C'est un jeu. Dis-toi que c'est un jeu.
Ce qui importe : jouer.
Ce qu'il te FAUT éviter : ne pas jouer.
(exactement ce que tu es en train de faire, là, plaqué tout contre l'intérieur de ta peau, figé, tout au bord de toi-même, la peur au ventre et au-dehors)
comme ça que tu gagneras en
rapidité
dextérité
subtilité
comme ça que tu gagneras en points de vie
(ce qui n'est pas rien)
comme ça que tu gagneras en liberté
(à ce jeu comme dans la vie, on ne peut que gagner en, la liberté n'est jamais gagnée, et comme pour la souplesse : les exercices se doivent d'être parfaitement réguliers).
Parce que là est l'enjeu : exercer sa liberté
aller et venir
entrer et sortir
se déplacer et par ce déplacement : gagner du terrain de jeu.
Cesser d'être balloté, de subir tous les bouh ! de la terre dont on ne sait jamais d'où ils viennent ni quand
(tu n'as jusqu'à présent rien trouvé de mieux à faire que rester planqué là, dans l'attente anxieuse du prochain bouh !)
et qui, après avoir frappé avec force la peau contre laquelle tu te plaques, te projettent dans les régions inconnues du Grand Intérieur, à t'y perdre
autant s'y lancer de son propre chef
s'aventurer
ta mission : explorer et étendre le champ d'exploration.
Entre sur le terrain, vas-y. Passe la ligne.
Dis-toi que c'est un jeu.
Tu dis que tu as le vertige, tu dis que, vu du bord, le centre de toi-même est profond, qu'il n'en finit pas. Et tu as raison. Tu dis que tu as le vertige. Alors c'est simple. Ferme les yeux. Et lance-toi.