Peut-être faudra-t-il encore se le répéter, surtout un jour comme celui-ci, dans une période comme celle-là, dont il n’y aura trace qu’ainsi. C’était le devoir jusqu’à une certaine heure et maintenant, semblant traverser des champs de ruines, je ne fais plus qu’associer. Pour l’heure, il n’est plus temps de discuter. Ce sera un voyage dans la pensée, l’inédit de ma vie, qui commence, et toutes mes certitudes venant confirmer combien il a été juste que je m’organise ainsi. Ce sera la manière d’interroger à distance ce même risque que j’ai pris face au même mot pour me retrouver dans la même inquiétude de lendemains incertains. Le temps a suffisamment passé afin que je mette en place une plus grande autonomie de la raison. Vivre cela, je le sais, n’était pas formulé dans mes désirs conscients. Cela signifie qu’il y a bien une énergie qui jusqu’à quelques semaines seulement m’échappait mais avec laquelle je me sens capable de discourir. Puisque je n’aurai pas l’attendu, la correspondance souhaitée à travers laquelle je pourrais, sans me compromettre, élever la pensée que je juge seule en droit de résister. Ce n’est pas un hasard si durant tout ce parcours j’ai rencontré anges ou spectres, idéaux ou royaumes d’un autre ordre, si mes yeux se sont penchés sur l’indicible, si ma concentration s’est à ce point attardée là où il a été tenté de réduire l’imaginaire à la question basique du bien et du mal, à l’élaboration stérile d’aspects positifs se confrontant à des aspects négatifs. À la base, une sorte d’incroyance ou de matérialisme ténu m’avait forcé à garder un autre cap que je mesure mieux lorsqu’il s’agit de mettre en suspens de nombreuses considérations quotidiennes qui, pour une période indéterminée, n’ont plus de raison d’être comme plus de raison de vivre. Alors, c’est au présent qu’il faut penser, à ce qui se passe dans l’instant pour ce devenir en partie retenu par ma volonté. Ce sera l’objet d’une nouvelle recherche pour, comme à mon habitude, ne laisser qu’un mot agir jusqu’au jour suivant : amour.
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