Il est vrai que cela peut être considéré comme un piège surtout si l’objectif non avoué est de maintenir la situation et de toujours être à la bonne place, celle du plaignant, victime d’une injustice. Assumer la responsabilité de son action devient alors l’impasse, quand un des nœuds n’est traité à aucun niveau. Fermeture de la porte à ce stade. C’est trop tôt ou trop difficile ou l’outil intellectuel n’est plus opérant. Il a été altéré par des situations répétitives, des combats détournés. Toute la colère s’oriente sur les mauvaises personnes. Le responsable, protégé par le système, continue d’agir même s’il est absent, voire encore plus fortement s’il est absent. Ainsi, continuer dans la pensée à alimenter la conversation nécessaire. Ce ne peut pas être anodin. Puisque la rencontre a eu lieu. C’est fait. Ce sont ces circonstances, dans cet interstice, qu’il faut prendre en compte, et uniquement celles-ci le temps qu’elles s’établissent dans la temporalité d’une situation en train d’être réglée. C’est elle qui aura un impact. Il n’y aura pas de signe discordant. Ce que je crains n’aura pas lieu. C’est ce que j’aurais désiré il y a seulement quelques jours, mais ça n’aura pas lieu. C’est l’aspect le plus fantastique de cette affaire, de cette histoire qui, au fil de la pensée, déroule des scénarios bourrés d’énigmes, des questions pièges à tous les étages. Piège parce qu’il y a toujours cette invraisemblable option d’une bifurcation dans le déroulé. Les tentations arrivent sans prévenir. Ma force de caractère est alors mise à l’épreuve. Par période. J’ai pensé aujourd’hui : ce n’est pas la bonne période. Je ne vais pas passer ma fin de lune à cela. Et je ne veux pas savoir ce qui se passerait si je cédais à ces tentations de l’esprit. Je sais que je suis opposé à cette manière de vivre et que je dois lutter pour des convictions qui elles s’inscrivent sans heurter quoi que ce soit. L’aventure que je désire est dans le corps du texte entièrement contenue. Je sais que cette étape est difficile à passer, comme toutes les étapes d’ailleurs. J’ai déjà écrit l’histoire de ce genre de rencontres qui ne mènent à rien d’autre qu’au gouffre renouvelé de la dépendance. Je ne rêve pas d’autonomie globale, j’aime l’interaction. J’aime le lien social. Je le réclame à la hauteur de mon désir et je dois, sans congédier personne, éviter toute forme de corruption de cet idéal, même si je ne le formule qu’à moi-même. Après, c’est l’objectif qui agit, le point que je veux atteindre, dans la tonalité abjecte du pouvoir actuel, « quoi qu’il en coût ». La première chose que je provoque concerne la continuité. Il faudra une suite. Je l’imagine ensuite dans les difficultés présentes, dans ce calendrier du réel qui ne correspond pas aux besoins de l’humanité. Car je suis dans la même situation. C’est peut-être la dernière fois. Il ne faudra rien rater.
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