Monday, January 20, 2020

Chroniques de l'invisible - 015

Le fameux 20 janvier. Au fond, j’aime cette période. J’aime bien aussi cette situation. C’est le jour, donc, où j’aime tout, du début à la fin de la journée, et je me moque (encore !) des soi-disant menaces contenues dans les messages prophétisés. Puisque de toute façon, je suis parti pour une durée illimitée, autant en profiter pour m’offrir des journées de loisir et, pourquoi pas, de diversion. Je relève les récurrences désormais. Plutôt que de travailler sur ce qui revient toujours, je travaille ce qui ne vient jamais ou très peu. Grâce à cela, le domaine de la fiction devient plus amusant. Il m’aide à tracer, à mémoriser. Ce n’est pas rien de se trouver confronter à un corps qui n’ose pas encore alors que tout est en lui. Ce n’est pas le mien. C’est un autre corps. Un corps qui hésite ou plutôt un corps qui a peur qu’on lui dise que ce qu’il produit n’a aucun sens. Il se fait des montagnes de tout, remplit le calendrier pour ne pas avoir à penser, puis lorsqu’il a une matinée libérée, il est tout emprunté. Maladroit. Il n’avait pas le droit. Je n’hésite plus à l’évoquer. Suffirait encore de le nommer. Un grand amour éphémère. Il n’y a que cela qui compte aujourd’hui. Mes amours éphémères. Me retrouver dans le plaisir immédiat de faire, de garantir qu’un espace est réservé. On n’y négocie qu’avec moi. C’est la toute puissance à l’œuvre, sans conséquences sur autrui, ce qui me convient bien. Je n’ai pas besoin de me justifier. J’ai juste besoin d’essayer. Il faut tenter l’aventure. Cela ne coûte rien. Pas plus tard qu’hier, j’étais à me morfondre dans l’incompréhension. C’était pour donner du sens. A-t-on besoin d’un sens ? Évidemment que non. On dira soit qu’un jour ça s’est mis à tourner, soit que ça a toujours tourné (je préfère la deuxième option). Et puis un jour ça s’est mis à tourner dans l’autre sens. Nous sommes à un moment de cela. Voilà tout. On ne va pas tout révolutionner. Apporter un quelque chose qui ait son impact, ça m’intéresse. Non que je me trouve meilleur qu’un autre, mais que je considère que cela fait partie de nos compétences d’être en mesure de créer et de propulser, c’est-à-dire d’inventer une autre manière dans le but de mieux faire. On peut aussi rester devant la télé (je préfère la première option). Ce ne sont que des combinaisons. Cette fois-ci, il va y avoir une révélation. Le temps glisse. Oui. Je sens le temps glisser. Lecture croisée du temps. Quelle énigme merveilleuse ! Où l’on ne saisit plus, nous trouvons le repère. C’est toujours juste. Je pourrais sans doute identifier ces phases d’accord et de désaccord, ces liens qui se tissent, nous ne sommes jamais en un même lieu, d’un seul coup dans la maîtrise d’un domaine, un temps pour tout peut-être. Souffrir autant l’ultime que le sublime, le vivre effectivement, on se voudrait toujours voir naître ailleurs, mais nous sommes aussi quelque part. Ce qui progresse n’emporte pas tout ce que nous sommes. Cela danse malgré tout, reste connecté. C’est une période où rien ne transite. Ce ne sont pas les mêmes domaines d’action. Nous sommes plusieurs. C’est exceptionnel de s’en rendre compte, de se savoir agissant sur et dans plusieurs dimensions. Je prends tout cela avec beaucoup de précaution. La hâte disparaît totalement. Je suis d’accord. En accord. Cela s’impose. La figure fantastique, lieu de la poésie, du mystère, de l’imaginaire, porte un désir, travaille la liberté lorsqu’elle se détache des aspects. Cela a de l’importance, mais c’est moindre. Et au fond, c’est toujours la même activité, faire un état de l’être, puiser en son sein ce qu’il exprime pour être comme prouvé. Un chercheur n’a que cela à faire, chercher. Cela m’amuse désormais de faire des liens avec des dates du passé. Un 21 janvier 2014, j’achetais mon nom de domaine d’auteur. Six ans plus tard, je viens d’achever les corrections d’un troisième livre. Tout ce que cela constitue n’est que fierté. La lune était warning gibbons, 79 %, passant de vierge à lion, à 394 040 km de la Terre, et c’était son dix-neuvième jour. C’est quasiment la même situation que les 14 et 15 janvier, à cela près que la lune était 30 000 km plus proche de nos, c’est-à-dire plus influente.

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