Le silence est toujours incomplet. Céder à ce que le corps réclame, en écriture, à ne pas savoir qu’en faire. Retour au désiré, où l’intention n’est pas claire, le projet, indéfini, grands espaces à mesurer, comme une ponctuation du sensible, s’ouvrant, désormais, parce que ce sera sans doute le plus difficile à admettre, ne rien projeter, ne rien attendre, une partie, seulement, à gérer, l’autre, à épuiser. Trouvé, ce style, émotionnel. Un style de l’absence permanente, du regard constant, s’imposant pour une réalité qui n’était plus envisagée, le plaisir d’être, seulement, face à quelques incompréhensions, tout ressentir, les troubles, la tranquillité, voir ce jardin fleurir, les risques pris, tant de personnes qui succombent. Les clivages apparaissent plus clairement. Il n’y aurait peut-être pas nécessité à le transmettre. Pouvoir de la justice, préféré, pour protéger l’intimité, parce qu’il n’y avait plus rien à dire, ou plutôt, pas d’autres manières de le dire. Silence des êtres se pensant supérieurs. Il aura suffi de compter, le nombre de jours. Le vertige. L’immobilisme. Ces thèmes qui polluent l’esprit. L’évidence. À devoir plonger dans le gouffre de la continuité, pour expulser. Vont disparaître les sentiments d’échec. Rétablir l’écoute intérieur. Cette agressivité-là ne gagnera pas. Cette immense pulsation. Cette profonde douleur. Qu’il s’agirait de dicter. Comme on pense. Lorsque la vérité a été entendue. Nous en sommes partis. C’est à lui que j’aimerais écrire. Pour lui dire qu’il pourrait en faire autant. Les coïncidences sont si nombreuses. Ce lien si précieux. Qui dirait l’essentiel. En cours de traitement. D’analyse. Y lire, désormais, les précieux résultats. D’abord, la crise, en préparation, les sursauts qu’elle génère, jusqu’à fonder l’inacceptable, la valeur. Puis l’outil, comme appelé. Penser à ce besoin de renaissance. Le virtuel, insensé, suspendu au-dessus du temps. La réalité était devenue insupportable. Il fallait se plier à trop d’autoritarisme en même temps. Le refuge. L’abstraction. Sans regrets. Pour ces innombrables bénéfices. Premier acte de parole. Premiers refus d’obtempérer. Installé dans la durée pour voir l’influence s’effacer, nourrir la phrase. La nouveauté, réelle. Ça n’avait jamais existé. Ça n’existera pas autrement. Ouvert, comme un possible dernier instant. Deux jours passés. Peut-être trois. Pas de nouvelles. Plutôt que d’appeler les secours. Venir constater par soi-même. Jusqu’à comprendre, dès la porte entrouverte, à cause des pièces éclairées, de la musique, de l’odeur. La panique. Les cris. À se demander combien de temps il aurait suffi pour arriver plus tôt, pour que ça n’arrive pas. L’indéchiffrable spectacle. Un corps nu, dans une baignoire. Les yeux et la bouche, ouverts. On ne savait pas quoi faire. Ne rien toucher. Tout renverser. Appeler. L’évanouissement. Des heures entières passant. Jusqu’à prendre conscience. Qu’ils l’emportent. Que les heures qui suivront ne seront que pour errer. Que le son strident qui retentit dans la tête ne s’arrêtera plus. Que les pleurs ne s’arrêteront plus. Que personne d’autre ne viendra toucher toutes ces affaires laissées. Qu’il faut encore appeler. Prévenir. Des proches. Les plus proches. Quand on ne sait pas ce qui s’est passé. Quand on ne sait pas pourquoi. Qu’on a rien d’autre à dire que « Je l’ai pressenti. J’aurai dû venir plus tôt ». Et maintenant, il est trop tard. Il est mort. Ils l’ont emporté.