Reprendre le même format pour créer. Ce qui se dit dans ces moments-là, d’inutile. Parce que le monde s’ouvre. Sur une dimension presque ésotérique. Qu’on n’aurait pas imaginée seulement quelques heures plus tôt. À cause de l’absence. Se retrouver à vouloir être dans l’indéfinition du discours. Projet fou. D’un camaïeu de fictions. De la plus établie à la plus conceptuelle, du « je » au « nous », du réel au virtuel. Comme serait pensée l’émotion. Presque à son état le plus pur. Sans les pervers. Mais avec leurs perversions. Qui ne s’échappent pas. Qui sont inscrites dans le quotidien. En marchant. Soleil radieux illuminant le passé. D’un coup d’œil. Espérer. Mieux : croire. Qu’il serait un moyen de survie suffisant. Peut-être pour un an. Peut-être pour dix ans. Encore. Des durées impensables. En décalé. Par rapport à l’histoire réelle. Revenir non pour dire, parce que c’est acté, désormais, c’est dit, la parole s’est réanimée. L’année de l’explosion. Du grand cauchemar. Qu’il a fallu réaliser, avec des moyens brutalement fauchés. Il y a un an. Il y a dix ans. Le retour de toutes les formes du traumatisme. Comme une maladie incurable.