Sunday, January 19, 2020

Chroniques de l'invisible - 014

Et je l’adapte. Le fil du temps. Je sais ce que j’en fais. Au fur et à mesure que cela se crée. Mes éléments s’unissent, se mobilisent, s’activent. Qu’aurais-je à attendre hors de moi si tout est en moi ? Quelle drôle de question. Et pourquoi pas tout pouvoir tant qu’on y est. Comme si la littérature n’agissait pas sur l’écriture. Le hors-de-soi est justement cet apport, admirable amalgame du vivant qui se manifeste en permanence et dont je suis principalement une conséquence. L’en-soi est son étude, son assimilation. Nous ne sommes rien d’autre qu’une partie du vivant, expressif bien sûr, et c’est de cette expression que naissent de nouvelles formes, parmi tant d’autres que les valeurs sont équivalentes. De quoi tout cela me parle, cela se constitue simplement. Ce ne sera peut-être rien d’autre qu’un apprentissage illimité. Je me moque un peu qu’il puisse y avoir d’autres fonctions en lien avec ce que j’utilise, d’autres fonctions qu’on pourrait supposer initialement prévues, entendons-les : « Mais vous ne l’utilisez pas comme initialement prévu ! ». Il y a des règles. Ah. Où sont les règles ? L’épouvante, je la vois. L’oppression. Je la vois. Les oppositions, les contradictions, l’absence de logique, je les vois. Rien ne marche, tout est emberlifiquoté. Pour démêler, il faudrait jeter, ou se dire : alors, il faut ne jamais s’arrêter. Dans le désordre des mots, des mots continus, l’histoire sans fin d’un bouleversement. Croire qu’il serait urgent que cela paraisse serait encore mourir dedans, celui qui ne peut faire face à l’immensité. Imaginons déjà que cela dure sur des années. C’était réalisé pour quelques séquences. Mais depuis si longtemps et pour dans longtemps, en amont d’une vie d’être et bien au-delà, sans transition, rupture, l’admettre, le minuscule dans l’univers, le minuscule dans le temps, le présent, mes certitudes ébranlées. Par quoi puis-je être déçu ? Peut-être demain.

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