, que l’écriture, tournée vers elle-même, seul maître à bord, commande les irrégularités, suspend l’inscription devant l’hésitation, la terreur des hiers et des lendemains, preuve que les objets se déplacent, qu’ils disparaissent quand ils n’ont plus d’utilité, signifiant l’action permanente là où nous pensions l’empêchement, l’incapacité, pour que la dérive soit un outil d’expression conditionnant l’attention, focalisant le sujet à l’intérieur du corps pour qu’il saisisse son occasion, sa tension, son influence, le temps de défiler, écrit, sous nos yeux, comme passèrent jadis les misères, les mensonges, les nouveaux commerces de la pauvreté, intégrés pour se vivre expulsés, pensant à celles et ceux qui tenteraient l’aventure, les aidant à mieux s’y retrouver, d’abord, en les saluant, puis en les remerciant, lecteurs de l’âme, accueillis avec le mot « amour », pour imprégner nos terreaux, nos ciments, tous les sols que nous foulons, les territoires que nous partageons, dans l’espace réduit de notre perception, pour dire comme il est devenu essentiel d’amener notre projet à terme, là où, partout, il ne s’écrit plus, l’écrire, prendre la parole, diffuser, évoquer avec quelle force les enfances œuvrent, ensemble, à l’élaboration de l’inattendu, formulant une promesse, un vœu aux astres surpuissants, quand les personnages défilent à des vitesses prodigieuses, que la dimension qui se met en place n’a plus que faire des autres mondes et qu’il n’y a plus là qu’un événement nouveau, la série des fictions que nous exploiterions, non pas pour transmettre l’information d’un réel vers l’autre, d’un imaginaire à l’autre, mais pour exprimer l’inquiétude intérieure qui perçoit, sans pouvoir en désigner la source, les douleurs ponctuelles, passagères, les fatigues insurmontables, quand toutes les circulations ont été observées pour ne plus être bousculés, quand la vague expressive emporte tout au point de bouleverser le paysage, inscrivant les images dans l’imaginaire, en silence, l’écriture, construisant son domaine, le vaste horizon de tous les outils qui, à portée de main, attendent d’être saisis, parce qu’il y a aussi un au-delà de l’espéré, des milliards de données à étudier, pour qu’à l’instant où la pensée s’écrit, une seule soit portée à notre connaissance, une seule ait le droit de connaître l’éphémère expérience de l’existence, quand il ne sera plus question d’autrui, variée et développée, dans l’infinie continuité, comme un ultime challenge, celui de notre vie, qui en appellera d’autres encore plus audacieux, prenant le risque de l’imprévisible liberté, de l’effondrement de tous les anciens dogmes, d’une nécessaire et constante adaptation à la mobilité provoquée, sans se ranger du côté du raisonnable, à ne plus faire l’effort de sauver l’inutile déjà-dit, déjà-pensé, pour inventer le lieu de l’émotion, le lieu de toutes les instabilités possibles.