Il portait un pantalon un peu serré, très bas sur les hanches, une démarche nonchalante, toujours des mouvements de bras très expressifs, très vivants, un port de tête noble, des bijoux sur le torse, une chemise échancrée, détachée au niveau de la ceinture, des yeux clairs, une petite barbe peu fournie, fumant des cigarettes, une chevelure un peu volage où il passait ses doigts nerveusement pour redresser une mèche qui retombait aussitôt. Il riait de voir que Lucky Luke l’observait et qu’il feignait de ne pas le remarquer sans manquer de croiser son regard de temps en temps. Ils s’amusèrent à ce petit jeu quelques minutes puis il profita d’un mouvement de groupe pour rejoindre Lucky qui lui, restait de l’autre côté du bar, souriant. Banalités de premières paroles échangées. Se présenter. Se nommer. Moi, Jane. Toi, Tarzan. Proposer un dernier verre. L’accepter. On se disait déjà ce qui occupait nos vies, professionnellement. Dans le regard, une complicité heureuse et rassurante, de ne pas être complètement seul. La discussion s’emballa. Les bras se frôlèrent. Déjà, les jambes n’en pouvaient plus de rester coller les unes aux autres.