Sunday, January 26, 2020

Chroniques de l'invisible - 021

C’est important pour moi de m’y atteler sans relâche, mais aussi sans savoir si ce que j’utilise aura les moyens d’y parvenir. Il est tout à fait possible non qu’il y ait eu mais qu’il y a, en ce moment, des tentatives d’imposer une vision du monde ou une manière de l’aborder comme voulant dire « un jour, on parlera de la vision d’un certain groupe s’estimant supérieur ». C’est toujours nier que ce groupe serait nécessaire que de rappeler la complexité impensable et la coexistence de tous, quel qu’on soit et d’où qu’on vienne. L’inégalité que j’évoquais n’a pas de rapport avec une hiérarchie désirable, surtout si l’objectif soi-disant supérieur n’est pas l’universalité. Tout comprendre ou saisir en un coup d’œil et le maintenir dans une forteresse est avouer la faiblesse de la sensibilité essentielle au moteur. Être détaché ne veut pas dire isolé. L’objectif est bien de donner, de diffuser, d’enseigner, de continuer à œuvrer pour intégrer à la pensée ce par quoi le présent s’exprime en permanence. Multitude de l’être et des savoirs. Multitude des pratiques également. Y a-t-il dans tout cela des pistes erronées ? Il y a dans toute interprétation symbolique la tentation d’exercer sur autrui un pouvoir considérable. Elle serait le défaut de cet exercice lié autant à l’application qu’à l’explication, car il est inconvenable qu’il en soit autrement : tout signifie et peut être sujet d’une interprétation. Ce que l’on veut bien y percevoir apparaît (comme par magie) ; ce que l’on veut taire disparaît (comme par magie). Cependant, les symboles ne s’occupent ni de nos besoins d’y croire ni de nos désirs de nier. Ils agissent. Entrer dans ce domaine, y compris le langage, y compris les mots et la structure des phrases, c’est toujours y être accueilli dès lors que nous avons conscience (prescience) que l’un n’est pas tout mais que l’un peut faire tout. L’individu, donc, au centre des préoccupations, surtout en matière de formation, pour l’unité de tous. Ce concept me convient assez bien, voire me détermine assez bien. D’un autre point de vue. De tant d’autres points de vue que je dois toujours admettre des phrases où plus rien ne fait sens. Ce n’est pas angoissant. C’est troublant. Ce qui devait apporter un éclairage vient contredire, et j’aime cela, car j’aime ce débat non permanent mais dont il est question dans la ponctualité. C’est un instant. C’est au moment le plus juste. Je ne fais que brasser.

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