Thursday, February 13, 2020

Chroniques de l'invisible - 039

Temps du connu. Ainsi tout brasse. Et comme un générique, tout fait bilan. L’écriture en traduit l’émotion toujours. Je ne peux pas faire semblant d’avoir provoqué un bouleversement. Il suffit d’un rapide regard sur ce que fut l’intime préparation, l’apport supplémentaire, comme un appel, mais pas un appel au secours, un appel au partage. Je laisse étrangement en suspens ces sortes d’appel, car je les identifierais maladroitement si je le faisais hâtivement. C’est un peu pour les raisons qui m’animent constamment, écoutant l’écriture se déplacer ou m’échapper lorsque je l’assigne à n’être qu’une répétition de principe. J’aimerais tant parfois être apte à la conduire. Je l’illustre de toutes les manières et au moment où l’événement pourrait se représenter, il dévoile un autre parcours, comme une disharmonie, une contradiction. Un point essentiel est encore trop immature pour aboutir. Dans ce cas, je sais qu’il faut revenir à ce que le quotidien construit, à ce « fur et à mesure » entrant lentement en matière. J’espère avoir toute ma vie la patience d’accepter que les étapes s’évaluent au nombre de fois recommencées, pour ce que c’est de travailler, de goûter à ce temps personnel où rien n’entre que la lumière d’un jour passant. Et donc, au « fur et à mesure » se développe le thème de l’image, démultipliée. Je ne vais pas décrire tout cela. Ce serait trop dire s’agissant de ce connu et de cet inconnu, d’instants presque volés pour ce qu’ils avaient d’admirablement émouvant. Ainsi, je suis en accueil d’autres significations, parce qu’il fallait disposer des formes en mouvement, ce que je suis, au fond, moi aussi, dans mon ciel poétique, composé. L’histoire se révèle très différemment. Je mesure à quel point tout fut si riche de rencontrer et comme cela témoigne, de fait, du devenir. Autoportrait permanent du réel. Je criais, je réclamais et j’avais décidé ce que je serais, en partie, celui qui rapporte continuellement de ses explorations pour être le témoin de ce grand rêve, l’idée que l’on se ferait d’un foyer propre, individualisé, que l’on n’imagine pas concevable à partir de nos critères contemporains. On n’aurait pas le droit de revendiquer. Cela n’a pas beaucoup d’importance aujourd’hui. En grande partie parce que c’est un jour de connexion. D’appropriation, je dirais. Un choix pour la durée, dissociant désormais ce qui aura mis tant de temps à aboutir, le conserver comme un trésor.

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