Wednesday, April 15, 2020

Chroniques de l'invisible - 101

Le dire simplement. Le faire simplement. Dans l’idéal de la pensée, j’ai rêvé. Cela commence par la manière avec laquelle je suis accueilli. On pourrait dire « comme des prêtres ». En tout cas, la tenue est la même pour tous. Arrivé, dévêtu, rhabillé. La seule distinction est la couleur. La couleur de l’aube, blanche, orangée, bleue, violette. C’est la condition pour être admis à discourir, admis à partager cet espace, quand il n’y aura plus que lui et moi, le désiré et le désirant, tentant l’extase à nouveau à travers ce qu’il y a de plus beau dans cet état de l’être. Il s’agit donc de se confier. Cela m’arrive en ce moment. C’est cela qui arrive. C’est ce souvenir tenace. La première fois, si claire. Les autres comme chaque nuit, comme chaque fois. La machine emportée jusqu’à ne plus pouvoir s’arrêter. Je ne sais même pas si c’était bien ou mal, si nous aurions dû nous abstenir. Le souvenir est plaisant. Je m’interdisais de le convoquer mais je défie quiconque de pouvoir le juger à présent. Je peux vivre le trouble entièrement, des jours durant. Rien ni personne pour le réduire au silence. Toutes ces fois où je faisais bonne figure. Il faut sortir, il faut rencontrer. Comme il faut tenir. Personne, donc, ne le verra. J’aurai tout voilé. Et maintenant, le dévoilement. Je n’ai jamais rien lu à ce sujet. Ce que je cherche est à créer.

---