Une maison m’accueille comme un refuge. J’y serais bien si je ne devais encore compter. La préoccupation ne concerne pas ce qui s’écrit. J’écoute la pluie. J’apprends à aimer ce lieu. Le calme, peut-être. Quand je retrouverai ces lignes. Tout s’apaise. Le temps d’accepter qu’il n’y aura rien d’autre. Que cette admirable beauté que je vois devant moi, le chœur d’une église, une chapelle au fond. Une attitude que je ne comprends pas malgré cet attrait, renouvelé, pour une émotion ancienne que j’ai délibérément abandonnée de rage, sans doute. Je ne le regrette pas. Ce n’est pas une erreur si l’essentiel est maintenu. J’éprouve ce besoin de m’y consacrer. Personne n’en saura jamais rien. Ce sera mon jardin secret, mieux que secret, non communiqué, où se travaille ce que je suis là où je suis, me retenant d’aboutir parce que je ne veux plus faire semblant. Dans cette nouvelle chambre, je m’établis. Il y a là ce qui sera toujours. Je n’aurai pas besoin de le défendre. Je n’aurai pas besoin de le revendiquer. Je n’avais pas imaginé cela. Je n’aurais jamais formulé un tel objectif, ces mots qui s’emprisonnent, pour le devenir, tel que je l’avais rêvé, c’était donc vrai, cela existait. La dimension de l’effroi, ce regard face à ce à quoi nous ne pourrions échapper, et pourtant, j’étais celui qui allait comme exorciser, entrant dans l’au-delà, où se trouve réellement le sentiment d’un danger, les frissons courant le long de ma jambe droite, torse en combat, je ne vois pas vraiment, je ressens, comme mon corps m’avait prévenu, que ce serait maintenant, qu’il faudrait tout mettre en œuvre pour résister encore, car j’étais désigné, pour lutter, à nouveau, ce serait moi, vu du ciel, errant dans les rues sombres, sur les mêmes terres, où perdurent les siècles, les images inscrites me sont transmises, je deviens la mémoire de cela qu’on croyait d’une autre histoire, celle qui continue toujours, celle de l’application de théories évaporées, ou plutôt détournées, quand les mots nous sont raptés, je ne les confonds pas, je les réintègre peu à peu, au cœur de l’aliénation, car c’est une folie de seulement penser que cela puisse être, mais je dois me soumettre, puisque c’est là, pas sous mes yeux, dans mes yeux, dans ma conception même de tout ce qu’il y a en dehors de moi, y compris moi.
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