Monday, March 15, 2021

Chroniques de l'invisible - 435

Ça m’intéresse d’imaginer ce que cela serait aujourd’hui si j’avais une audience ou un lectorat à tenir en haleine. Ça manquerait de rebondissements. Et puis, dans l’univers dans lequel j’ai choisi d’œuvrer, ces manœuvres ne sont pas acceptées. Le choix, à la base, est qu’il y ait un rendez-vous quotidien. Je vois surtout à quel point une présence s’est installée. C’est cela qui compte le plus après tout. Ça n’aura pas d’autre forme et ça porte bien son nom. À l’époque où je l’avais choisi, j’œuvrais également et c’est un personnage syndiqué-journaliste qui portait ces discours. Depuis, il s’est passé tant d’années. C’est comme un village très ancien où il avait été institué des rôles. Souvent, j’appelle cette plaine désolée où souffle l’esprit, rappelant la notion de territoire et évoquant les ombres encore debout. C’est ma manière d’entrer en fiction. Toujours la nécessité d’une grande bâtisse. L’élément protecteur est donc une origine très forte, une volonté aussi qui s’impose de même que se sont imposées les disciplines que je me force de respecter. Je n’ai pas besoin de lutter. En douceur, cela glisse. J’apprécie la qualité de cette vie-là. Les seules contraintes sont celles que j’ai forgées au fil du temps. Je ne pense plus trop à l’idée que cela pourrait changer. La seule différence est qu’une anticipation a merveilleusement vu le jour. Ce qui a commencé en même temps que ce qui continue. Je me suis toujours dit qu’il y avait un ordre dans tout cela. Alors, évidemment, ce n’est pas moi qui vais contredire ce mouvement. Ce ne serait pas logique.

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