Tuesday, March 10, 2020

Chroniques de l'invisible - 065

Et par ce qui accélère aussi. Temps compressé. Il y a cela dans la mesure. Les quelques semaines qui vont suivre, alors que le seul qui sait, le privilégié (je pourrais l’appeler l’élu) m’apporte justement le remède miracle pour une introspection plus profonde, une étape, un pallier, me disant simplement : « c’est pour toi ». Je l’avais chargé de cela et il avait fallu plusieurs jours, non pour le réaliser mais pour le faire exister ici, dans le calendrier. Je dirai plus tard « à cette époque » ou « au mois de mars », voire, en 2020. Ce n’est pas précis au jour près, surtout s’agissant du passé car l’écriture sert aussi à divertir les troubles, à faire passer la pilule lorsque c’est trop intense ou qu’il y a eu encore des formes que je trouve agressives. Je ne pourrai sans doute jamais fonctionner autrement. Temps plié sur tous les événements de la vie, le réel bien sûr mais aussi, désormais, les personnages de la pensée qui ont pris corps dans le quotidien. De toute évidence, ce qui s’écrit très précisément maintenant n’est pas ce qui aurait dû être. J’avais tout prévu très différemment puis des points se coordonnent, le rôle aussi que je choisis de tenir, qu’il faut assumer, test permanent du réel, ça réclame, ça réclame. Je réponds à cela, pour l’amour. Ce qui me surprend assez peu, c’est que la demande formulée n’a rien à voir avec ce qui est en jeu. Je pense à : « Docteur des âmes, j’écrirai un livre ». Le voici résumé : l’impensable en tout premier plan. La vie entière qui revient par vagues, les erreurs, les regrets, d’abord, il faut le dire en premier, travailler la complicité d’un regard. Pendant ce temps-là, je stocke. Tout me convient. Jusqu’au bouleversement. Ainsi, le pacte que nous scellons dans l’antre, toujours en action, et l’instantané misérable en face, affiché.

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