Sunday, February 23, 2020

Chroniques de l'invisible - 049

Nouvelle lune transitant en poisson à 402 659 km. Je persiste à ne pas vouloir établir une échelle de valeur ou une signification à ce qui se présente. Mon systématique refus de certains sujets auxquels je n’apporte aucune importance me force à réaliser un autre système d’exploration. Je dois l’admettre entièrement. Ce n’est pas dans les livres. Tout prendre alors au pied de la lettre. C’est de là que quelque chose s’anime. Se dirige vers l’autre. Car jusqu’à présent, il n’est question que de mon propre aveuglement. Au bord de me retrouver en retard concernant la véritable action. Il y aurait toujours à reprendre comme hésitant. Partout se concrétise l’énergie que je rejette. Avec cette tentation permanente. Et pourtant, pour une fois seulement, je dois tout épuiser. Faire vivre, c’est entrer chaque fois dans le mystère. Sinon, il serait impossible d’affuter la sensibilité au point où elle pourrait enfin trouver la manière de dire au moment le plus juste. Voilà comment se moquer de tout en apprenant. C’est le même combat partout. Il n’y a pas de listes toutes faites. Cela parle au fur et à mesure. Et le reste s’imagine. Oui, c’est terrible d’être face à face et de se rendre compte que la peine qu’on voudrait envahissante n’a aucune accroche. Ce n’est pas pour rien que sur le retour on tenterait à nouveau d’expliquer ce qui s’est passé. Dans le langage d’aujourd’hui, ça n’a plus aucune tenue. Tourner les pages jusqu’à ce que ça parle. Il y aura des milliers d’heures, des milliers de fois, ce que personne ne fait jamais, construisant la singularité, car c’est surtout quand je manque d’explications que j’ose l’aventure folle. Je réhabilite. Heureux de le faire même si je me retrouve face à un paradoxe : je replonge dans les livres. Ce n’est pas pour avoir la réponse juste. C’est pour tenter l’aventure d’un autre, la vivre aussi corporellement. Mon université telle que l’ai imaginée en septembre 2018. J’irais vers les outils avec intensité mais sans obligation de résultat. Si de tout traverser prendra peut-être plus de temps, ce que j’emmagasine est immédiatement appliqué dans le réel, y compris les conversations. L’énigme se transpose à un autre degré de conscience, là où j’aime qu’elle soit et je ne le regrette pas. Attentif aux détails, j’élabore des stratégies de communication. Devant le pire, sans doute, je me relève. Il était temps de passer à la vitesse supérieure, pour l’esprit seulement. Le lien qui se fait est très émouvant et c’est cette émotion que je cherche toujours à inscrire dans la phrase, lorsqu’elle se mêle à ce que je lâche complètement de tout ce qui est vécu pour envisager dans l’imaginaire l’opération qui n’avait jusqu’à présent jamais eu lieu faute de me rendre disponible à cela pour mon propre plaisir. Retour, presque, au sujet initial, l’instant renouvelé de la révélation. Je l’ai comme appelé. Ce sera différent, encore, car la rencontre a lieu cette fois avec une communauté. Ce n’est pas une confrontation. On me désigne des voies que j’ai longuement étudiées, des domaines si variés que je ne m’ennuie jamais, fier de découvrir que j’ai suffisamment inventé pour explorer, oui, partir, voyager. C’est ce que tout cela m’offre, de ne jamais être au même endroit comme m’appropriant, souriant de voir que ce ne sera pas si facile et que certains protègent leur propre domaine (ce que j’admets rapidement). Ainsi, ce qui se voit et ce qui se doit s’éclaircissent. Réhabilitation totale. Je n’ai aucune crainte d’être merveilleusement accueilli.

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