J’aime beaucoup parce que c’est d’une puissance sans nom, saisissante. En plein vol, on aura beau dire ce qu’on en veut, en faire un récit fantastique, on ne saura jamais vraiment, ou alors selon des termes que de toute façon nous n’utilisons pas encore. Celui-ci je renverse. Là je mélange. Je le fais parce que j’ai envie. C’est l’intuition d’hier qui agit parce que je l’ai laissée s’adresser directement à moi. Je n’ai pas voulu la figer dans la théorie. Nous avons été ensemble. Donc. Ce qui germe en nous n’a pas à s’opposer ni à devenir meilleur qu’un autre. Se rappeler cela comme une hygiène de vie. Il n’y aura rien d’autre que l’étape intérieure. Si j’en viens à me le dire, c’est que cette tentation est très présente. S’en souvenir, au fond, c’est se formuler à nouveau qu’il a été nécessaire de maîtriser l’angoisse. Plus rien n’était possible et parmi les options, je dois en accepter une qui ne me plaît pas, que ce sera un retour à des formes banales, à ce que je suis, sans plus, sans attribut supplémentaire, sans nouvelle société. L’échec vient me parler. Il se réactive. On ne m’avait pas dit jusqu’à quand tout cela durerait. J’avais cru « toute la vie ». Ce n’est pas ainsi que cela va s’orienter. Il me plaît tant de constater chaque jour comment les préoccupations tombent même si, je le sens, tout cela est encore lié à des inquiétudes. Nous avons besoin d’un responsable. Autant le trouver dans ce qui est singulier. S’accuser collectivement serait un exercice trop difficile. Ce sera mon argument. L’argument fort. Si nous avions discuté en amont, nous n’aurions pas pris ces décisions. Vous avez voulu que l’élite s’en charge. Que l’élite paie maintenant. C’est son heure. Moi, je n’ai fait que suivre les annonces, les directives, les ordres. Devoir de réserve. J’ai bien compris que le combat intérieur était ailleurs. Et puis, il n’y a jamais de hasard. J’avais été confronté à cet autoritarisme barbare. C’était la même personne, le même sang coulant dans les mêmes veines.
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