Saturday, April 11, 2020

Claro

Je comprends, bien sûr, cette évidence – rechercher, ébaucher : ce sont là les deux temps de l'écriture. Ce que l'on ne connaît pas relève de la fiction. Ceux que l'on ne connaît pas aspirent à la fiction, ou du moins en réclament en sourdine les avantages.

Mais il ne suffit pas de se retourner pour voir ce qui est derrière soi, non, ce serait trop facile, et je suppose qu'un jour arrive où l'on doit apprendre à défroisser sa propre vie, à en lisser les plis, car c'est n'en doutons pas dans ses tracés confus qu'est inscrit, souvent illisible, non pas le faux mystère de soi, mais le souvenir perdu de tant de gestes, là que se sont agrégés les signes de l'impossible transmission.