Interroger encore la permanence de la douleur, après un long crépuscule admiré, quand la situation redevient commune, que l’émotion s’apaise, dans le goût d’un récit qui pourrait s’achever, une rencontre manquée, à cause d’un élément perturbateur, le masque inattendu de la morosité, d’une persuasion devenue insensible à tout ce qui pourrait, sans effort, composer, cherchant à ne plus se laisser envahir par la déception, parce qu’aucune attention n’arrive plus à se manifester, pour être, pour se mettre sur le chemin de ce qui serait comme un retour, reconstruire l’espace subtilisé où il faudrait envisager que ce qui s’est exprimé, peut-être sans mesurer l’impact que cela aurait eu sur l’inconnu, ne l’ait jamais été, élevant désormais un autre niveau fictionnel pour ne plus être atteint à l’instant où se conçoivent les univers espérés, quelle que soit l’heure, quelle que soit la nécessité d’être ailleurs, comme alité, suivre, de loin, le parcours, de la sensualité, heureux hasard, encore, le soin se présentant, faisant taire les tumultes de l’esprit, lourde inspiration d’apaisement, larmes admises, les blessures, écoutées, survolant l’autre monde, abandonné, où ne se jouait qu’un piètre enjeu de domination, un passé, peut-être, ou plutôt, un autre avenir, de ceux qui se seraient écrits, laissés à l’état d’inconception, à ceux qui attisent le besoin de se détruire, au-dessus, pour durer, pour s’offrir le champ libre de la création, d’un thème n’en finissant plus de réapparaître sous toutes ses variations, envoûtant, du fond des âges, inscrit en profondeur de l’âme, dans son eau, dans sa terre, l’objectif revenu intact de voir surgir ce qui autorise l’emploi de multiples ressources léguées pour influencer, former, développer l’être dans son propre corps.
Tuesday, March 28, 2017
Friday, March 24, 2017
À cause du criminel
À cause du criminel, entré par une porte de service, les armes au point, farouchement, tirant au hasard jusqu’à tuer, la pensée, arrêtée, le paysage, dévasté, l’œuvre entière, saccagée, la sanction, abolie, parce qu’il n’y a désormais plus personne à accuser, à part le monde rescapé, le survivant désolé, l’histoire qui continue malgré tout, lui toujours conquérant, n’ayant plus, en face, que l’image traumatisante d’un désespéré qui en entraîne un autre, puis un autre, puis un autre, un événement illustrant le conflit de deux puissances antagonistes, lui, n’ayant plus qu’un fait réel en mémoire, focalisé sur tout ce que ce fait a institué dans l’imagination, a imposé, pour de longues années, ce deuil impossible à formuler parce qu’il a obstrué, au cœur de l’intime, la voie du désir, dans le mal-être du corps, la permanence du cauchemar, lui, retiré dans la solitude de l’écriture, pour se sentir renaître, se voir, comme une métaphore, remplir un nouvel espace, poétique, où les beautés communiquent, les sens se complètent, le personnage, aimé, se réincarne.
Monday, March 20, 2017
Ce ne sont plus que des tentatives jetées au hasard des pulsions
Ce ne sont plus que des tentatives jetées au hasard des pulsions, un dialogue comme il pourrait être rêvé, le personnage, aimé, en vis-à-vis, semblant d’abord éviter, par un jeu de regards, de paraître trop rapidement passionné, puis plongé, sans même l’apercevoir, dans l’intarissable érotisme de la pensée, échangée, pratiquée, cette fois-ci, non rêvée, ne se souciant plus de l’entourage, délectant à chaque pause, chaque phrase, chaque mot, suspendu aux lèvres prononçant, à la langue humectant, au sourire éclatant de se sentir admiré, peu à peu, posant une main sur une joue, penchant la tête, serrant les épaules, soupirant d’attendre, formulant déjà une sorte de suite, que son tour soit enfin arrivé d’être celui qui parlera.
Tuesday, March 14, 2017
Il était une fois l’histoire de l’impossible saisissement de l’immédiateté
Il était une fois l’histoire de l’impossible saisissement de l’immédiateté, de l’impossible récit du jour, d’une langue morte d’avoir été écrite, cherchant à s’extraire du passé inéluctablement nostalgique, inventant, à défaut de pouvoir exister dans le présent, un avenir qui prendrait en compte la nécessaire lenteur de son inscription dans l’administration de ce qui est déjà là, mettant en confrontation les nuits opaques et embrumées, les temps d’attente où les penseurs ne font que manipuler les courbes fragiles d’un constat figé et les certitudes qu’un nouveau lever de soleil va venir envahir le sentiment d’une beauté constamment renouvelée, comme l’illusion d’une parfaite répétition, la nouvelle aube réveillant le nouveau personnage d’une nouvelle fiction avec, au cœur de la sensibilité, la solitude d’astres coordonnés, autant de désirs se rencontrant qu’il n’existe de possibilités individuelles, quand l’ennemi intérieur a provoqué, à trop vouloir asphyxier les moyens de circulation, l’expulsion du cri tribal d’un instinct de survie, n’ayant pas remarqué qu’il s’ôtait lui-même les conditions pour continuer, œuvrant pour la fin de tout, rendu surréaliste par l’inconscience, super-héros de l’imaginaire n’agissant dans les faits que grâce au pouvoir d’être convoqué par le besoin qu’ont les angoisses de vouloir elles aussi trouver un terrain d’expression dans la vie souvent envisagée comme un compte à rebours des années, des mois, des jours, des heures, des minutes et des secondes qu’il resterait à ne plus même supporter ce qui s’écrirait une fois le décompte achevé.
Friday, March 10, 2017
Aboutir serait alors conquérir
Aboutir serait alors conquérir, encore, la place subtilisée par ce qu’il est autorisé de croire. Les cohortes d’infidèles envahissent les forêts moyenâgeuses, les habitent avec ce qui leur est immédiatement disponible, se forment à la résistance, s’arment de la puissance du nombre, car le mouvement d’un récit renouvelé vient de s’y enraciner, une histoire qui dérange parce qu’elle vient de dire au monde, en langue vulgaire, que ci-gît la victime enterrée vivante et que là-trône le pervers narcissique, qu’il était une fois une communauté de spectres fantastiques surgissant des terres de l’oubli, hurlant à chaque coin de rue l’enfer qu’elle a subi à n’avoir qu’à se taire, brandissant la magie de l’anaphore et de la rime pour répéter l’action, agissant non plus pour punir, mais pour inscrire une manière de révolutionner le point de vue, comme regarder, trop tard, ce qu’il vient de se passer, comme lire la douleur exprimée, la souffrance des opprimés, pour s’y projeter, s’y sentir concerné, tous coupables d’être à ce point aveugles qu’on n’a pas encore trouvé le moyen de prévenir, qu’on ne possède pas encore le moyen de guérir, réparer, s’excuser, parce que les mots manquent, le sujet s’échappe, parce qu’on ne refera vivre la victime qu’en racontant la banalité d’un engrenage fatal, parce que vivre dans la culpabilité devient vite insupportable, alors, il n’y aurait qu’à descendre l’être soi-disant supérieur de son piédestal, l’être, en nous, soi-disant supérieur, le pervers qui nous hante parce qu’il a réussi à programmer notre désir, un pervers ancien, un pervers lointain, qui a institué le silence comme moyen de ravager nos âmes égarées dans l’immensité de l’impensable, la continuité du vivant sans les heurts d’un avant et d’un après datés pour n’être que des repères chronologiques d’un système que nous métamorphosons pourtant à l’échelle infinitésimale de nos actions quotidiennes, de nos existences éphémères, de nos désirs pulsés par l’instant, quand il faudrait ne pas les considérer, ne pas les écouter, se laisser subtiliser le pouvoir de décider alors que l’auteur n’a peut-être jamais eu autant de moyens de faire exister son œuvre.
Monday, March 6, 2017
Le remède, disponible, dans l’atmosphère
Le remède, disponible, dans l’atmosphère, quêtant dans sa solitude, sans contrainte, la vision de multiples chemins, perdu, ou plutôt, se perdant, une image accompagnant chaque pas, d’une force intérieure, l’enfance convoquée, créant sa propre autonomie, regardant en toute confiance, libérée des souffrances anciennes, plongeant dans la terre habitée, l’intimité, préférée, étonnantes rencontres, protégées, l’histoire qui se raconte, désormais, n’appartenant encore à personne, l’expression d’un trouble nécessaire pour remplir des vides, évoquée, effleurée, conversation, en musique, avec le naturel, cherchant à ne faire que durer, les pauses, jamais possibles, les répétitions redoutées, le risque d’une routine banale, d’un rendez-vous convenu pour ne voir que le spectacle de l’impuissance, abandon de soi devant la seule difficulté de vivre, ce qui s’écrit, n’étant plus que le récit d’un emprisonnement, des personnages, lointains, soulevant la culpabilité au rang de ce qui peut faire revenir celle ou celui qui a pourtant réussi à fuir un monde d’empêchements, quand tout semble avoir abouti, l’incompréhension s’installant par manque de curiosité, parce qu’il faut réintégrer l’outil absent, le choix, de faire ou de ne pas faire, de dire ou de ne pas dire, de construire, d’imaginer, d’aller vers cette pensée insensée qu’il existe un lieu où personne ne serait manipulé, un lieu d’improvisation guidée par la singulière intuition d’être avant tout au niveau le plus abouti de ce qu’il est possible de faire, quand bien même il y aurait d’autres formes s’approchant, d’autres expériences se ressemblant, des jumeaux, des réincarnations, des exploitations, lui, conquérant son espace, foulant les ronces interdisant un personnage souhaité, projeté dans l’épouvante de la nature se renfermant pour absorber le projet d’écriture, le faire taire, personnages farouchement opposés, s’animant pour maintenir l’ordre déjà établi, la hiérarchie du sens, petite armée perverse de polices bien formées, aveuglée par l’immense notoriété d’une soi-disant convenance, responsable d’avoir laissé s’égarer ce qu’on appelait autrefois des sorcières, inconsciente d’avoir laissé surgir, en les brûlant, en les expulsant, en les enterrant vivantes, des idées qui se sont au contraire dispersées dans la volonté à chaque fois renforcée d’inscrire à l’ordre du jour de la communauté spirituelle un code discordant parce qu’il demande, sans s’être justifié, qu’on soumette à ce qui n’est que l’inquisition réclamée par un besoin de soi-disant pureté une autre manière d’envisager les injustices du passé ancrées dans les habitudes d’un bien-être privilégié, forçant à prendre en compte l’existence de multiples voies ouvrant, au fur et à mesure que d’innombrables êtres disparaissent sans que les fenêtres de l’opportunisme ne les mentionnent, le paysage d’une variation continue, ce qu’est, dans l’inchangé, ce qui ne pourra jamais se stabiliser à cause des âges qui avancent, à cause des volontés qui s’influencent, à cause du rôle offert à l’individualité, la beauté d’un seul mis au profit du progrès de tous pour diffuser au public non pas ce que serait la dominance d’un certain nombre, mais le tableau forcément éphémère de l’humanité présente, vivante, agissante, consommant l’air pollué par le fiel de la peur, lassée de cette comédie du partage lorsqu’elle constate, jour après jour, distinction après distinction, qu’il n’y a plus que des moments consécutifs de plaisir solitaire.
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