Tuesday, February 11, 2020

Chroniques de l'invisible - 037

J’avais dit que je noterais toujours lorsqu’il reviendrait, l’enfant, l’enfant de la pensée, l’enfant du renversement, le tout-puissant avec son rire éclatant, qui fait se dégringoler des croyances nous permettant, en continu, de dire ce qui est normal et ce qui ne l’est pas. Voilà. Il fallait que cela arrive aujourd’hui. La question de la norme. Pauvre norme. Très certainement qu’elle existe, qu’elle se présente à nous sous une forme, et dès qu’on la perçoit, on la déforme, on la détourne, on veut l’avoir conçue, alors qu’il y a bien toutes sortes de lois, énergies, forces, courants, sur lesquels non seulement nous n’aurons jamais aucun moyen d’action, mais qui en plus nous englobe totalement. Il sera drôle, finalement, ce calendrier, à reconstituer, tout dispersé qu’il est à présent. Quand je reviendrai me demander combien de temps cela a pris d’entrer dans la matière, de la laisser ensuite conquérir d’autres espaces au risque de la croire abandonnée, mise de côté, ce qui pourtant s’est adapté à d’autres nécessités pour, finalement, ne faire qu’une seule et même chose. J’y verrai les ponctuations, les périodes où je ne compte plus, où je ne tente pas de mémoriser les mots comme on apprend une leçon. En attendant, j’ai envie de poursuivre avec une idée qui m’anime depuis plusieurs jours : ce qui est l’un n’est pas l’autre. Je pourrais développer : ce qui est vu révèle ce qui se cache ou ce qui est dit ce qui se tait. À ce stade, je ne saurais faire autrement. Revenir en arrière serait comme m’amputer. Alors, quelle que soit l’heure, je dois intervenir sur ce qui approche absolument. La fois, peut-être la seule fois, où je pourrai traduire ce qui se passe vraiment.

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