Celui qui s’est déjà tellement avancé que l’écriture résonne, comme supérieure, comme dimension qui échappe à ceux qui la reçoivent malgré eux, quand la pensée agit, travaille, construit, que le monde visible ne devient qu’une conséquence, qu’un mouvement s’articule en profondeur de la vie, ni céleste, ni souterraine, mais simplement autre que ce qui est directement perceptible, parce que les mots trouvés se sont plus justement adressés à celui qui s’est, aussi, avancé, au moment le plus juste, après avoir lui aussi traversé la première antichambre de l’intime où il s’est apaisé, laissant, en les livrant au silence, les égards infondés, les attentes démesurées, voyant la pureté de relations saines établir la source d’une nouvelle soif, se souvenant des heures partagées, des discours au passé, immédiatement ailleurs, autrement plus sensible et plus rayonnant, admirant la souplesse de l’esprit, comme en voyage avec des images éphémères, dans la douceur du réel, entier, écoutant la musique naître du corps, la désirant infiniment continue, prolongeant l’attention d’une sensibilité captivée, surprise qu’un sens soit dessaisi au profit d’un autre se formant, peu à peu, au fur et à mesure que la phrase se déroule, lue, entendue, aperçue, comme un visage resté sur un quai, comme un regard croisé, comme un double espéré, même tenue, même attitude, presque au même endroit au même instant, plongeant les mêmes égarements dans les mêmes égarements, se soutenant quelques secondes, se souriant timidement, la rencontre et la séparation comme une seule donnée, quand un deuil immédiat foudroie l’émotion, qu’un regret suit l’espoir de tellement près que l’impensable s’oublie sur le champs.