Saturday, February 29, 2020

Chroniques de l'invisible - 055

Ce n’est pourtant pas compliqué à comprendre. J’étais malade depuis vingt ans ou cela a pris vingt ans pour guérir. Je n’ai qu’à prendre en compte les vagues émotionnelles qui passent.

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Friday, February 28, 2020

Chroniques de l'invisible - 054

Ce qui était vu hier comme un devenir n’est devenu à ce rythme que le plus récent passé où la mémoire trouve encore de nombreux détails. Ainsi, tout laissé comme tel n’aurait plus de signification. Voici le devenir et ce qui s’est passé. En même temps. On se demande qui trompe qui. C’est l’intrigue. Quelqu’un trompe quelqu’un pour protéger ou pour détourner. Ce qui est relativement similaire. La lecture devient ce retour nécessaire au présent. Assimiler tout ce qui a eu lieu, l’adapter également. De nouvelles questions se formulent. Je les vois défiler comme je vois défiler l’intensité du vivant, la manière que j’adopte pour traverser tout cela, sans heurt pour la pensée car je suis en train de réaliser ce qui fut rare jusqu’à il y a peu, qu’il est possible, oui, sur le long terme, de n’avoir qu’une zone de partage fort délimité, longtemps négocié, mais pour une longue partie, ce n’était ni de ma faute ni de mon fait. Il fallait tout de suite établir un rapport entre deux êtres alors qu’il suffit de se souvenir des périodes où je désirais être libre, n’avoir qu’à m’occuper de ce qui me semblait être le plus sensible. Ce serait à nouveau reconquérir les pages délaissées parce qu’il fallait s’interposer dans le monde socialiser. Le constat est terriblement sévère pour les paroles que je perçois ou les attitudes que j’aperçois, toutes en total décalage, se laissant berner par la nécessité d’être celle ou celui qui en saurait plus sur ce qui ne nous concerne absolument pas. De mon côté, je continue à laisser vibrer les hasards.

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Thursday, February 27, 2020

Chroniques de l'invisible - 053

Ainsi raconterons-nous toujours jusqu’à ce que cela ne nous atteigne plus, les permanentes tentatives offrant à l’égo tout loisir d’expression dès que le terrain est ouvert, oui, feu, tire, bombarde, fais-le tant qu’il te plaira de le faire, ce n’est pas moi à cet instant-là qui m’expulse du monde, c’est le contraire (et ce n’est pas inaction de ma part, je laisse le champ libre, pour l’expression, également celle-ci, qui ne pourra s’empêcher de s’y engouffrer, et elle le fait, à chaque fois). Dans ce domaine, tout m’appartient, y compris la colère des dominés. Je n’ai plus aucun problème avec ça. Exister comme ça ou par ça. C’est l’affaire de ce qui doit sombrer désormais. Tout était si clair, en deux parties, l’avant et l’après disparition d’une figure d’autorité, et la gorge serrée toute la nuit. Ce qui était adroitement masqué avant et qui est venu se positionner, oui, en travers de la gorge, et moi qui cours encore jusqu’à la pharmacie, « donnez-moi tout ce qui fait semblant de soigner », car la manifestation est physique, soit, mais la cause est morale. La facture est plus chère aussi. Je la supporte. Mieux qu’avant. Je compte bien sûr, mais je le supporte. Et puis, c’est mon secret. Je ne parle de cela à personne. Je pensais bien que cela ne s’était pas arrêté. Voir l’ampleur si proche de la splendeur me rend furieusement heureux. Ah, ce que j’ai souvent craint comme pouvant être des aspects négatifs. Course folle dans tous les domaines. Après la lune foudroyante, la lune conquérante. L’enquête se poursuit à l’intérieur de tous les paysages traversés. Du rêve qui témoigne du parcours d’une journée. Ce n’était pas peu d’avoir à interroger les traces dans toutes ces nouveautés, ce deuil invraisemblable alors que la lecture oblige à se demander où nous en sommes de tout cela et ce qui produit sans cesse ce besoin d’anxiété inhérent avec, en fond, le véritable sauvetage de ce que je juge essentiel, retour incessant à soi dans un tumulte qui n’a de raison d’être que notre attachement à ce qui pourrait être une manifestation du réel. Ainsi l’objectif parle, les armes déposées après le puissant éveil frappé de contradictions et de luttes qui sont autant d’errements, tel que je l’ai entendu aujourd’hui, « j’en saigne », et ce qui se « reconstitue » dans le corps, je connaîtrai bientôt tout cela par cœur, observant la lenteur du changement.

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Wednesday, February 26, 2020

Chroniques de l'invisible - 052

Croire que l’addiction serait protectrice. Plus que croire. L’avoir dans le sang. Vivant ainsi par procuration, jusqu’à ce que tout tombe et paraisse stupide. Inutile ou sans consistance. Quand se dégagera un profil, je pourrai dire. À ce stade, c’est le bombardement. Je réclame le domaine privilégié dans l’attente qu’un autre récit me parle. Je garde somme toute une même attention aux détails de cette mémoire volontairement trop sollicitée pour provoquer le détachement. Cet homme, cet être. Il n’en pouvait plus d’avoir été tant déçu. Ainsi, nous n’en étions que là, à toujours refaire les stratégies de domination. Extirper de partout la substance. Inlassable devoir. Je me place dans cette éventualité. Cela pourrait ne jamais changer, être à vie comme cela, l’éternel apprenant. Tout ne va pas si bien au sommet de l’état de l’être. On voit même apparaître des trahisons de l’esprit. C’est le même pour le moment qui s’en retourne. Il a dû y avoir une erreur quelque part. Reprenons. À stupide, peut-être. Ce qui gagne toujours à devenir sujet de société alors que cela n’évoque que les travers de quelques énigmatiques postulants masquant le fond où qu’ils soient et d’où qu’ils génèrent. Le pire, c’est que cela fait œuvre aussi et que ce n’est pas récent ni une nouveauté. Un vrai pouvoir qui s’est constitué pour garder les portes d’un palais où plus personne n’entre et d’où plus personne ne sort. Je sens poindre la revendication. Le « moi moi moi » éternel et constitutif de l’humanité vient ordonner et se plaindre. Je serais si heureux de connaître cela de mon vivant, qu’un autre projet naisse, qu’on fonctionne autrement, sans tous ces défauts de fabrication dont nous sommes dépendants et redevables. Jusqu’à se prosterner devant des statues, le symbole, l’inaltérable, alors oui, on prépare le piège, on reconnaît ses alliés, la bombe, tout saute. Ce n’était que du matériel. Il n’y a pas mort d’homme. Et maintenant, le truc tordu. Rien qui rentre dans les cases. On fait semblant. Et la singerie recommence pour des siècles. Je suis peut-être en train de mesurer combien il sera encore possible d’en faire. C’est si difficile de le trouver, ce moment où tout plaisir sera rendu. Ça peut venir au beau milieu de la nuit. Un rappel. Ça ne choisit pas. Et je veux le maintenir pensant encore réinventer ce qui est toujours là puisque c’est ainsi que cela travaille et existe, en continu. Je suis donc sur ce qui m’interpelle. Demain sera sublime pour concrétiser.

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Tuesday, February 25, 2020

Chroniques de l'invisible - 051

La santé du corps au service de l’esprit. S’en occuper n’est pas non plus renoncer. J’entends « au contraire ». Sauf qu’il s’est bien passé quelque chose. Ce n’est pas là-bas dans un pays étranger avec des étrangers. C’est ici avec le plus connu. Alors, je vais aider, aider encore. Chaque fois il sera plus facile de ne pas avoir à, de ne pas dépendre de, comme on fait tout de tout, une étiquette, ceci est mon corps, et on y passe tous, à la caisse, mais maintenant j’ai besoin de qualité et celle-ci se crée dans l’absolue nécessité, dès lors que c’est là, de toute chose et l’écoute de tout désir, y compris le silence, ne rien devoir à cette permanente sollicitation. Désormais que tout se travaille dans l’esprit et que je n’aurais besoin de tout cela que lorsqu’il s’agira d’atterrir, comme rendre visite à quelqu’un, on se prépare, on doit faire quelques concessions voire faire semblant, ce sera long, on ne peut pas partir au bout de cinq minutes, ou prévenir quelques secondes avant qu’on n’a plus envie de venir, domaine privé, on ne peut pas tout révéler, et puis ce qui est « vendu », tout vide, trop cher, tous les âges se soumettent, on attend, et ce qui fonctionne, c’est que la mise en scène déclenche ce qui n’aurait pas lieu autrement. Ce qu’on dit dans les vestiaires après s’être « battus », on ne le dit que là. Ou le trottoir. Ou la cuisine. Les conditions sont réunies. Cela donne le courage qui manquerait ailleurs. L’être fantastique apporte son aide. Il faudra continuer, de génération en génération. S’il y a des étapes ou des périodes, il n’y a pas d’arrêt. L’évidence s’interpose. Je la saisis. J’aurai cette volonté d’en améliorer ce que cela génère dans l’instant. Au fur et à mesure, je préciserai le contenu, plongeant dans les années à venir lorsque les phrases auront pris de la hauteur. J’aurais pu naître autrement mais c’est ce qui est arrivé. Mon image figée tant que rien ne décidera du contraire ou d’une différence. Dans ce tumulte d’origine, je veux y voir des formes de ce qu’a été d’entrer dans un domaine que je ne connaissais pas. Les facteurs étaient agissants sans que j’en mesure les conséquences.

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Monday, February 24, 2020

Chroniques de l'invisible - 050

On ne pouvait certainement pas mieux faire. Au cœur du récit, level 2, l’enfant au centre rit de tout ce chemin parcouru. Voici la sensation clairement déplacée. Je suis dans l’image protectrice, le sourire qui voyage, l’âme pouvant ne plus être que poésie. Mes lectures m’aident pour cela, mais qu’il faudra écrire pour le devenir, qu’il faudra écrire ! L’aventure complète réservée à l’esprit. C’est dire à quel point le domaine s’est construit. Tout ce qui a réellement changé commence aujourd’hui. Alors, c’est parti : jour 1. D’entrée de jeu, c’est la correspondance. Me voici à l’affût du moindre détail, y compris mon agacement devant ce que l’on aimerait montrer de soi à l’autre. Je ne le tolère plus. Confondre les âges, c’est fini. Je n’ai plus à justifier que j’ai changé de domaine concernant les petites soumissions. Tout est très clair. Arriver où « j’aurais dû » et ne plus y faire attention. Cela ressemble à du mépris, je le concède. Me concernant, tout se croise, tout se mobilise pour l’état de l’être, exclusivement. Je n’aurais qu’à me rassurer. Les faits sont là, et cela aussi, c’est rassurant. Tout ce qui va devenir contenu dans un premier mot, symbole, phrase. Que j’aie eu une forme d’impatience, je l’admets. Oui, je voulais le plus difficile tout de suite, problème banal de puîné. Ce qu’il y a de constitutif en moi et qui ne changera jamais, à part que de le savoir ou d’en prendre conscience, c’est développer un autre rapport à la connaissance, à mon niveau, progressant mieux grâce à cela. J’aime assez, aussi, cette étape-là. De mettre en place des niveaux de lecture permettant à l’autogestion-autoformation de non pas se substituer, mais continuer en quelque sorte son aventure singulière. Si la chose ne prend pas encore forme, elle se construit, se bâtit. Je l’ai vu, d’un même contenu à l’œuvre, le pas est franchi. C’est le présent. Travail couronné où la singularité, justement, se remarque et se montre. Le temps de se découvrir comme se dévoiler. Il y a bien transmission. Le savoir circule. C’est à l’intérieur de mon propre système. Il n’y a rien d’autre à prendre en compte. C’est un remplacement de mot. L’omniscience réapparaît. Je la préfère. C’est beau de se dire qu’un récit pourrait contenir le conflit intérieur. C’est sans doute le cas déjà mais s’il est conduit par une temporalité qui m’échappe ou que je ne gouverne pas, posant les questions concernant tous les domaines, puisque j’ai refusé de les assigner, je dois m’y atteler à travers les différentes significations que je trouve chaque jour. Et aujourd’hui, je dirais : les tentations, scellées par notre besoin de pouvoir, nos désirs de détruire, de subtiliser, de négocier pour que l’être agissant, poétique, soit à toujours bouleversé.

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Sunday, February 23, 2020

Chroniques de l'invisible - 049

Nouvelle lune transitant en poisson à 402 659 km. Je persiste à ne pas vouloir établir une échelle de valeur ou une signification à ce qui se présente. Mon systématique refus de certains sujets auxquels je n’apporte aucune importance me force à réaliser un autre système d’exploration. Je dois l’admettre entièrement. Ce n’est pas dans les livres. Tout prendre alors au pied de la lettre. C’est de là que quelque chose s’anime. Se dirige vers l’autre. Car jusqu’à présent, il n’est question que de mon propre aveuglement. Au bord de me retrouver en retard concernant la véritable action. Il y aurait toujours à reprendre comme hésitant. Partout se concrétise l’énergie que je rejette. Avec cette tentation permanente. Et pourtant, pour une fois seulement, je dois tout épuiser. Faire vivre, c’est entrer chaque fois dans le mystère. Sinon, il serait impossible d’affuter la sensibilité au point où elle pourrait enfin trouver la manière de dire au moment le plus juste. Voilà comment se moquer de tout en apprenant. C’est le même combat partout. Il n’y a pas de listes toutes faites. Cela parle au fur et à mesure. Et le reste s’imagine. Oui, c’est terrible d’être face à face et de se rendre compte que la peine qu’on voudrait envahissante n’a aucune accroche. Ce n’est pas pour rien que sur le retour on tenterait à nouveau d’expliquer ce qui s’est passé. Dans le langage d’aujourd’hui, ça n’a plus aucune tenue. Tourner les pages jusqu’à ce que ça parle. Il y aura des milliers d’heures, des milliers de fois, ce que personne ne fait jamais, construisant la singularité, car c’est surtout quand je manque d’explications que j’ose l’aventure folle. Je réhabilite. Heureux de le faire même si je me retrouve face à un paradoxe : je replonge dans les livres. Ce n’est pas pour avoir la réponse juste. C’est pour tenter l’aventure d’un autre, la vivre aussi corporellement. Mon université telle que l’ai imaginée en septembre 2018. J’irais vers les outils avec intensité mais sans obligation de résultat. Si de tout traverser prendra peut-être plus de temps, ce que j’emmagasine est immédiatement appliqué dans le réel, y compris les conversations. L’énigme se transpose à un autre degré de conscience, là où j’aime qu’elle soit et je ne le regrette pas. Attentif aux détails, j’élabore des stratégies de communication. Devant le pire, sans doute, je me relève. Il était temps de passer à la vitesse supérieure, pour l’esprit seulement. Le lien qui se fait est très émouvant et c’est cette émotion que je cherche toujours à inscrire dans la phrase, lorsqu’elle se mêle à ce que je lâche complètement de tout ce qui est vécu pour envisager dans l’imaginaire l’opération qui n’avait jusqu’à présent jamais eu lieu faute de me rendre disponible à cela pour mon propre plaisir. Retour, presque, au sujet initial, l’instant renouvelé de la révélation. Je l’ai comme appelé. Ce sera différent, encore, car la rencontre a lieu cette fois avec une communauté. Ce n’est pas une confrontation. On me désigne des voies que j’ai longuement étudiées, des domaines si variés que je ne m’ennuie jamais, fier de découvrir que j’ai suffisamment inventé pour explorer, oui, partir, voyager. C’est ce que tout cela m’offre, de ne jamais être au même endroit comme m’appropriant, souriant de voir que ce ne sera pas si facile et que certains protègent leur propre domaine (ce que j’admets rapidement). Ainsi, ce qui se voit et ce qui se doit s’éclaircissent. Réhabilitation totale. Je n’ai aucune crainte d’être merveilleusement accueilli.

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Saturday, February 22, 2020

Chroniques de l'invisible - 048

Je le confirme. Il y a (ou il y aura) des périodes. Des périodes où tout se mêle pour fonder une explication. Des périodes où se détache un sujet plus précis. J’étais d’accord pour ne rien ritualiser. Maintenant que j’aborde tout cela avec plus de simplicité, la cohérence se met en appel, même si mon travail consiste à évoquer le devenir. Il n’y a rien que j’avais préféré. Je laissais s’installer les petits détails, m’envahir de sensations. Le spectre harmonique venait d’initier son grand voile sur le fond désiré, l’alter ego au cœur, que je tenterais de ne jamais nommer autrement, car il est la question fondamentale, là où il s’est articulé. Il semble normal que cela inscrive dans la mémoire les formes annonciatrices, comme des forces agissantes. Je sais tant qu’il faut que tout cela voyage. Cette circulation est partout comme obstruée par la nécessité que nous aurions, socialement, qu’on nous dise en partie quoi faire devant les questions épouvantables parfois, tellement épouvantables qu’elles ne peuvent être formulées. L’écriture y répond malgré nous et toute notion de voyage ou de circulation est là pour provoquer la correspondance, la rencontre et la coïncidence qui ne traitent, ensemble, que ce qui nous occupe ou nous préoccupe. S’aider soi-même à signifier, ce n’est pas se forcer à une application stricte. Là encore, la mémoire de ce qui a été déposé, ce qui se présente à l’esprit. Enfin s’exprime le mystère où je porte mon attention, m’évitant d’être trop didactique avec moi-même. Le tout est d’entrer en communication avec l’élément premier, lui donner une valeur en tous points. Cela a directement à voir avec le désir.

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Friday, February 21, 2020

Chroniques de l'invisible - 047

Ce que je me suis offert n’a rien à voir avec le réel. Je suis à une autre source, au bord d’autres tentations. Ce ne sera pas difficile. La décision est déjà prise. Je ne dois pas m’occuper du calendrier des autres. J’aimerais que le temps d’observation, celui qui précède la phrase, me dise quelque chose. Il n’y a pourtant pas beaucoup d’éléments. J’ai beau dire, cela me plaît toujours lorsqu’il n’y a comme qu’un seul sujet et que je revois passer dans l’imaginaire celui qui s’était peut-être jusqu’ici juste mal exprimé. Il ne faut pas que j’aie peur lorsque tout s’arrête brutalement. Cela ne signifie pas une fausse piste. C’est uniquement parce c’est mon caractère, ma manière de faire. Il faut que cela disparaisse un temps. Je ne pensais pas qu’il serait si doux de reposer les mains sur ces trésors. C’est ce que la pensée a construit, posant les thèmes principaux qu’il faudrait développer. Comme j’aime désormais ces dates déposées. Il fallait que je m’y habitue, que je me fasse à l’idée qu’en effet, je n’aurais rien à prouver, juste à composer lentement dans le silence des mots. Tout revient alors et je me surprends d’avoir cru qu’il en serait autrement (ça, je le répète trop souvent). Cela s’invente en permanence, d’être au monde, et je me rends compte de l’épaisseur que cela prend, autour de moi, m’entourant. Dans cette matière, je me sens bien. Il ne me manque rien. Ce sera différent à chaque fois. Le moment où j’ose explorer, seulement, pour me distraire, ce qui ne viendra jamais s’inscrire. On pourrait ne jamais le croire. Il avait fait un drôle de choix fondé presque uniquement sur sa sensibilité. Et j’étais parti au milieu de la nuit. Drôle de type. Un mec sans problème. Rien à raconter. Il va bien. Attention : bulletin météo. Ce qui va se passer dans ma vie ces vingt-huit prochains jours. C’est le roman ésotérique. Une révolution. C’est pas si mal. Il faudra le prouver. C’est manifestement en lien avec le livre qui s’écrit. Je ne vois que cela aux quatre coins du monde. Ne me demandez pas. Ça lit. Surtout, ça lit. Tout le monde est mobilisé. Le même paysage. Focalisation. Tout cela est contenu, comme observé. Je suis très ému de ce que cela provoque. Je ne m’y attendais pas (encore !). À ce renversement. Au fait qu’un jour tout se réalise. D’aider à. Traverser. Les périodes difficiles, les impasses. De ce point de vue, je n’ai aucun calendrier. Pardon, mais juste, il fallait sortir un peu de chez soi, s’expulser du nombril. C’est souvent trop difficile et cette fois, je vais aller au bout. L’altruisme pur. Rien à gagner. Pour aider. J’essaie de trouver une limite mais je n’en trouve pas. Souviens-toi de revenir à ces pages le 20 mars. Autour du. Un peu avant. Un peu après. Peu importe. Ce qui compte, c’est comment tout se construit et donc le trajet. Objectif atteint, mais l’énergie retombe. Elle s’affaiblit. Et puis, on ne sait pas trop comment cela fonctionne, alors on interpelle, on interroge. On critique, même. Droite, gauche. Il faut mettre la virgule à cet endroit, point barre. Donc, si j’ai besoin d’un tout petit peu de mystère, il faudra que j’aille le chercher ailleurs que dans mon domaine professionnel. Qu’est-ce que ça m’amuse ! Le truc qui n’a pas d’issue. Vlan ! Et c’est la sanction. Le retour de l’autoritarisme. La claque. Rien à ajouter. Chapitre suivant. Et on s’éloigne de tous les bruits du monde. Cela ne changera pas le sujet. Cela ne changera pas l’objet du travail. Plus qu’à finir, à bâtir. La forteresse. Pour vivre en harmonie.

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Thursday, February 20, 2020

Chroniques de l'invisible - 046

Je reprends. Pour l’envergure. Cette fois-ci, je me laisse conduire. C’était donc l’attente que je devais créer pour vivre aussi l’exception. Encore un visage que je n’avais pas remarqué, et les brisures du temps, ce drôle de décalage. En quelque sorte, je ne sais plus. Quelque chose se confond avec le reste — je dirais : l’essentiel. Le souvenir que j’avais de certains événements n’avait plus rien à voir avec la réalité. C’est dire à quel point j’ai été détourné, au moment de la faire, bien sûr, mais aussi dans l’entretien de ce souvenir. Je suis sur un socle nébuleux tenu par l’illusion. D’où sans doute ce vertige. Il fallait réinventer pour ce bonheur quotidien, comme si la situation était tout autre. J’espérais ne rien perdre des éclats de joie, mais le temps était venu agir. Sinistre. D’un faible niveau. Je réétudierai ces plongées, comme des regrets. Tout aurait été tellement plus simple si j’avais suivi mes premières émotions. J’ai bien conscience que ce n’est plus depuis fort longtemps l’être de chair que je suis qui s’exprime mais celui qui ne se trouve que dans les mots. Et là encore, même après tout ce temps, je n’ai pas la mémoire dont j’ai besoin, je découvre des éléments, parfois même des couleurs, et ces phrases qui ne cessent de se répéter comme si je n’avais qu’une chose à dire. Ainsi, un sujet à chaque fois. Un début à chaque fois. Je ne sais même pas comment je me laisse surprendre par la situation, alors que je ne fais que cela. Je n’ai pas d’autre lieu d’écriture. C’est d’ici que cela se traduira dans d’autres de mes pensées. Je n’ai pas fait tout cela pour me retrouver à nouveau dépendant. Il y a des jours où seul l’élan compte. Je suis longuement revenu sur ce caractère addictif pour lequel j’ai toujours à veiller si je ne veux pas qu’il m’engouffre. C’est terrible d’être à ce point associé encore, des inséparables, non mais je rêve ! Changement d’ère. Je cours les cathédrales pour obtenir un signe et j’écoute ce qui se présente à moi de fantastique car c’est dans ce domaine que se trouve ma capacité expressive. L’imaginaire déborde. Devant moi, plusieurs portes. Ce sont des passages. Jamais je ne reviendrai à cet endroit. Je pourrais inscrire des détails concernant ces transformations. Les phrases restent d’une autre manière et puisque j’entends mieux certaines allusions, autant qu’elles soient partout. Ah ! La fameuse clairvoyance qui ne pourrait trouver aucun terrain à cause des séries d’inréglés permanents. Je n’entre pas dans ce jeu. Je le contredis, même. La même dynamique de la pensée. Toujours accélérer pour vite retourner où je me sens le mieux. C’est tout de même un exercice de détournement. Il y avait une fenêtre de quelques jours. Sorry. J’ai gagné.

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Wednesday, February 19, 2020

Chroniques de l'invisible - 045

Ainsi, attendre que cela revienne plutôt que d’y revenir chaque fois d’une manière systématique. Je n’ai aucun doute que cette méthode (que j’appelle première) aura l’effet cataclysmique d’un exorcisme. Je le sens aussi sur la légèreté de la peau. Et ce qui se raconte, cette sorte permanente du récit d’une autre fois, la fois manquée, où le niveau se serait comme défini seul, sans lendemain, tel que je l’ai dans le corps depuis le plus jeune âge, de pouvoir le réaliser uniquement dans le but de s’habiter, d’écrire le livre de l’en-soi que je n’ai jamais lu, ouvrant la première page, si merveilleuse, au cœur de l’œuvre. Ce n’était donc plus un trouble et je voyais partout plus clairement. Le paysage d’abord, comme un arrière-fond. Je n’allais plus rien chasser de l’esprit. Au contraire, accueillir. Comme tout cela viendrait, sans y vouloir progresser hâtivement. Cela signifiait que de nombreux éléments allaient être traités. Je ne les connaissais pas encore. J’avais mis en place cette disponibilité. Il est vrai qu’il y avait des différences auxquelles je ne voulais pas rester confronté tel que le mal-être d’un autre pouvait m’imposer. Mieux voir, tout d’un coup, cette disposition que j’aurais à prendre en compte, ne me laissant aucun choix. Sauf que l’expérience avait eu ceci d’efficace dans ma vie que j’avais vu comment la scène avait été préparée pour me faire croire, en quelque sorte, que le quotidien était devenu insupportable. Il n’y a plus personne qui a le pouvoir sur ces sortes de dérives, et je me dis : « Au fond (j’aime tellement cette ponctuation), ce serait partager l’inaudible ». Cette puissante résistance à laquelle j’ai répondu par la permanente introspection. C’est ainsi que je considère la forme que j’espère puissante dans ce qu’elle pourra m’apporter. Ce n’est pas une volontaire solitude car le monde dans lequel j’évolue est sensiblement peuplé. J’ai juste fait ce choix, lorsqu’il s’est présenté, de ne rien montrer de ce qui occupe en continu, et je suis convaincu qu’il fallait non jeter mais reléguer les formules obsessionnelles. Ce serait si facile que tout soit dévoilé. J’aurais sans doute sacrifié la part de ce que j’apprécie le plus, ce corps sublime venu jusqu’à moi. Grâce à tout ce que j’avais modifié, il a été parfait et je le sens encore dans l’air que je respire. Jusqu’à ce jour, je n’avais jamais réussi à parler du passé récent. Je ne voulais pas que les phrases ponctuées par des dates me racontent mes journées. L’objectif était tout autre, en dehors du texte, pour le réel. À l’instant où je pense, je mesure à quel point il avait été essentiel d’agir comme j’ai agi. S’il n’en reste que cette trace, ce sera peut-être le plus beau, d’avoir été celui qui domine ses pulsions pour ne jamais détruire, oui, pour plaire, mais pour cette magie permanente qu’est la vie. Tout se met en mouvement alors, même la sensibilité, dans une salle presque vide, il n’y a plus grand monde, de la fatigue sur les corps continuant de danser. Ce qui ne s’oubliera jamais grâce aux traces que je laisse, partout, sans compter. L’essentiel, c’était ce que je voulais être pour telle ou telle personne. C’est exactement ce qui est arrivé. Et ce que je n’ai pas pu vivre à ce moment-là, je le vis maintenant. C’est la même sensation, j’en suis convaincu. Célébration du vivant de l’être. Une place pour l’ivresse. Je m’attendais qu’à ce stade, les correspondances m’ordonnent de suivre une voie plus qu’une autre. Je respire l’espace libéré. Je pense aux périodes. Seule la mémoire dictera. Pour l’heure, c’est la nature qui envahit, le vent frais, le parfum des troncs. Comme j’apprécie à quel point je me suis détaché des pièges que le réel me tendait. Je pourrais refaire l’histoire et me voir prisonnier des angoisses d’autrui. Alors, c’est cela, l’enfant qui toute sa vie se sentira abandonné. Je n’y peux rien et je n’en veux à personne. C’est un fait de début de vie. Aucun lien avec personne. Les jours et les nuits livrés au marasme de la conscience. Devenu l’enfant-roi grâce à tout cela, l’exception, la rareté. Tout allait me sourire. C’était écrit. Le héros avançant à qui on allait dire son destin. Je ne saurai jamais ce que j’ai refusé de dire de cela, car tout est jeté. Je n’ai rien gardé. Maintenant, il est vrai que je peux en jouer. Ce sera toujours la même histoire. Le même début. Autant s’amuser avec. Sans hésiter. Tout cela a dû être terrible le jour où je suis entré dans ce processus. C’était la révélation en direct. Rien à dire. Ce qui s’applique absolument. Cela fait partie de ce qui fut vécu. Je revois le chassé-croisé, la même technique d’empoisonnement. Allons bon. Je savais qu’un jour tout cela finirait. Cela ne pouvait pas tenir. En dehors de l’icône. L’épouvantable tristesse de ce qui recommence chaque fois. C’est tout ce que je revois défiler, saturation du pire, celui que j’étais devenu, simplement, observant. J’y travaillais le goût subtil. Je vous laisse là où vous en êtes, de vos travers. Je n’ai qu’un désir : ouvrir ma propre voie pour m’y sentir prospérer.

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Tuesday, February 18, 2020

Chroniques de l'invisible - 044

Je viens de prendre conscience du fait qu’un manière remplace l’autre, une habitude que je n’osais pas déranger. Le moment est venu. Il était normal que cette émotion cherche une place d’expression. Avec — c’est cela que je devrais écrire, pas le reste — comment tout se prépare. Ce qui vient aujourd’hui n’était pas possible seulement hier. Hier, j’aurais imaginé tout autre chose, non, je n’aurais rien imaginé. Je me serais agité sur fond d’un privilège. Admirable inversion. « Ce n’est pas la conscience qui détermine la vie, c’est la vie qui détermine la conscience. » Et c’est ainsi que je pourrais tout mesurer, l’importance de chaque intention lorsque le fait simple est simplement considéré. J’ai adoré cela, le vivre de cette manière, me permettant de prendre en compte ce qui se passe de réel dans le corps à l’instant même où l’intégralité d’un domaine est offerte pour rien, pour juste inscrire un nouveau visage (je préfère : une nouvelle présence). C’est dans l’air que je respire. Ce que cela m’a permis, de reléguer, en quelque sorte, ce qui peu à peu était venu comme se sacraliser dans l’existence entière. Je n’en mesure pas moins l’impact sur le quotidien. Oui, c’est une empreinte du vivant dans un autre vivant. Je n’ai plus qu’à m’en satisfaire et c’est une bonne sensation.

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Monday, February 17, 2020

Chroniques de l'invisible - 043

Je concentre. Je teste, sans doute. Tout entendre en quelques minutes, mais cela n’écrit pas. Cela ne dit rien. Je m’attendais à ce que cela bouleverse même. Ce n’est pas ce qu’il se passe. L’autocritique s’éveille, sévère. Il n’y aura pas de solution facile. Je m’y refuse. Alors, je coupe dans ce qu’il y a de perfectible. J’ai besoin de le voir disparaître, ce brouillon, cet essai. De le noyer dans la masse. Qu’il ne puisse plus durer. Je suis arrivé jusqu’à la saturation. Le fil tendu résiste à des correspondances pour lesquelles je serais prêt à me sentir minable. Mais là aussi, ce n’est pas ce qui se passe. Je ne plonge plus dans les constats d’incapacité. C’est juste que le domaine auquel je me réfère est encore pollué, peut-être même occupé. Tout mettre sur le même plan serait une solution. Après, c’est moi qui ai souhaité qu’il en soit ainsi.

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Sunday, February 16, 2020

Chroniques de l'invisible - 042

Maintenant, je sais qu’à tout ce qui était terne seul l’imaginaire pouvait offrir quelque couleur que je n’avais pas tant que cela, pas en stock, tel que je le pense. C’est peut-être une mémoire de ce que serait l’écoute permanente de l’angoisse. Cela n’a pas toujours été aussi simple de s’en accommoder. Je n’avais pas compris que c’était une énergie créatrice. Je n’en avais pas peur. Je le vivais presque à côté, avec paradoxalement la peur que cela finisse. Je l’ai pourtant envisagé. Voilà un point très concret. Ce n’est pas sans angoisse, c’est avec elle au quotidien. J’avais ce choix devant moi. En finir et puis passer à autre chose. Mais je deviens exigeant pour ce format-là. Ce n’est pas possible de finir. Je veux chaque jour peiner à réaliser le défi de tout engager pour seulement quelques phrases. Cela n’a rien à voir avec une sorte de routine, car je l’ai senti se détacher aujourd’hui. C’était comme une peau morte qui tombait. Je n’ai pas de manière poétique de le dire, comme une transmutation. Ainsi allait-il falloir s’occuper d’une peau neuve. J’en étais là, en cette année-là, le souffle presque coupé d’entendre qu’il fallait pour cela un espace où la matière pouvait se travailler seule. Pour seulement une phrase. Tout retourner pour une phrase.

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Saturday, February 15, 2020

Chroniques de l'invisible - 041

Ainsi, j’opère, sans crainte, une sorte de rotation incluant différentes strates de ce qui a vécu. Je pensais qu’il faudrait toujours prévoir, peut-être, pour travailler et ne jamais oublier ce que c’est, écouter comme le corps textuel répond. Si tout à coup, il n’y avait plus qu’une heure, l’urgence de ne rater aucun détail, pour l’histoire. Pour quoi, quoi qu’il en soit, je ne me dissocie pas de l’image qui se forme dans l’esprit à chaque nouvelle réécriture, car c’était devenu comme une matière d’autosuggestion pour laquelle je n’avais aucune adversité.

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Friday, February 14, 2020

Chroniques de l'invisible - 040

Il n’était pourtant pas trop difficile de concevoir un monde où tout serait différent. Je voyais ce qui se préparait dans la pensée, avant de venir se déposer aujourd’hui. La terrible angoisse, me demandant si un jour je serais empêché de reproduire à l’infini ce que je suis devenu. Tout à coup apaisée, car je ne faisais qu’imaginer le devenir avec les marques de l’ancien temps, or ce temps ne sera plus jamais de retour. J’avais à laver le temps, comme élaguant la pensée de toutes ces ronces jetées presque sauvagement un jour de colère où je voulais enfin tout libérer. Ce qui me convient, c’est l’actuel, et comment dans tout cela, je m’éveille. Il n’y aura plus pendant longtemps de matins difficiles ou de soirs désolés puisque j’ai avec moi ces sortes de compagnons rêvés et je n’ai pas de scrupule à envisager que c’est à ce niveau la raison qui s’est comme offert un domaine où tout se coordonne avec passion. Heureux, aussi, de réentendre le merle de ma rue. La lune a vingt-et-un jours. C’est le même puissant désir. Proche d’apporter quelques conclusions. C’était donc cela. Mais désormais, ce qu’il faudra vivre ou déduire, qu’il soit nommé avant ou après va ressembler à tout ce qui va suivre face aux énigmes de plus en plus nombreuses, fascinantes, parce qu’il y aura en moi cette possibilité permanente du renversement, puisqu’il n’y a dans tout cela qu’un hasard apparent, lorsque la figure d’autorité se présente comme une force, un allié, et non ce que j’aurais à combattre. Il n’y a qu’à admirer les points d’accord, l’instant, encore, où tout se coordonne.

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Thursday, February 13, 2020

Chroniques de l'invisible - 039

Temps du connu. Ainsi tout brasse. Et comme un générique, tout fait bilan. L’écriture en traduit l’émotion toujours. Je ne peux pas faire semblant d’avoir provoqué un bouleversement. Il suffit d’un rapide regard sur ce que fut l’intime préparation, l’apport supplémentaire, comme un appel, mais pas un appel au secours, un appel au partage. Je laisse étrangement en suspens ces sortes d’appel, car je les identifierais maladroitement si je le faisais hâtivement. C’est un peu pour les raisons qui m’animent constamment, écoutant l’écriture se déplacer ou m’échapper lorsque je l’assigne à n’être qu’une répétition de principe. J’aimerais tant parfois être apte à la conduire. Je l’illustre de toutes les manières et au moment où l’événement pourrait se représenter, il dévoile un autre parcours, comme une disharmonie, une contradiction. Un point essentiel est encore trop immature pour aboutir. Dans ce cas, je sais qu’il faut revenir à ce que le quotidien construit, à ce « fur et à mesure » entrant lentement en matière. J’espère avoir toute ma vie la patience d’accepter que les étapes s’évaluent au nombre de fois recommencées, pour ce que c’est de travailler, de goûter à ce temps personnel où rien n’entre que la lumière d’un jour passant. Et donc, au « fur et à mesure » se développe le thème de l’image, démultipliée. Je ne vais pas décrire tout cela. Ce serait trop dire s’agissant de ce connu et de cet inconnu, d’instants presque volés pour ce qu’ils avaient d’admirablement émouvant. Ainsi, je suis en accueil d’autres significations, parce qu’il fallait disposer des formes en mouvement, ce que je suis, au fond, moi aussi, dans mon ciel poétique, composé. L’histoire se révèle très différemment. Je mesure à quel point tout fut si riche de rencontrer et comme cela témoigne, de fait, du devenir. Autoportrait permanent du réel. Je criais, je réclamais et j’avais décidé ce que je serais, en partie, celui qui rapporte continuellement de ses explorations pour être le témoin de ce grand rêve, l’idée que l’on se ferait d’un foyer propre, individualisé, que l’on n’imagine pas concevable à partir de nos critères contemporains. On n’aurait pas le droit de revendiquer. Cela n’a pas beaucoup d’importance aujourd’hui. En grande partie parce que c’est un jour de connexion. D’appropriation, je dirais. Un choix pour la durée, dissociant désormais ce qui aura mis tant de temps à aboutir, le conserver comme un trésor.

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Wednesday, February 12, 2020

Chroniques de l'invisible - 038

Je ne vais tout de même pas continuer de mentir à longueur de temps. Il faudra bien un jour que la chose se sache. Si c’est dissimuler qu’il se passe essentiellement, je ne suis pas sûr de tenir longtemps. Ce sera presque alternativement le même travail à fournir pour habiter cet espace laissé infertile par des séries de conclusions, comme si la théorie avait d’abord tenté l’aventure pour ne pas virer dans l’histoire fantastique. J’y résiste, non que je n’y crois pas, mais parce qu’il me semblerait étrange qu’apparaissent Anges et Dragons ailleurs que dans l’univers poétique. Cela tremble de vouloir, alors je me force de rester fidèle. Je me souviens comme je tentais de l’expliquer. Il n’y avait pas la matière nécessaire pour en établir un dialogue, à cause du format imposé. Du coup, je suis parti avant que le sujet n’arrive sur la table. C’était me dire que je ferais ce travail dirigeant ma conscience à l’aide d’autres mouvements de la pensée, sans devenir fou bien sûr, mais sans être cette forme matérialiste détestée qui ne s’occupe que de son propre domaine. Ainsi suis-je revenu avec un éventail plus déployé. Une autre image, même, pour la fiction. À qui j’accorde un statut très particulier, relevant de la nouveauté aussi, comme m’adressant. Les troubles qui précèdent ne sont pas sans signifier qu’il y a une juste intuition, aussi forte qu’une manière d’aimer, aimant à ma manière, je dirais, sans tabou. J’ai grâce à cela envie de concevoir. J’attends presque le moment où des éléments de la plus grande importance se connecteront. Cela arrive dans le réel. La vie y est paisible. Je m’attache à chaque signe. L’élément important que j’attends est une sorte de retour à l’esprit. Tout me semble trop terre à terre, à devoir reconstituer l’énigme. J’aimerais la découvrir. Je dois pour cela me concentrer et m’intéresser à ce qui devient, comme cela se présente d’abord, la fameuse image. De toute évidence, tout se lira comme une première phrase. L’éternelle construction. Ce qui est en cours. La question de la proportion dans ce domaine qui n’a pas de limites. Je m’active sur un sujet puis je laisse tomber préférant m’atteler aux sensations du réel, à ce qui m’environne, tel que seule ma sensibilité accorde à l’être qui veut vivre où qu’il soit. Partout s’envisage ce que je ferai de tout cela après. Ce n’est pas d’actualité. L’actualité, c’est de remettre à demain les tâches matérielles. Le spirituel veut plus de temps. Il réclame. Ainsi, je sais mieux ce que signifieraient certains changements d’allure dans l’établissement de la pensée. Un rôle que j’élabore avant qu’il advienne la possibilité de dire. C’est cela, la pensée, c’est l’avant-dire. L’être réel qui se présentera posera lui-même les questions. Je les connaîtrai bientôt toutes, car je comprends mieux où se situe le point fondamental, ce qui lie les souffrances les unes aux autres.

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Tuesday, February 11, 2020

Chroniques de l'invisible - 037

J’avais dit que je noterais toujours lorsqu’il reviendrait, l’enfant, l’enfant de la pensée, l’enfant du renversement, le tout-puissant avec son rire éclatant, qui fait se dégringoler des croyances nous permettant, en continu, de dire ce qui est normal et ce qui ne l’est pas. Voilà. Il fallait que cela arrive aujourd’hui. La question de la norme. Pauvre norme. Très certainement qu’elle existe, qu’elle se présente à nous sous une forme, et dès qu’on la perçoit, on la déforme, on la détourne, on veut l’avoir conçue, alors qu’il y a bien toutes sortes de lois, énergies, forces, courants, sur lesquels non seulement nous n’aurons jamais aucun moyen d’action, mais qui en plus nous englobe totalement. Il sera drôle, finalement, ce calendrier, à reconstituer, tout dispersé qu’il est à présent. Quand je reviendrai me demander combien de temps cela a pris d’entrer dans la matière, de la laisser ensuite conquérir d’autres espaces au risque de la croire abandonnée, mise de côté, ce qui pourtant s’est adapté à d’autres nécessités pour, finalement, ne faire qu’une seule et même chose. J’y verrai les ponctuations, les périodes où je ne compte plus, où je ne tente pas de mémoriser les mots comme on apprend une leçon. En attendant, j’ai envie de poursuivre avec une idée qui m’anime depuis plusieurs jours : ce qui est l’un n’est pas l’autre. Je pourrais développer : ce qui est vu révèle ce qui se cache ou ce qui est dit ce qui se tait. À ce stade, je ne saurais faire autrement. Revenir en arrière serait comme m’amputer. Alors, quelle que soit l’heure, je dois intervenir sur ce qui approche absolument. La fois, peut-être la seule fois, où je pourrai traduire ce qui se passe vraiment.

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Monday, February 10, 2020

Chroniques de l'invisible - 036

« Les ponts du commun », sur lesquels nous marchons tous, allant d’un territoire à l’autre, main dans la main. Et ce lien entre les générations, cette pensée de la descendance, la marque du temps, le passé, en quelque sorte, qui refait surface sous la forme d’un corps pour lequel je ne comprendrais pas l’attraction si je la laissais au domaine réservé du hasard. Ainsi, comme les astres et autres objets célestes, nous gravitons les uns autour des autres, éloignements, rapprochements, y compris la pensée participant bien naturellement à l’élaboration de ce complexe tangible. Il n’y a pas, personnellement, individuellement, le corps puis l’esprit ou le corps sans l’esprit. De même aucun corps social ne peut s’être constitué sans l’esprit collectif. C’est le cas dès que deux êtres se rencontrent déjà savamment constitués. Le choix d’un pas vers l’autre est composé à la fois d’une prédétermination, reflet de l’expérience et se réalise, me concernant, dans l’indétermination. Je ne saurais rien du devenir à part ce que j’y place pour chaque relation. Évoquer alors l’attraction plutôt que l’attirance, tel que je l’ai vécu récemment. Il y avait quelque chose de plus fort au sens plus important, une nécessité autant d’un dire que d’un laisser-faire, comme dans un escalier, ne rien se dire pour juste être ensemble. L’un sans l’autre à ce moment précis devenu impossible. Son attitude, son regard, tout me disait « Te voilà, je te cherchais ». C’était déjà l’après, une manière de vivre l’après, faire le point pour d’intimes convergences, les vérifier, en quelque sorte, cette sorte d’envergure attendre, commune, et cette drôle de manière d’en faire état. Où nous serions l’un pour l’autre dans chacun des détails de la vie, dans l’image (« vivre dans l’image ») et son élaboration totale dans les formes mystérieuses, connaissances d’un au-delà terrifiant où tout se met rapidement en mouvement. Rien n’autorise de figer. Mémoires immédiates et souvenirs déjà lointains se mêlent pour disposer au présent. Chaque jour comme un nouveau test. Ce qui m’amuse encore, c’est de voir à quel point il serait tout de suite nécessaire d’expliquer, dans un format où je ne pourrai pas mentir s’agissant des dates, à part quelques correspondances faites dans mon histoire individuelle. Et puis, il y a les faits, les retours. Les mots qui disent « ce qui ne s’effacera pas », les traces. Je refuse d’associer cela à l’amour, ce qui ne m’empêche pas de constater des présences plus fortes à certaines périodes, comme des focalisations. Je sais en quelque sorte ce qui se prépare, et ce retour est nécessaire pour qu’il n’ait pas d’empreinte dans l’œuvre où je ne désire plus de ces traces à part ce qu’elles auront généré de créatif. Nécessaire et permanente séparation. La même, le même effet. La création redevient centre du sujet. Pour cela, il fallait rencontrer. C’est fait. Époustouflante matière. Tableau de l’âme. La poésie n’est pas loin. C’est ce qu’on oublie souvent de dire, le dernier mot. Toutes ces fois répétées, interrompues. J’ai cru que je pourrais avoir une influence sur tout cela. C’est bien sûr le contraire. La poésie dévoile un autre type de présence, rassurante. Elle conduit aussi à des formes d’aboutissement de soi. C’est comme tout finit parfois, au fil des jours, et sans trop se demander pourquoi, constater que tout s’étiole de plus en plus tendrement.

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Sunday, February 9, 2020

Chroniques de l'invisible - 035

La pensée, cependant, n’est plus ce qui est dominé. Elle n’est plus le constat d’un effondrement. Elle ne serait peut-être même plus un lieu de négociation. Pleine lune en lion, et le vent déchaîné. Je rêvais qu’il pourrait exister un temps du présent. Qu’un seul pourrait lire et comprendre, un message adressé. Je me dois, par respect, de ne pas en bouleverser ce qui relève de l’ascendance et aussi du genre. Chacun son tempo. C’est aujourd’hui que je dois rouvrir quelques livres. De ceux que j’ai à ma disposition dans ma bibliothèque. Eux aussi, je pourrai les citer pour plus de commodité, mais je préfère qu’ils s’inscrivent dans les mots provoqués, les phrases propulsées. Les êtres liés désormais. Il fallait tout ce temps pour les voir différemment, non plus des miroirs, mais ce qui se détermine l’un avec l’autre. C’est une génération, presque une foule, une communauté. De ce lien qui s’est produit effectivement naissent d’autres rencontres. Tout cela conduit sans surprise à l’équilibre et je vois partout le palimpseste. C’est comme un support et je mesure à quel point mon intuition vient renforcer ma pensée. J’en évalue également la portée. À nouveau, tout danse. Les doutes et les certitudes, les établissements et les méconnaissances. L’innocence, en quelque sorte, se met au service de l’invention. Je ne me fais plus d’illusion. J’aime seulement cette présence que j’ajoute. Peut-être n’en sera-t-il plus jamais question. L’oubli, comme un deuil, devant se faire peu à peu. Cela n’empêche pas de s’amuser un peu avec les concepts, et comme j’en ai pris l’habitude, plutôt que de rester béat devant ce que je ne sais pas, à consulter les encyclopédies, je me laisse embarquer par la création intuitive. Toujours ce dogme qui se présente comme inévitable. Incroyable. Il ne cédera donc jamais. Je serai chaque fois celui qui lui dit non. Au fond, il me prévient : pas d’accès. C’est mal ma connaître. Je suis dans l’espace du tout pouvoir. « On m’a dit que » n’a plus d’effet et je suis là pour déjouer également. Le contrat, je l’ai lu, est celui de « l’individualisation ». Ce n’est pas le traitement d’une folie durable. J’intègre.

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Fragment de jours - 11

C’est vrai. J’ai comme besoin de rajouter encore un nouveau sas en amont pour faire exister cet étrange personnage qui est né de tout cela, presque pour ne pas abîmer les éléments qu’il contient réellement et qui me bouleversent tellement ils me sont devenus précieux. La même étrange sensation me traverse. C’est allé si loin en si peu de temps. Et aujourd’hui, rien ne presse. La conviction a besoin de cela pour encore se former comme on apprend toujours de soi. Il faudra lier ces plongées à une structure qui n’est pour le moment qu’en germe. La fin dit toujours où je conduis l’émotion, et je trouve toujours de quoi me reposer, de quoi reposer la fatigue due au travail. Ce que je trouve merveilleux, c’est que la notion que je me faisais de l’échéance, même ici, n’a pas de raison d’exister et que tout se fond réellement. Quelque chose a fini, mais une autre chose continue. Tout ne s’est pas coordonné de telle manière que j’aurais cru aisément à une force extérieure. Or, c’est l’énergie interne qui est à l’œuvre et celle-ci n’étant pas commandée, elle résiste au calendrier. Elle n’a que faire de ce qu’il faudrait faire pour réussir un coup médiatique. Elle s’était déjà manifestée à deux reprises. Un désir en moi avait tenté de la contraindre. Ce serait devenu l’épisode de l’oubli. Les tests grandeur nature ont cet effet dans la continuité. Cela ne veut pas dire qu’il ne faut pas déployer un effort singulier pour aboutir, par exemple. J’ai peut-être mieux visé les périodes où cet effort serait possible en prenant en compte ce qui semblait, avant tout, insurmontable, mais qui n’était en fait que l’expression d’un trop tôt dans la réalisation. « Les mystères sont des monstres patients ». La phrase arrive à point nommé. Je n’irai pas plus loin avant plusieurs semaines, et cela s’achèvera dans la douceur.

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Saturday, February 8, 2020

Chroniques de l'invisible - 034

La polyphonie fait son grand retour. Je fais fondre plusieurs sujets ensemble, comme une manière inédite de poser la question de l’alter ego. Inédite parce que s’incruste (au sens s’inscrit) une image au cœur de la lecture et de l’écriture. Je le conçois tout de suite comme un dialogue à distance grâce auquel l’imaginaire vient inventer une logique basée sur la confiance. Ce qui se transmet à l’autre, comme un démasquage. Je suis encore très confus s’agissant de quelques thèmes évoqués à cause sans doute d’un manque d’expérience. En avoir des éléments de discussion m’a en quelque sorte placé à un degré de convergence. Je ne traiterai pas des différences. D’un côté comme de l’autre, puisque l’on ne dit pas tout, ce qui pourrait se traduire par de subtils mensonges, il n’y a pas lieu d’interroger cela.

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Friday, February 7, 2020

Chroniques de l'invisible - 033

Et puis un jour, une parole se libère. Comme s’il fallait à nouveau un guide, mais le trouble s’installe. Je ne sais pas qui est le guide de l’autre. Quelque chose de si intime s’est déposé que cela ne pourra plus jamais être autrement. Une telle pureté. Tout envahit. C’est ainsi que je le désirais. Et je voyais qu’à ce tournant-là, les blessures bouleversantes semblaient béantes, une ouverture de l’âme. Rien ne fut forcé et je pense à ces nécessaires retours. Que ne voudrais-je les éviter. C’est inventé. Depuis le début. Il fallait juste se préparer. Pour une première fois. Je laisse sonner. Dans ce temps fracturé, j’appelle. Entrer ainsi sans terreur. On m’offrait de quoi observer, comme jouant moi-même l’œuvre musicale. Je pourrai rappeler commet tout s’est passé depuis cette rencontre. Merveilleuse harmonie.

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Thursday, February 6, 2020

Chroniques de l'invisible - 032

Lorsque le lien d’un jour à l’autre est opérant, l’image de soi n’est plus confuse. S’il s’oublie, nous n’y sommes plus pour personne et il faut recommencer. Le temps poétique n’a pas besoin de quelque urgence qu’on s’imposerait à cause de cette performance permanente, signe du vivant de l’être. C’est donc à nouveau la même allure, avec cela que cela est, entre lecture et écriture. La connexion a eu lieu. Je n’ai plus rien d’autre à faire. La sublimation aurait eu une autre matière. Dans le corps. Ce qui se reforme ou se replace. Sans hésitation, la question de la structure afin de merveilleusement décrire comme je repasse une seconde couche, à toute une vie. Grâce à ce genre d’étincelle que j’ai rarement connue. Cela n’a rien à voir avec la situation vécue, et pourtant, je suis comme emporté par un sentiment de victoire. Tout cela, tout à coup, propulse dans la joie intérieure et je me retrouve tout sourire. Cela aurait pu arriver à n’importe quel moment mais c’est aujourd’hui. Voici l’être maltraité coincé dans la fiction où je n’ai plus qu’à jouer avec les symboles, massacres consécutifs de tout ce qu’il y a d’obscur, angoisses comprises. Le sang coule sur l’ingratitude. Le vent se lève. Je veux tout voir d’un coup. Comme dans une fête foraine. Je suis l’amusé permanent, celui qui n’entend plus les cris de ralliement pour les causes personnelles désespérées. On court partout. On se mobilise. Il faudra répéter l’exercice des milliers de fois. Concours de bonheur. Ils se touchent. Ils ne font plus attention à rien de ce qui les entoure. C’est l’autoroute, à vive allure maintenant. Les coincés sur le bas-côté. J’en pleure de rire. L’énergie fondamentale vient très légèrement précéder des formes d’impacts de la pensée. La mémoire enregistre. Figures d’apaisement dépassées. Franchement, la lune en cancer, j’adore. Elle propulse dans le devenir. Je n’ai d’yeux que pour elle. Foudroyante.

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Wednesday, February 5, 2020

Chroniques de l'invisible - 031

La question d’origine, des racines. Du genre. Ce qui se conduit et ceux qui sont tressés. Il faut à présent que j’écrive les mots que je vois. Le regard qui se porte, intense, avec ce poids de l’âge, comme renversé. J’aimerais lui ôter toute dignité. Retour à la désinvolture. Je ne pourrai jamais éviter ces ponctuations de la pensée. Mon désir est en quelque sorte conçu à partir de cela. C’est cela que j’aime, ne plus savoir pourquoi je passe de l’une à l’autre. C’est pourtant simple, mais après plusieurs jours, je ne m’en souviens plus. Je crois que le sujet d’une contradiction ou d’une soudaine révélation quasi mystique n’a pas de raison de rester dans les phrases. Je n’ai qu’une dynamique à travailler. Voici du dos à dos. Les mêmes mots pour dire tout autre chose. Je garde l’idée fondamentale de trois niveaux de discours. Il n’y en a pas un supérieur à l’autre. Ils vivent autonomes et multiplient les convergences. La mémoire du texte doit en conserver les détails, aussi bien les éclairants que les alarmants. Dans ce monde sans danger doit s’opérer une connexion que je n’ai pas encore. Je sais juste ce qui se travaille pour le devenir. C’est une folie qui se prépare. Une autre forme de communication. D’être avec entièrement. Ce n’est pas fini. Je sens que ce n’est pas fini. Il n’y aura rien cette fois-ci sur la durée. C’est l’instant. Le monstre caché. Le corps informe se déplaçant. Cela ne concerne personne d’autre que moi. L’absolu. La fiction était commencée. Clé de l’imaginaire. Voilà peut-être le plus grand paradoxe, au cœur de ce que j’admire, la raison d’un autre établissement. Sa propre loi. Que rien ne pourra contredire. La seule question actuelle est comment rendre tout cela public. La présentation. Elle avait été d’une certaine manière effective le 22 février 2019. C’était un échec parce que je n’avais pas imposé mes conditions. J’étais déjà dans cette partie de ma vie où je n’allais plus confondre devoir et désir, mais cela m’avait coûté cher. Je n’avais pas couché. On ne me le pardonnait pas. Dont acte. J’avais cru qu’on pouvait s’intéresser or ce n’était pas le bon sujet. Je me fous royalement des conséquences. Le loisir est plus simple. Vainqueur. C’est un échange de bons procédés. Je relirai tout cela en me torturant l’esprit. Ce que je n’avais pas écouté à cette période ne se renouvellerait pas. À chaque fois je me satisfais de la richesse d’une application. Bien joué. Il fallait y penser. Avant les mots qui se diront. Je dis : pauvre con ! Concevoir que quelque chose me freinerait dans l’analyse. C’est raté. Tout me va. Tout me sied. Je ne vois que légèreté de l’amour. Une tromperie permanente. Ce qui s’accélère. De tout foutre en bordel. Que j’aime cette vie qui surprend tous les jours. Que j’aime de me savoir ainsi pleinement entouré.

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Tuesday, February 4, 2020

Chroniques de l'invisible - 030

Il est fort probable qu’il suffirait de le décider un jour pour que n’importe quel récit commence, d’un mystère observé, d’une union consacrée. Il n’y a pas de Royaume. Il n’y a pas de Palais. À moins qu’il suffise qu’en soi se vive l’infini du récit où Anges et Démons, masques et hologrammes, viendraient soutenir le discours. Les reconnaître par leur opacité. Saisir le sens d’une seule blessure, lorsque la marque d’un autre, de tant d’autres, passerait presque inaperçue dans le cumul du temps. C’est donc que je vais faire un tour du côté de l’Esprit. L’application stricte des domaines d’affection n’a plus d’économie en tant que tel. Il n’y a ici que l’établissement de niveaux fictionnels. De toute évidence, cela parle, conduit, mieux qu’un amour inespéré, mieux qu’une préparation de ce que je suis réellement, non au point d’aboutir mais sur le chemin singulier et, sans mesure, protecteur. Je pourrais m’arrêter là, me contenter de cet acquis, et pourtant, je poursuis, ce bagage et ce message, comme ce qui va arriver, témoins de l’absolu. Il y a toujours cette crainte face à la fragilité de tout cela car il est bien question d’émotion et de sensibilité, en lien très certainement avec le quotidien de la vie devenu opérant. Une transition, comme l’aube. Et au moment où je me demande qui cela concerne, et comment m’en soigner, il n’y a que moi, l’alter ego, l’ami proche, l’être aimé, le choix de la pensée consacrée, la douceur de ce qui s’offre, ce qui affleure. Et puis, sans prévenir, les marques du temps, les légers déplacements, la petite ride, dont je ne me lasse pas. Ce qui s’efface renforce aussi ce qui reste, entre mes mains, comme se révélant, une manière qu’il faudra prendre en compte grâce à ces mots qui m’atteignent. Des phrases entières me semblaient vouloir trop faire correspondre entièrement et pourtant, de ces pages découvertes, je m’étais inspiré. N’y voir qu’un détail pour l’instant et laisser le corps se transformer, s’en nourrir. C’est la lenteur de l’assimilation qui fait ses preuves, mais à chaque fois, à chaque nouvelle porte, c’est attendre à nouveau, une autre fois. Voici une clé pour la prochaine fois. À partir de cela et de cela seulement, nous construisons. Il est vrai que dans ce cas précis, je ne suis pas seul, ni à déterminer ni à signifier. La lenteur s’est imposée. Je l’ai compris au fur et à mesure alors que j’étais parti diamétralement à l’opposé, dans l’urgence, la boulimie. Que voulais-je savoir ? Si je n’avais pas raté un accès quelque part. S’il y avait des formes dont je serais dépendant. Si j’allais y arriver. C’était pour me distraire et je m’étais d’abord emporté plongeant à nouveau dans l’addiction.

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Monday, February 3, 2020

Chroniques de l'invisible - 029

Interpellation du temps. Au fond, jusqu’à la dernière minute, je retirais le repère chronologique qui m’avait aidé peut-être à composer ou plutôt, je retirais ce que je ne voulais pas prendre en compte, ce que je ne voulais pas qu’on prenne en compte, le début de l’étude. Une fois de plus, il serait tellement plus simple de nommer ce dont je parle. Refus intarissable d’une forme de parole lorsque justement seuls les figures parlent dans l’imaginaire. Forcément, je rattache à l’omniprésence, à l’absence, mais je n’accorde pas suffisamment de valeur à chaque élément. Cela change peut-être trop souvent. Deux n’ont pas varié depuis longtemps. Ce que j’appelle « l’aventure complète » et ce qui relie les jours entre eux. C’est là-dessus que quelque chose tient. Je m’acharne à vouloir relever. Je m’acharne surtout à vouloir révéler ce qui ne se dévoile justement pas.

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Sunday, February 2, 2020

Chroniques de l'invisible - 028

Ce qui m’amuse beaucoup, c’est que je suis presque dans la même situation qu’il y a presque un mois, face au désœuvrement, provoqué. Je suis dedans. Comme un dépouillement. « Les Déracinés » est fini, élagué, renforcé. Je suis content que ce soit aujourd’hui. Un jour comme celui-ci. Un jour où j’avais tout rangé, lavé, exprimé. J’écoutais des chants du XVIe siècle. Fatigue immense, démesurée. J’aimerais savoir si cela sera différent à présent, à partir de maintenant, autant le temps que je passe ici que les autres livres qui se préparent lorsque les pages nouvelles se tournent. Plonger dans d’autres durées. Un autre temps d’étude, un autre profil, une autre méthode encore, une méthode qui se découvrira en cours d’élaboration. Alors, je n’en sais rien. Pour le moment, je consomme.

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Saturday, February 1, 2020

Chroniques de l'invisible - 027

L’histoire ne dira pas comment tout cela s’est passé. J’ai eu besoin de revenir sur un lieu de tentation pour le formuler, parcourir ou traverser ce à quoi je ne voudrais pas souscrire comme de ne pas suivre justement l’autre voie pourtant fort riche et somme toute fort stable. Je n’ai pas d’autre conclusion à ce jour. Je dois inventer à partir du réel. Je le sais depuis toujours mais j’ai besoin d’une confirmation de temps en temps. Je n’aurais plus qu’à faire correspondre la sensualité du quotidien, dans l’air épais du désir, presque heure par heure. Je change de tableau d’inspiration pour un seul objectif, faire vibrer et trembler l’écriture que je pourrai situer et lier dans l’espace et le temps sans crainte de décevoir qui que ce soit dès lors que je n’ai qu’une pensée à la fois rénovatrice et conciliante. Imaginer et construire à partir de cela n’a rien de radicalement différent de ce qui se passait au début si ce n’est que sont tombées toute une série de fausses croyances que j’avais certainement attribuées à mon être par ajout inconstant de ce que l’on aimerait véhiculer dans la société, tout société (en tout cas dont j’ai connaissance), d’un meilleur en tout et d’un élu de fait. C’était bien l’échec de la pensée, pour cela qu’elle restait focalisée sur des problèmes presque entièrement matériels. Je n’en sais pas plus aujourd’hui et n’en saurai peut-être pas plus à moins que j’établisse moi-même des symbolisations qui m’appartiennent. Cela commence peut-être par des périodes plus longues. Encore une fois, je laisse l’écriture m’instruire, sans projection. La seule certitude, c’est que la « sacralisation » ne pourra passer que par une désacralisation. Le lieu sans règle. C’est ce jour qu’il commence. En préparation. Sans heurt. De tout ce que je sais désormais, j’appelle à concentrer l’attention sur le devenir. Il y aura comme tous les arts ce qui est appliqué à soi-même et ce qui sera offert à autrui. À ce stade, autrui s’absente. Il n’en est plus question. Je reviens à l’étude personnelle, à ce qui m’alimente, à ce que je vois prospérer. La récurrence n’a pas pour objectif de devenir meilleur. Elle installe simplement le savoir en soi. Ce n’est plus une aventure au sens fictionnel du terme. Appliquer à soi le non changement comporte des mérites qu’à ce stade je ne contrôle pas. Le désir emporte tout, et je sais que demain sera différent parce que je prends une série de décisions. Multiplier les expériences n’aura qu’une fonction : savoir. Je le mérite. Il y a tant de différences. Je m’apprête à faire ce grand saut, mais avant cela, je veux exacerber le désir, le lieu du désir. Ce sera une première fois demain. Un changement encore. J’adapte quelques préconisations mais je n’en fais qu’en partie parole d’évangile car je reste convaincu que l’écriture est le lieu, aussi, de l’émancipation, quels que soient les maîtres. Après tout, je n’ai dans ce premier temps aucun compte à rendre. Alors, autant tenter la nouvelle aventure. J’en rirai dans quelque temps, de retrouver ces phases qui auront ressemblé à toutes mes phases d’apprentissage. Je me laisse trois options possibles : le récit et la théorie, scindée en deux pour les correspondances. Ce que cela dit intimement, c’est que le reste sera réservé à la fiction, aux distractions de l’esprit mais à cette heure, de distractions, je n’en veux que pour les rêves.

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