Saturday, February 1, 2020

Chroniques de l'invisible - 027

L’histoire ne dira pas comment tout cela s’est passé. J’ai eu besoin de revenir sur un lieu de tentation pour le formuler, parcourir ou traverser ce à quoi je ne voudrais pas souscrire comme de ne pas suivre justement l’autre voie pourtant fort riche et somme toute fort stable. Je n’ai pas d’autre conclusion à ce jour. Je dois inventer à partir du réel. Je le sais depuis toujours mais j’ai besoin d’une confirmation de temps en temps. Je n’aurais plus qu’à faire correspondre la sensualité du quotidien, dans l’air épais du désir, presque heure par heure. Je change de tableau d’inspiration pour un seul objectif, faire vibrer et trembler l’écriture que je pourrai situer et lier dans l’espace et le temps sans crainte de décevoir qui que ce soit dès lors que je n’ai qu’une pensée à la fois rénovatrice et conciliante. Imaginer et construire à partir de cela n’a rien de radicalement différent de ce qui se passait au début si ce n’est que sont tombées toute une série de fausses croyances que j’avais certainement attribuées à mon être par ajout inconstant de ce que l’on aimerait véhiculer dans la société, tout société (en tout cas dont j’ai connaissance), d’un meilleur en tout et d’un élu de fait. C’était bien l’échec de la pensée, pour cela qu’elle restait focalisée sur des problèmes presque entièrement matériels. Je n’en sais pas plus aujourd’hui et n’en saurai peut-être pas plus à moins que j’établisse moi-même des symbolisations qui m’appartiennent. Cela commence peut-être par des périodes plus longues. Encore une fois, je laisse l’écriture m’instruire, sans projection. La seule certitude, c’est que la « sacralisation » ne pourra passer que par une désacralisation. Le lieu sans règle. C’est ce jour qu’il commence. En préparation. Sans heurt. De tout ce que je sais désormais, j’appelle à concentrer l’attention sur le devenir. Il y aura comme tous les arts ce qui est appliqué à soi-même et ce qui sera offert à autrui. À ce stade, autrui s’absente. Il n’en est plus question. Je reviens à l’étude personnelle, à ce qui m’alimente, à ce que je vois prospérer. La récurrence n’a pas pour objectif de devenir meilleur. Elle installe simplement le savoir en soi. Ce n’est plus une aventure au sens fictionnel du terme. Appliquer à soi le non changement comporte des mérites qu’à ce stade je ne contrôle pas. Le désir emporte tout, et je sais que demain sera différent parce que je prends une série de décisions. Multiplier les expériences n’aura qu’une fonction : savoir. Je le mérite. Il y a tant de différences. Je m’apprête à faire ce grand saut, mais avant cela, je veux exacerber le désir, le lieu du désir. Ce sera une première fois demain. Un changement encore. J’adapte quelques préconisations mais je n’en fais qu’en partie parole d’évangile car je reste convaincu que l’écriture est le lieu, aussi, de l’émancipation, quels que soient les maîtres. Après tout, je n’ai dans ce premier temps aucun compte à rendre. Alors, autant tenter la nouvelle aventure. J’en rirai dans quelque temps, de retrouver ces phases qui auront ressemblé à toutes mes phases d’apprentissage. Je me laisse trois options possibles : le récit et la théorie, scindée en deux pour les correspondances. Ce que cela dit intimement, c’est que le reste sera réservé à la fiction, aux distractions de l’esprit mais à cette heure, de distractions, je n’en veux que pour les rêves.

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