Parce qu’une main, une main devenue anonyme, caressante, une main appartenant à une partie du désir, une partie seulement, la même qui aurait activé un rêve, provoquant des images insensées, un corps qui jamais n’aurait dû être désiré, l’interdit, l’infidèle, comme une fulgurance, dos courbé, une bouche s’immisçant, pensant qu’il est désormais trop tard pour renoncer, à cause du respect, à cause du plaisir, tous les deux, réels, souhaitant qu’aucune donnée ne soit enregistrée, frontière de l’intime, définitivement franchie, don de soi pour l’impensable, dans le tumulte d’horizons à jamais noircis, ne voulant pas céder, se sentant piégé, à cause d’une seule seconde d’égarement, un instant de vie, regretté, quand il aurait fallu estimer que l’atmosphère était trop chargée du désir de l’autre, impossible à envisager une minute plus tôt, tout à coup, emporté, dans l’effondrement, comme un pacte signé, trop tard, trop loin, trop faible, le triptyque infernal de l’acte poétique, face à la désolation du discours, ne pouvant plus rien faire qu’aller au-delà de l’insensible, oui, oui, oui, pour combien de refus, avant, avant la soumission, avant que le corps s’allonge, avant que les vêtements se dégrafent, avant que la main tente tout, que la bouche transgresse, avant que le cauchemar commence.