Thursday, March 12, 2020

Chroniques de l'invisible - 067

Et chaque fois, je me le dis, que cela pourrait être aujourd’hui, alors que tout a glissé lentement vers une autre forme. L’évidence, désormais, telle qu’elle est. Être, faire, dire, autrement. Je vois que la case est différemment remplie et ce grand corps venu se poser contre le mien malhabile. Je n’ai pas résisté à cette attraction. Il a dû m’impressionner. Et puis. Cessons de mentir. Il me plaisait. Pour un instant seulement. Un instant suffisant. Si cela doit se répéter, ce sera pour le penser, pour le voir naître avec la lumière du jour, pour le sentir circuler dans le dos. Il n’est pas très utile de lutter contre cela. Allons-y. Remplaçons tout. À chaque fois, je me le dis. Seulement une fois. Peut-être aujourd’hui, mais je ne sais pas quoi. Une chose est sûre. Il suffit pour cela de voir toutes les normalités se croiser : je suis las des interprétations stupides, qu’on vienne dire n’importe quoi pour justifier n’importe quoi. On se rend tout de même mal compte de certaines de nos fonctions à l’œuvre. Il est vrai que dans ce cas (j’en suis le premier désolé), on perd l’occasion de se taire, et moi, constatant tous ces êtres contaminés, je perds des amis, des conversations possibles, car je n’accroche pas, je n’ai pas l’argument nécessaire à qui il faudrait dire : ouvre les yeux.

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