Monday, December 12, 2016

Maintenant doit surgir ce qui fleurit


Maintenant doit surgir ce qui fleurit, par le texte, grâce au texte, non pas celui qui se lit mais celui qui s’écrit, une mise à distance contre une volonté de ramener l’insensé au premier rang, le crime sans la fiction du crime, pour le rappeler, simplement, lettre par lettre, le nommer comme l’épeler, le désigner pour aider le verdict non de la morale mais de la justice, mort étouffé d’avoir été empêché de crier, enseveli dans les sables mouvants de l’âme, ce qui dispense de rédemption, sans scrupule, sans égards, accuser en public, en soulignant, en surlignant, un seul mot divertissant l’attention, comme un titre au milieu d’une page, quel suspens, quelle intrigue, parce que tout va se découvrir dans si peu de temps, un cadeau de noël, sortant du gâteau, avec un air de fête, des serpentins, au moment opportun, devant des centaines de témoins, des milliards de robots brassant la condamnation et la mêlant à tous les algorithmes, laissant faire les programmes dépourvus de sens critique pour faire des liens avec toutes les intimités volées, montré du doigt dans l’ombre d’un lectorat silencieux, le criminel à son tour tremblant, la victime victorieuse.