Les pensées de l’éveil. Restées dans l’inconnu. Non heurtées. Je dirais plus vives et plus colorées. Je tente une aventure dite nocturne, ou un début de roman encore, du type : Je lui disais un jour, nous promenant en forêt, que je regardais toujours comment allaient les oiseaux. Les pensées de l’éveil. Entrées dans le quotidien. Plus inquiètes parfois. Je mets en doute. Peut-être la vitesse qui fatigue, l’énergie que cela demande. Ou peut-être suis-je juste devenu poète. On dira : il s’est levé un matin et il était poète. Au début du XXIe siècle, on ne savait rien. On avait beau dire que le progrès avait atteint tous les niveaux record, on ne savait rien. Et lorsque l’on tentait de le signifier, on nous répondait : Et où est la preuve de ce que vous avancez ? Dans un mot que j’ai trouvé l’autre jour, quintessence. Dans le regard d’un oiseau. Ainsi, comme je l’ai déjà écrit, l’option efficace par laquelle je peux continuer d’agir est la durée, tout ce qui mobilise dans un autre domaine que celui dans lequel la matérialité nous sommerait de croupir. Il ne s’agit pas de faire sans, mais de participer à l’élaboration d’une structure plus vaste, la seule preuve ne pouvant être que le vivant de l’être, l’ignorant. C’est toujours impressionnant de se trouver à un point d’étape, la fin d’un cycle et l’orée d’un nouveau. La première impression est un effondrement, une fatigue. Ainsi, rien n’aurait abouti, et rien n’aboutira si tout ne fait que tourner. Je n’ai pas encore ni la notion ni la connaissance technique de la durée d’un cycle, s’il y en a plusieurs s’alliant, se contredisant à différentes échelles, dans quelle mesure ils se complètent. Je ne fais, en quelque sorte, que relever ce qui change dans ma perception, comment des facteurs réels annoncent de possibles devenirs, la surprise d’un désir s’accomplissant, dans le calme d’une même place que j’occupe sans la dimension qui faisait que je m’y sentais exister, sans plus aucun besoin de négociation. Me voici donc, dans mon domaine, bien plus réceptif et « efficace », dans le sens où ne m’occupant plus que de l’entièreté de mon sujet, mon esprit accueille avec humanité toutes les émotions qui se dégagent de ce « corps en formation », corps astral d’une certaine manière même si cette appellation, je le sens, va s’affiner dans le temps. D’ailleurs, tentons tout de suite en remplaçant formation par floraison. Je pressentais une histoire d’arbre intérieur, mais la fleur est peut-être plus modeste. De fait, une lumière se fait. Ce n’est pas de l’ordre de la révélation mais plutôt de l’ordre de la compréhension. À ce stade, je ne suis pas surpris de mieux gérer quelques notions, mais de là à ce que cela témoigne, accompagne ou évoque à ce point l’équilibre me bouleverse. La fleur « blasonnée », protégée, est en symbiose. « Je pars à la recherche de ce qui me dépasse et qui est déjà en moi ». Retour au sujet principal.
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