Sunday, January 12, 2020

Chroniques de l'invisible - 007

Il y a naturellement plus d’éléments agissants en dehors de soi-même si nous avons un moyen individuel d’agir. Disparaître du jour au lendemain n’aura aucune conséquence sur rien. Pourtant, c’est ce que j’ai fait. L’événement climatique peut, lui, modifier, renverser, détruire. Je ne parle même pas de l’échelle astrale. Les forces et les énergies sont telles que leur interdépendance, leurs influences et, plus globalement l’action des unes sur l’action des autres, bref, tout mouvement de cet ordre nous mobilise, il est une immense vague qui nous emporte, les énergies nous traversent comme des éclairs. La pensée agissante, dans son domaine, élabore une stratégie nécessaire au rétablissement ou à la destruction de l’ordre établi. C’est comme une première mission. Il n’y en a pas d’autre lorsqu’il s’agit de l’action individuelle tant qu’une forme d’harmonie ne serait pas atteinte. Il n’est pas utile de s’inclure dans ce qui semble être le fruit d’égos surdimensionnés, même si ces établissements ont, à leur manière, apporté un sens à l’histoire jusqu’à devenir parfois la seule trace à partir de laquelle je peux penser l’évolution. En quelque sorte, cette capacité à pouvoir laisser trace est une victoire d’une action spirituelle sur une autre. A priori seulement, car de tout ce qui s’étudie, nombre d’éléments ont été détruit et, en dehors, en deçà, en même temps, d’autres traces d’autres actions spirituelles continuent aussi. Ces dernières n’ont pas d’attention sur le présent à part la forme qu’elles adoptent, sachant s’inscrire dans la durée, se sachant enracinées et évoluant dans un autre domaine tout aussi agissant que ce qui est visible aujourd’hui. C’est le rôle continu de l’écriture qui ne s’adresse, globalement, qu’à l’inconnu, à ce qui ne se rencontre pas absolument, acte d’enseignement universel n’ayant pas peur d’être dans le flux d’élément qui détournera l’ordre établi. Je ne vais pas m’établir hors de ce champ, hors de cette ère qui est essentielle à l’établissement du socle gouvernant ou participant au gouvernement global. Tout cela doit sembler et trahir, entrer dans l’ordre pour le renverser. Ainsi peut naître la révélation frappant l’esprit, un choc nécessaire pour se saisir d’une arme efficace. Sans ce bousculement, l’esprit se prélasse, il suit le courant dominant, se pervertit. Le choc conduit à remettre en question l’ensemble des certitudes intellectuelles, n’ayant d’autre domaine alors que l’errance, prenant le risque d’être celle ou celui qui se perdra ou sera sacrifié. Oui, se saisir d’une arme, pour combattre, la non-maîtrise inhérente étant justement sa force. Il y a tout, d’un coup. Les blessures du passé, les désirs du présent, les humeurs tentant de devenir des volontés. L’émotion est la première atteinte. L’aider doit contenir l’élément positif de la joie. La joie d’abord. Se réjouir que cela arrive. Prendre le temps de laisser ce mouvement agir, formant avec l’humilité la possibilité d’un autre, en soi ou en dehors de soi, un apport constant. Le « je » contient cela. Il n’est rien d’autre qu’une distraction, n’a d’autre fin que lui-même, en son lieu, progressant. Le laisser faire. Il est ce qui est le plus concret, ne se trompe pas. La force intérieure, agissant par rayonnement. Il place la possibilité, déjà, d’un bilan, après somme toute si peu de temps. J’apprends à jongler, à manipuler. À classer également, donner de l’importance. Le germe planté a pris. Je dois le nourrir avec les moyens d’un pauvre, avec, uniquement, ce dont j’ai directement besoin. Sur chaque « partie », je me libère d’un a priori et je ne suppose rien qui dévaloriserait le message qui m’est généreusement, justement, délivré. Je ne sais pas encore pourquoi, mais il me semble essentiel de ne pas répondre à l’injonction, à ce qu’un autre, même si je l’accepte existant, choisirait à ma place. L’autre peut guider si je prends en considération son œuvre, mais il ne devient pas maître pour autant. Le choix, en effet, la prise de décision, pour ma propre évolution. Je n’ai ni besoin d’être rassuré ni besoin qu’on me dise ce que je serai. En mon domaine, je n’ai qu’à me cultiver. À cultiver la force intérieure. Elle n’est pas qu’une volonté. La volonté ne suffit pas, ne me suffit pas. J’ai un lien avec ce qui s’enracine, la culture de l’esprit. Je pense au héros que j’ai fait naître dans la fiction. Au point d’aboutir, il sera face à l’énigme, peut-être même l’épreuve. Ce ne sera pas si facile. Il ne faut pas croire que tout se résout à coup de baguette magique. La remise en question de sa propre capacité et le temps sont les chemins. Ce n’est pas maintenant que cela concerne, et cela n’ira pas vite. Les attributs m’impressionnent encore. La puissance certainement, ou le pouvoir. Ce qui méprise ma condition en plaçant devant moi des sources d’incompréhension. Je reste en dehors, je me rejette, mais aussi parce qu’un temple est protégé et qu’il me rejette. Je dois donc me battre. C’est un conflit intérieur. Pour l’instant, je ne le « contrôle » pas, je n’ai pas le dessus. L’ardeur n’est pas suffisante, encore trop ficelée dans l’intellect. Ce qui fait lien, ce qui connecte, c’est ce qui se compose et ce qui s’écrit. Attendre encore ou poursuivre. De toute façon, ça n’attend plus. L’aventure concerne tant l’être social que tout se discute, se trame où que la vie nous ait placés. La mémoire fait son travail. À chaque ouverture il y sera question de ce qui fera sens une seule fois pour orienter l’émotion provoquée. Maintenant qu’elle est en mouvement, l’écriture n’a plus qu’à se laisser envahir par cette forme de grâce qu’on pourrait nommer, si je n’en sais pas plus encore, l’inspiration, ce qui précède toute expression de soi à travers soi. Le conciliabule, c’est l’œuvre entière, son objectif, sa finalité. J’en suis au commencement. L’œuvre brute. L’accès mobilise mon attention. Oui, il faut passer à l’étape suivante, construire pas à pas tel que je le ressens. Ce qui est là semble abouti. Plus qu’un dernier « échelon ». La nébuleuse va s’éclaircir. Je ressens ce puissant attrait à l’origine, comme tout s’est formé, comme nous supposons que c’est, au-delà, peut-être par analogie. De mieux en mieux par observation, puis par le calcul, la déduction. Cela me concentre sur la sur-dimension, la force qui nous suspend, là où nous sommes posés. Ce qui vient de se produire. Le trouble de la pensée. J’ai le soutien nécessaire, même si cela m’étouffe encore et m’impressionne. Il y a une extraordinaire vitesse. Je dis des mots, ou les pense, mais ne les écris pas. Je comprends juste ce qui me retient, me stabilise. Je comprends aussi ce qui compose. Tout n’est pas au même niveau. C’est un récit. Une présentation de personnages. Ils sont immortels. S’arrêter à ce qu’ils évoquent tout le temps ne mène pas à grand-chose. Les concevoir agissant, progressant selon l’émotion d’un moment forcément lié à l’énergie universelle, c’est accepter le pouvoir qu’ils auront d’une vie intérieure illimitée.

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