C’est à partir d’un élément fantaisiste que l’on peut en quelque sorte désacraliser l’office, mais on ne le fait pas. Cela s’accompagne. Faudrait-il distraire l’esprit. L’aimer sans doute pour lui offrir quelques nourritures. De la lecture, des jeux, pour qu’il s’endorme en continuant de créer. Il produit alors de l’imaginaire. Je reviens au passé. Le passé récent. Nous partons tous avec le même bagage, bien fourni, bien orné. Je dis : « évidemment que ce qui se porte aux lèvres à son importance ». La recherche ou la définition d’une image supérieure à soi à partir d’une forte stabilité matérielle. Le tout trop tôt ou trop vite alors que la règle s’installe peu à peu. Des décisions n’ont pas été prises seulement au hasard de la vie, des rencontres ou des événements. Ce qui s’invente à partir de cela reste flou ou trouble. Une hiérarchie est en place à l’arrivée. Si nous partons égaux, nous n’arrivons pas dans le chaos, dans rien. Les aspirations intellectuelles ont leur place. Elles sont même au centre, objectif ou origine. Pour et à partir de. C’est un travail d’observation, de relevé, d’assimilation. Aucune conclusion hâtive. L’apprenti à l’œuvre ne pourra, à nouveau, ne résoudre qu’une énigme. L’esprit est disposé, apaisé, dynamique. Il appelle à la concentration. Concernant l’essence même, fluide par nature, ou en tout cas mouvante, comme un moteur incessant. Ce qui explique et s’explique protège. Une grande interrogation se pose sur le fond, ce qui englobe et croît. L’accomplissement est assuré. Ce qui disparaît se symbolise, annonce l’aboutissement, un lien fort avec l’autorité spirituelle, peut-être une forme de dédoublement tutélaire. L’individu isolé ne peut plus correspondre. Ce qui émane révèle deux niveaux ou deux étapes. Pour un enrichissement, il faut apprendre à recevoir. J’apprends à contredire les apparitions. Une sorte de « je ne suis pas d’accord » s’anime encore plus fortement. Une crise d’autorité en somme telle que celles qui m’ont offert mon autonomie. Ce qui se protège n’est qu’association et fluidité. Les sacrifices ne se nomment pas encore. Trop douloureux. Il faut un renversement. Le point de vue se radicalise, fait prendre de l’aplomb. On ne rigole pas avec la capacité humaine. Inutile de la confondre avec une action sur soi, ce qui n’empêche pas l’influence. Le devenir a plus d’importance. Rien ne retient. Ce qui se transforme est la relation sociale, sans conflit, dans l’errance joyeuse d’un choix définitif, ce qui compose et oriente les possibles. Les options sont nombreuses, déterminées. Ce que je vais devenir me plaît. Je me souviendrai de toutes ces étapes. Je les expliquerai voire les enseignerai. Il est question de devenir et non d’avenir. Le devenir vers l’exception. Il y a parfois plein à vivre et peu à comprendre intellectuellement. Le bonheur m’envahit de m’être fait piéger par l’énigme. On ne peut s’en détacher que par la fantaisie de la durée. Aller plus loin comme franchir le seuil. Violent débat. Voici le point de vue sur lequel je prends une décision. Il ne sera pas utile de le justifier. Le seul ordre qui tient est le début allant à la fin. Le contenant s’articule avec cette fluidité acquise. Je peux laisser agir ma colère contre ce qui impose. Le renversement a eu lieu. J’affirme mes préférences qui seront mon attention particulière. Cela ne se voit pas mais s’imagine avant tout. Je suis dans une période où j’accepte l’enseignement, les conseils. Il y aura une suite. Si je veux le savoir, je ne dois pas m’arrêter à la complaisance. Je dois m’attribuer un allié ou un maître spirituel. Je le pressens. Cela se compose. L’art de la contradiction. Modifier à chaque instant la focalisation. L’élément soyeux n’est pas forcément bienfaiteur. Il y a peut-être même une menace dans ce que je croyais protecteur. Je n’ai d’yeux que pour l’idéal. Un bonheur d’enfant que je retrouve après avoir cru que devenir adulte consistait à s’empêcher ce bonheur. L’essence du héros. À l’instant même où j’ai tenté de me moquer, une autorité me rappelle à l’ordre. Je tente de combiner mais le silence s’impose. Tout cela ne me veut que du bien. La manière avec laquelle je vais l’aborder doit me dire ce qui se place dans mon domaine, ou comment habiter cette Terre aux violences exubérées. Alors que tout est si calme la majeure partie du temps. L’image propulsée n’a pour objectif que d’inquiéter. Ce retour au livre est là pour traduire un désir d’accomplissement. Cela m’appelle au respect. La rencontre est alors immédiate. L’amitié profonde. Le bonheur de revoir. Dans la fluidité du temps, je parcours l’illustration imprimée dans ma mémoire sensorielle. L’unité est si belle que je me demande où j’en étais resté de mes velléités ésotériques, à trop vouloir, cumulant l’activité jusqu’à l’épuisement. Il est vrai que j’en étais venu à me piéger dans le calcul. Tout allait devenir stratégique. Au point de tout archiver pour l’histoire littéraire. Heureusement pour moi que je trouve les outils qui déchaînent et que ces outils contiennent suffisamment de bienveillance pour me conduire où il faut et m’orienter. Ce qui me contient. Voilà ce que l’on me raconte. J’ai été éveillé. Je dois l’ancrer dans mon histoire. L’enraciner. J’y passerai le temps qu’il faut. Il serait trop brutal que je trouve l’intégrale explication. Ce ne sont que des rappels. Des aide-mémoires. L’avis éclairé est là pour m’accompagner. Ce qui me repoussait devait être dû au fait que trop d’affect était engagé dans le « devoir de réaliser ». Je n’ai pourtant face à moi que des êtres de même nature. Maintenant que je sais que je peux compter sur cet apport, je continue. Je m’imagine dans le futur. Je construis l’image mentale du devenir. Je dois pour cela m’assurer que je ne prends pas à nouveau des chemins d’addiction ou de dépendance. L’image mentale nécessaire, au-delà de la correspondance, est la liaison. Les mots changent. Je peux avoir confiance et m’endormir paisiblement. Je sais que tout cela travaillera en moi, où cela se situe et ce qui veille.
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