Dans une sorte d'hallucination folle se lève le dessein d'un pays meilleur. Quelqu'un, n'importe qui, un anonyme crie : « Quelle vie de chien on me fait ici ; jusqu'à ce que j'en claque. Jusqu'à ce que j'en crève ». Chacun son compte. Chacun fait le mal. Chacun donne son coup de marteau à la diable et comme il lui plaît. Aveuglément. Sans prévoir le résultat. Étant donné le nombre et la diversité des coups. Impossible de prévoir le résultat. Chacun pense à son propre coup, car dit chacun, « Voici une bosse qui ne me plaît guère et j'en ferai un creux, un circuit qui ne me convient pas, je préférerais une courbe, une bosse, un embranchement ».
Ainsi l'anonyme, le quelqu'un, le quiconque, appartient à tous et se retrouve un jour forgé d'une forme qu'il n'avait jamais imaginée ni désirée. Chacun fait son ouvrage. Son ouvrage de destruction. Aveugles en eux. Aveugles au passé. Aveugles à l'avenir.
Alors se lève le mirage de l'exil. Un nouveau ciel. Une nouvelle Terre. Une évasion possible.