Sunday, February 9, 2020

Fragment de jours - 11

C’est vrai. J’ai comme besoin de rajouter encore un nouveau sas en amont pour faire exister cet étrange personnage qui est né de tout cela, presque pour ne pas abîmer les éléments qu’il contient réellement et qui me bouleversent tellement ils me sont devenus précieux. La même étrange sensation me traverse. C’est allé si loin en si peu de temps. Et aujourd’hui, rien ne presse. La conviction a besoin de cela pour encore se former comme on apprend toujours de soi. Il faudra lier ces plongées à une structure qui n’est pour le moment qu’en germe. La fin dit toujours où je conduis l’émotion, et je trouve toujours de quoi me reposer, de quoi reposer la fatigue due au travail. Ce que je trouve merveilleux, c’est que la notion que je me faisais de l’échéance, même ici, n’a pas de raison d’exister et que tout se fond réellement. Quelque chose a fini, mais une autre chose continue. Tout ne s’est pas coordonné de telle manière que j’aurais cru aisément à une force extérieure. Or, c’est l’énergie interne qui est à l’œuvre et celle-ci n’étant pas commandée, elle résiste au calendrier. Elle n’a que faire de ce qu’il faudrait faire pour réussir un coup médiatique. Elle s’était déjà manifestée à deux reprises. Un désir en moi avait tenté de la contraindre. Ce serait devenu l’épisode de l’oubli. Les tests grandeur nature ont cet effet dans la continuité. Cela ne veut pas dire qu’il ne faut pas déployer un effort singulier pour aboutir, par exemple. J’ai peut-être mieux visé les périodes où cet effort serait possible en prenant en compte ce qui semblait, avant tout, insurmontable, mais qui n’était en fait que l’expression d’un trop tôt dans la réalisation. « Les mystères sont des monstres patients ». La phrase arrive à point nommé. Je n’irai pas plus loin avant plusieurs semaines, et cela s’achèvera dans la douceur.

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