Tuesday, January 21, 2020

Chroniques de l'invisible - 016

Que c’est tentant de toujours faire correspondre, et épuisant. Il faut absolument que chaque seconde ait un sens. Sans relâche. Le relevé. Le calcul. Il y aussi un 20 janvier dans « Les déracinés ». C’est aujourd’hui que je le relis avant que le livre change de forme. « Me consacre à la beauté », disais-je en 2019. Un an après, je refuse de me joindre à quelque réunion pour finir de relire. Je ne l’aurais pas fait si j’avais cédé à la peur de manquer l’événement du siècle, le brainstorming de la médiocrité. Amusant que j’en sois à ce stade de la relecture, un sujet donc encore très actuel. Je me demandais pourquoi il se faisait si insistant. C’est le temps nécessaire pour accepter l’agression, admettre qu’elle a bien eu lieu et que je n’ai que des outils de douceur, de distraction, pour m’en soigner, d’une part, me protéger d’une répétition, d’autre part. Cette journée est exceptionnelle pour mesurer ce que j’appelle des « points d’essence », qui sont ce qui a permis d’abord que je baisse la garde, que je me laisse envahir et que je me fasse agresser. Alors, ce serait à un autre niveau où se règleraient des sortes de conflits. J’y suis prêt. Le tout est toujours de s’y reconnaître et de prendre en compte les signes adressés au vivant de l’être.

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