Un corps est trop étroit pour tout contenir. J'ai beau rester sans bouger sur le fauteuil, quelque chose me secoue : mes propres battements de cœur. Ce n'est pas le cœur, c'est Je qui bat, je bats à petits coups réguliers, et je m'interroge : qu'arrive-t-on à glisser de si puissant dans un personnage fictif qu'il se mette à susciter en nous un désir de chair ? On manipule l'argile de l'absence depuis si longtemps qu'on en obtient les formes d'un homme s'agitant, changeant, plus vivant qu'un homme.