Tuesday, April 21, 2020

Chroniques de l'invisible - 107

Je change de présentation, change de personnage. C’est peut-être le dernier jour. Je n’en sais rien. Il y a eu des tourments. Je les écoute. Des contradictions. Je les écoute. Tout cela dit la fragilité de l’état de l’être. Un trouble puissant. Je n’attache de conclusions qu’au fait réel. Ce que je suppose n’a lieu que dans mon esprit. Ce sont des doutes peut-être. La manière avec laquelle je me prépare est radicalement différente. J’entre dans le vif du sujet et je viens le « subir ». C’est un bombardement. Je suis suffisamment armé pour le recevoir. Cela ne s’arrête pas. Ou cela ne s’arrêtera que parce qu’il y a la fin du jour. L’admirable secret désiré ne tient pas. L’objectif ne tient pas mais j’ai vu le mot « soigner ». Celui-ci s’est écrit dans la puissance d’un geste, comme « le fleuve est mort sous la belle étoile ». Je ne veux pas confondre les lieux d’écriture mais l’emprunte est trop forte pour ne pas prétendre au statut de l’œuvre. Il manquait peut-être cet élément de circulation. Je l’ai tenté à plusieurs endroits et ma capacité d’observation m’a permis cela, que cela existe au moment le plus juste. Dès lors, ce n’est plus la foi qui est en jeu. C’est une forme de certitude, ou plutôt une approche de cela car je sais qu’il n’y a qu’une seule certitude. « S’approcher de » pour traverser ce qu’est la pensée permanente de l’arrachement et de la disparition, quand il n’y a plus rien, plus personne, et que tout rate constamment, la spirale d’une violence auto-administrée, quand l’écriture tremblante n’a plus que des traits à jeter sur le papier. Oui, il faut beaucoup d’amour.

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