Tous les scénarios s’inventent. Jusqu’à la surprise. « Oh ! Tu étais là, tu faisais ça, et je ne savais pas que », et cetera. Il faut nettoyer. Si cela arrive, je ne veux pas être pris sur le vif. On croit que tout doit tourner autour d’un élément essentiel mais l’élément essentiel a été déplacé. Là où il est, seules les personnes bien attentionnées à son égard le verront. Mais c’est plus qu’un regard. C’est une fonction. La fonction quelque peu agissante, lorsque la pensée revient et qu’il n’y a rien d’autre que ce qui a eu lieu, d’avoir été à ce point confronté à ce qu’est la réalisation, au bord de ce monde pleinement imaginé. C’est plus qu’au bord. C’est une coexistence et je me doute que de ce retour tremblera certainement un trouble méconnu. Je me dis qu’il faut continuer de détourner passés et présents si je veux réussir à maintenir ce cap, surtout que l’histoire qui se raconte à travers cela, si je la pense déjà écrite, mesure l’œuvre du temps. Ce sera toujours une composition. La voici : avant de trouver le moyen de communiquer, je dois me défaire de toute appréhension, faire tomber une à une de fausses convictions, travailler le goût, le plaisir et l’esthétique jusqu’au jour où, je ne sais pas comment (les éléments mis en relation sont trop nombreux), je me rends disponible pour une nouveauté que je choisis d’abord de ne pas juger, et c’est parce que je ne la juge pas que cette nouveauté m’apporte des myriades de solutions. Elles sont toutes merveilleuses, suspendues dans les airs, dessinées dans la pierre, mouvement de tout ce qui se mêle à la sensibilité à l’intérieur de l’être. C’est ainsi que s’égalisent mes propos, de même que se rencontrent les mots, tous égaux puisque je ne puis être autrement qu’une conséquence de ce qu’ils sont. Même là, espérer que je serais peut-être mieux bâti qu’un autre serait surestimer ma valeur ou l’objectif que je détermine malgré moi dans l’origine de tout autres fantasmes. Équilibrer, donc, et temporiser. Ce à travers quoi je forge une dimension. Le thème annoncé ne peut être délaissé au profit d’un autre. C’est un appel. Et c’est moi désormais qui leur donne l’ordre d’appliquer un savoir. Je me moque un peu des paradoxes que je provoque, car l’histoire dit cela aussi, qu’un jour j’ai pris l’option du contrôle non pas absolu mais résolu. Je l’entends à la vitesse avec laquelle certaines formules font chair avec l’esprit. Je n’ai jamais connu cet état avant. Je ne sais rien de ce que cela va générer. De la matière, assurément. Tout ne serait que matière. Avant de signifier. Les méandres à traverser, de l’incompréhension. Pour un nouveau rôle à tenir. Associer tous les possibles d’abord. Ce n’est pas rien de voir les visages vides d’expression ou les multitudes d’expressions lorsque vient l’origine d’un propos, dans l’équilibre, ce que j’ai toujours vu ou ce que j’ai toujours ressenti, là où ce qui gouverne précise comment il est bon d’habiter le palais avant tout autre option du dire, du faire et de la mise en lumière de cette quintessence dont plus rien ne m’éloigne. La force qui agit ne veut pas céder. Ce sera sans doute cela et rien d’autre pour de nombreuses heures.
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