Monday, May 25, 2020

Chroniques de l'invisible - 141

Et cela vient en effet, un signe que je pourrais mal interpréter ou que je pourrais laisser passer, là où il s’agit d’être, sans doute, le plus délicat, car le renversement a eu lieu, je n’ai pas à en douter, c’est une autre mesure et ce qui vient jusqu’à moi parler, c’est bien la vie mue par les courants de la pensée. Dans le couloir, donc, là aussi, ce qui est venu à moi, un objectif à définir et une énergie à concentrer. Je suis hors cadre, hors domaine. Si c’est une période de transition, il faudra revenir sur ces lignes, en faire une transcription, là où le désir se retrouve. Je vois l’obligation à laquelle je me tiens absolument dans la durée. Évidemment que je reste attentif à ce que cela pourrait signifier de ne plus avoir qu’à construire une forme de dignité à travers l’élaboration d’un unique système. Quand il n’y a plus de contact avec ce qui ne peut que sembler et que l’univers est ce champ d’expériences ouvert à tout, car même si le système est unique, cela ne veut pas dire qu’il n’y a qu’une seule option. C’était, tout à coup, être réellement à la place de, n’avoir aucun scrupule à le faire, à le réaliser. La maison bâtie sur du sable s’effondrant de jour en jour. Jusqu’au plus proche, dans la parole, lorsque j’affirmais que la solution adoptée n’était pas la bonne. Autour de moi, plus rien, personne. Aucune convergence. C’était le roman continué et je marchais dans les rues triomphant. Mon bonheur devenu si simple que je n’avais rien à provoquer pour l’avoir à portée de main. Qu’un jour s’inverse, que le matin bascule vers le soir, jours ou nuits, peu importe, l’éveil permanent, l’écoute du corps, puis dans un ordre toujours renouvelé, apprendre, appliquer, faire, attendre, plonger, aimer. C’est un jour particulier. Le jour d’un départ. Je m’en vais. Adieu. J’étais déjà parti dans un autre livre. C’est un autre départ. Une voiture. Les forêts denses. Une cour. Un accueil. On me dit où tout là est. Je prends tous les parfums. On ne me dit rien d’autre. Je comprends tout. C’était répondre à comment faire pour que la fiction ne soit réservée qu’à un seul lieu. Il fallait s’en défaire, s’en éloigner. Le bleu sombre est partout. J’ai juste besoin d’une table, d’une chaise, d’un cahier et d’un crayon. Alors, si ce n’était pas possible avant, s’il fallait partir, c’est que cela a changé radicalement. Arriver. Pour longtemps. Se dire que ce sera ne pas partir maintenant. Rester. Quelle merveille. C’est parfaitement nous. Nous au cœur. Nous de plein fouet. Nous les aimants, dans l’intraduisible. Je ne veux rien expliquer. Intraduisible. C’est facile à comprendre. Il n’y a que dans ma langue que cela conserve son caractère polysémique. Je vise. Je vise. L’énergie comme une flèche. Je croyais qu’il fallait encore postuler mais en fait il faut juste surprendre. On n’attendait pas cela. Un mélange de tout et de rien. Il ne se passe rien. Il y a tout. C’est exactement comme cela que cela s’est passé. J’apprends à aimer ce qui se répète dans la fragilité. Je n’avais aucune stratégie pour changer d’état et pourtant je suis ailleurs. Le grand salon. Ce sera un atout. Je n’ai rien à poursuivre dans ce domaine. Alors, il y a peut-être un autre qui débarque. Non, il est là, il m’attendait. Nous n’évoquons rien du passé. Ce qui nous lie c’est maintenant. Nous sommes ensemble, au même niveau, au même point.

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